Au lycée agricole de Fontaines, on ne débat pas pour ne rien dire

Les élèves du lycée agricole de Fontaines étaient invités à débattre en direct sur Youtube avec la présidente de l'EPL, Anne Gonthier, et le directeur, Pierre Botheron, ainsi qu'avec le président du Grand Chalon, Sébastien Martin, Benoit Regnault, agriculteur ou encore David Barthe, directeur de la chambre d'Agriculture de Saône-et-Loire. Des débats de haute volée...

Au menu du débat, deux grands thèmes : la place de l’enseignement agricole aujourd’hui et la place de l’agriculture en milieu urbain. Les débats ont montré des jeunes passionnés par le sens du métier qu’ils aspirent à exercer. Bien que confrontés aux préjugés sous-entendant une certaine inculture (« vous faîtes encore du français à Fontaines ? vous apprenez l’anglais ? »), voire à des accusations d’empoisonnement qui touchent sans discernement l’ensemble du monde agricole, ils ont le sourire. Mais surtout ils montrent « une confiance » à toute épreuve qui rend confiant des agriculteurs déjà installés comme Benoit Regnault. Quant à l’avenir du secteur économique, qui reste un énorme pourvoyeur d’emplois non délocalisables, de rémunérations et donc d’intégration sociale, ce qui reste le meilleur moyen de faire partie de la société, selon Sébastien Martin, il en va de même.

Tout n'est pas gagné d'avance cependant. Le secteur doit jouer à fond la carte de la transparence selon Antoine Fontaimpe, étudiant en BTS. Et pour faire toute la transparance, la filière doit plus anticiper l’avenir, pour ne plus le subir.

C’est aussi un peu la marque de fabrique du lycée agricole de Fontaines. Les nouvelles technologies, qui ne doivent pas pour autant couper les agriculteurs de leur terre, écueil identifié par Bertille Combette, autre élève en BTS, font partie intégrante de l’enseignement dispensé au lycée de Fontaines, au même titre que la technique et la gestion administrative et financière des exploitations. En outre, il suffit d’écouter de bout en bout le débat, les grandes questions contemporaines – circuits courts, conflictualité entre néo-ruraux et primo-habitants des zones rurales, etc. – sont loin d’être ignorées. Elles sont mêmes abordées, demeurent dans les esprits, au même titre que les cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Le juste reflet du lien ténu entre l'enseignement du lycée et le monde extérieur, tant au niveau professionnel (monde agricole) qu’à un niveau plus général. A raison, le lycée de Fontaines a briser bien des idées reçues sur l’enseignement agricole en général.

C.M. ; Samuel Bon - info-chalon.com