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Premier congrès de la viticulture

Au premier congrès de la viticulture, la priorité est donnée à l’assurance récolte

Le premier congrès commun des organisations de la viticulture, qui s’est tenu à Bordeaux le 6 juillet, a donné l'occasion d'un échange sur la prochaine réforme de la Pac en présence du commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan. Mais la priorité pour le secteur est une mesure très attendue à court terme : la réforme de l’assurance récolte. Sur le long terme, le commissaire européen a affirmé les orientations qu’il souhaite, recommandant la pérennité d’un secteur qui fonctionne bien, au point d’inspirer d’autres secteurs de l’agriculture. Mais il n’a pas pu prendre d’engagement sur le long terme.

Par Publié par Cédric Michelin
Au premier congrès de la viticulture, la priorité est donnée à l’assurance récolte

L’ensemble de la filière viticole avait un rendez-vous pcommun our la première fois de son histoire : un congrès des quatre organisations de la production vitivinicole : la Cnaoc (vignerons d’AOC), la CCVF (caves coopératives), VinIGP (vignerons d’IGP) et les Vif (vignerons indépendants). Il se tenait à Bordeaux, le 6 juillet dernier.

Lors de ce "congrès de la viticulture", les vignerons ont lancé un appel à la Commission européenne et au Conseil des ministres européens de l’Agriculture pour améliorer le système d’assurance récolte comme le propose le Parlement européen : abaissement du seuil de déclenchement de 30 à 20 %, réforme du mécanisme de référence de l’indemnisation.

Depuis plusieurs mois, particulièrement depuis le gel de la fin avril, les professionnels axent leurs demandes sur l’abaissement du seuil de déclenchement, de 30 % de pertes de récolte pour aléa climatique, à 20 %. Ils souhaitent aussi vivement une réforme du mécanisme de référence de l’indemnisation, qui est jusqu’alors calculée selon la moyenne olympique, référence basée sur les rendements des cinq dernières années après avoir retiré le meilleur et le moins bon. Or, les aléas climatiques devenant récurrents depuis cinq ans et avec une ampleur accrue, la base de l’indemnisation diminue. Les professionnels proposent une référence de rendement maximal. Mais toutes ces mesures souhaitées, qui sont discutées dans le cadre du règlement Omnibus à Bruxelles, pourraient se heurter à des obstacles budgétaires, a évoqué Phil Hogan. « Ce que je peux dire à ce stade, c’est que je crois que les outils de gestion des risques ont besoin d’être renforcés », s’est borné à commenter Phil Hogan.

La détermination des professionnels

Stéphane Héraud, président de l’Association générale des producteurs de vin (AGPV, signature commune des quatre organisations), n’a pas hésité à interpeller « au nom de l’ensemble des organisations et au nom des très nombreux vignerons touchés par le gel » le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Il lui a fait savoir qu’il lui demandait de rassembler une majorité au Conseil des ministres dès cet été pour permettre l’amélioration du système de gestion des risques et notamment de l’assurance récolte dans le cadre de l’Omnibus discuté actuellement. Le député européen Michel Dantin, présent au congrès via une vidéo en direct, a souligné aux professionnels français qu’ils avaient intérêt à chercher des alliés dans les pays membres, notamment ceux d’Europe du Sud, mais aussi d’Europe centrale comme la Hongrie.

Un élément de satisfaction salué par les professionnels est le vote par le Parlement européen d’une mesure évitant le contournement de la réglementation sur les plantations de vignes. Jusqu’alors, des spéculateurs profitaient des failles de la réglementation pour acheter des hectares de vignes à bas prix dans le Muscadet, pour bénéficier de l’autorisation, puis arracher et replanter, par exemple, dans le vignoble de Cognac. Ce genre de contournement ne sera plus possible, se sont félicités les congressistes.

Au chapitre des bonnes nouvelles, Phil Hogan a indiqué que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon devrait éviter 145 M€ de droits de douanes aux exportateurs européens de vins.

L’exemplarité du secteur du vin

Sur le long terme, les professionnels ont aussi abordé les nouveaux défis auxquels devra répondre la prochaine réforme de la Pac comme un meilleur respect de l’environnement, notamment à travers l’utilisation des cépages résistants aux maladies. Phil Hogan était ainsi à Bordeaux la veille du congrès, le 5 juillet, où il a visité l’Institut des sciences de la vigne et du vin, contigu au domaine de l’Inra de Bordeaux où sont testés les cépages du futur, résistants au mildiou et à l’oïdium. Les cépages de l’Inra devraient permettre de réduire de 90 % l’usage des fongicides, a indiqué François Delmotte, directeur de recherche à l’Inra de Bordeaux, lors de la visite du commissaire. Ce dernier a affirmé qu’il ne perdait pas de vue l’objectif de protection de l’environnement. Devant les congressistes, il a d'ailleurs insisté sur la nécessité de « veiller attentivement au développement des cépages résistants ».

Le sens du message du commissaire européen lors de ce congrès a été l’accent mis sur le caractère exemplaire du secteur du vin, créateur de valeur et performant à l’export, en grande partie grâce à la pertinence de son système de soutien par l’Union européenne. Il a souhaité sa pérennité dans la prochaine Pac, mais sans pour autant pouvoir le garantir à 100 %. Il a déclaré qu’il se battra « pour éviter des réductions significatives de l’ensemble des soutiens apportés au secteur du vin ».

Au premier congrès de la viticulture, la priorité est donnée à l’assurance récolte

Au premier congrès de la viticulture, la priorité est donnée à l’assurance récolte

L’ensemble de la filière viticole avait un rendez-vous pcommun our la première fois de son histoire : un congrès des quatre organisations de la production vitivinicole : la Cnaoc (vignerons d’AOC), la CCVF (caves coopératives), VinIGP (vignerons d’IGP) et les Vif (vignerons indépendants). Il se tenait à Bordeaux, le 6 juillet dernier.

Lors de ce "congrès de la viticulture", les vignerons ont lancé un appel à la Commission européenne et au Conseil des ministres européens de l’Agriculture pour améliorer le système d’assurance récolte comme le propose le Parlement européen : abaissement du seuil de déclenchement de 30 à 20 %, réforme du mécanisme de référence de l’indemnisation.

Depuis plusieurs mois, particulièrement depuis le gel de la fin avril, les professionnels axent leurs demandes sur l’abaissement du seuil de déclenchement, de 30 % de pertes de récolte pour aléa climatique, à 20 %. Ils souhaitent aussi vivement une réforme du mécanisme de référence de l’indemnisation, qui est jusqu’alors calculée selon la moyenne olympique, référence basée sur les rendements des cinq dernières années après avoir retiré le meilleur et le moins bon. Or, les aléas climatiques devenant récurrents depuis cinq ans et avec une ampleur accrue, la base de l’indemnisation diminue. Les professionnels proposent une référence de rendement maximal. Mais toutes ces mesures souhaitées, qui sont discutées dans le cadre du règlement Omnibus à Bruxelles, pourraient se heurter à des obstacles budgétaires, a évoqué Phil Hogan. « Ce que je peux dire à ce stade, c’est que je crois que les outils de gestion des risques ont besoin d’être renforcés », s’est borné à commenter Phil Hogan.

La détermination des professionnels

Stéphane Héraud, président de l’Association générale des producteurs de vin (AGPV, signature commune des quatre organisations), n’a pas hésité à interpeller « au nom de l’ensemble des organisations et au nom des très nombreux vignerons touchés par le gel » le nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. Il lui a fait savoir qu’il lui demandait de rassembler une majorité au Conseil des ministres dès cet été pour permettre l’amélioration du système de gestion des risques et notamment de l’assurance récolte dans le cadre de l’Omnibus discuté actuellement. Le député européen Michel Dantin, présent au congrès via une vidéo en direct, a souligné aux professionnels français qu’ils avaient intérêt à chercher des alliés dans les pays membres, notamment ceux d’Europe du Sud, mais aussi d’Europe centrale comme la Hongrie.

Un élément de satisfaction salué par les professionnels est le vote par le Parlement européen d’une mesure évitant le contournement de la réglementation sur les plantations de vignes. Jusqu’alors, des spéculateurs profitaient des failles de la réglementation pour acheter des hectares de vignes à bas prix dans le Muscadet, pour bénéficier de l’autorisation, puis arracher et replanter, par exemple, dans le vignoble de Cognac. Ce genre de contournement ne sera plus possible, se sont félicités les congressistes.

Au chapitre des bonnes nouvelles, Phil Hogan a indiqué que l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Japon devrait éviter 145 M€ de droits de douanes aux exportateurs européens de vins.

L’exemplarité du secteur du vin

Sur le long terme, les professionnels ont aussi abordé les nouveaux défis auxquels devra répondre la prochaine réforme de la Pac comme un meilleur respect de l’environnement, notamment à travers l’utilisation des cépages résistants aux maladies. Phil Hogan était ainsi à Bordeaux la veille du congrès, le 5 juillet, où il a visité l’Institut des sciences de la vigne et du vin, contigu au domaine de l’Inra de Bordeaux où sont testés les cépages du futur, résistants au mildiou et à l’oïdium. Les cépages de l’Inra devraient permettre de réduire de 90 % l’usage des fongicides, a indiqué François Delmotte, directeur de recherche à l’Inra de Bordeaux, lors de la visite du commissaire. Ce dernier a affirmé qu’il ne perdait pas de vue l’objectif de protection de l’environnement. Devant les congressistes, il a d'ailleurs insisté sur la nécessité de « veiller attentivement au développement des cépages résistants ».

Le sens du message du commissaire européen lors de ce congrès a été l’accent mis sur le caractère exemplaire du secteur du vin, créateur de valeur et performant à l’export, en grande partie grâce à la pertinence de son système de soutien par l’Union européenne. Il a souhaité sa pérennité dans la prochaine Pac, mais sans pour autant pouvoir le garantir à 100 %. Il a déclaré qu’il se battra « pour éviter des réductions significatives de l’ensemble des soutiens apportés au secteur du vin ».