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Au Salon de l’agriculture à Paris, la FNSEA veut mettre en avant le collectif

S’inscrivant dans le thème du salon de l’agriculture, la FNSEA entend mettre en avant toutes les facettes positives du métier d’agriculteur à l’occasion des dix jours que vont durer l’évènement, du 24 février au 4 mars, sans oublier de tenir un discours franc sur les difficultés et les incompréhensions vis-à-vis des politiques qui viendront arpenter les allées du salon. 

Par Publié par Cédric Michelin
Au Salon de l’agriculture à Paris, la FNSEA veut mettre en avant le collectif

« L’agriculture, une aventure collective » sera le thème du salon de l’agriculture qui ouvre ses portes le 24 février Porte de Versailles, à Paris. Un thème qui permettra à la profession agricole d’échanger sur les aspects positifs du métier, comme l’a souligné Christiane Lambert le 19 février. La FNSEA compte ainsi illustrer les valeurs collectives de l’agriculture à travers un certain nombre d’actions, à l’image de son partenariat emblématique avec les Banques alimentaires, à l’oeuvre sur le stand de l’organisation depuis 12 ans, et qui animeront des ateliers culinaires destinés à optimiser les produits et à limiter le gaspillage. L’association Solaal, qui facilite le don des agriculteurs, sera également présente.

Dans un autre registre, celui de l’emploi, un job dating est organisé le 27 février avec 13 entreprises et structures du secteur agricole et plus de 150 candidats inscrits. La FNSEA sera également présente sur le stand Agri’Recrute, avec une communication orientée vers l’apprentissage et les jeunes : cinq vidéos sur le thème de la sécurité au travail seront diffusées avec des lunettes connectées 3D, car la nouvelle technologie n’est pas absente des préoccupations du monde agricole.

Ainsi, le salon sera également l’occasion de lancer la Charte pour la collecte, l’utilisation et la protection des données numériques pour l’agriculteur, rédigée à l’initiative de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs. Dans un autre registre, la FNSEA organise une journée le 26 février, à destination des agriculteurs, sur le sujet des énergies renouvelables, pour faciliter la mise en place de projets sur les exploitations -qui sont aujourd’hui 50 000 à travailler sur ces thématiques. Enfin, autre sujet d’actualité, dans le cadre du contrat de solutions, porté par la FNSEA et 35 organisations du monde agricole, les premières pistes de solutions et d’alternatives aux produits phytosanitaires seront présentées, le 26 février. Une initiative qui a fait l’objet « d’un accueil très positif de la part de M. Hulot, agréablement surpris de voir que la FNSEA prenait cette direction », commente Christiane Lambert, qui a évoqué le sujet avec le ministre de la Transition énergétique lors d’un rendez-vous, le 12 février.

Accords de libre-échange, ZDS… des sujets de discorde à aborder 

S’il permet de mettre en lumière le monde agricole pendant dix jours, le salon de l’agriculture sera aussi « l’occasion d’une rencontre très directe avec le président de la République », qui effectuera sa première visite en tant que chef de l’Etat, a rappelé la présidente de la FNSEA. Emmanuel Macron, qui a prévu de rester de 7h30 à 19h le jour de l’ouverture, est attendu sur un certain nombre de thématiques, en premier lieu sur l’accord de libre-échange en discussion entre l’Union européenne et le Mercosur. « 90 000 tonnes d’aloyau importé, c’est 20 % de la consommation française de viande bovine », rappelle Christiane Lambert, soulignant que les négociations pour cet accord datent d’il y a plus de vingt ans, avant que la consommation ne baisse de près de 30 %.

Et « la montée en gamme ne compensera pas le risque économique », ajoute-t-elle, sans compter que les conditions d’élevage ne sont pas les mêmes qu’en France en matière d’environnement, de bien-être animal et de durabilité. Sur le terrain, « les agriculteurs ne comprennent pas la logique du gouvernement », renchérit Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, entre le message de soutien et de confiance envoyé à l’agriculture lors des Etats généraux de l’alimentation, et ce qui ressort des négociations dans cet accord où l’agriculture sert de monnaie d’échange. « Nous ne sommes pas protectionnistes, mais les produits qui entrent sur notre sol doivent respecter les mêmes règles, or ce n’est pas le cas », insiste Christiane Lambert.

Autre sujet de tension qui a fait l’objet de manifestations syndicales, la révision des zones défavorisées simples. « Globalement, la dernière version intègre davantage d’agriculteurs, mais pour ceux qui sortent du classement pour de mauvaises raisons, nous voulons des solutions concrètes », note la présidente de la FNSEA. En moyenne, ce sont 7 000 à 12 000 euros par an perdus par exploitation. « Il faut trouver un accompagnement structurant », souligne Christiane Lambert, qui précise que dans le département des Deux-Sèvres, où le nombre de communes sortant du classement sera sans doute très élevé, ce sont 9,1 millions d’euros qui devront être trouvés : « est-ce que l’on oriente le plan d’accompagnement vers le financement, vers plus de photovoltaïque, vers la mise en place de réserves d’eau pour permettre aux agriculteurs d’aller vers des productions à haute valeur ajoutée… Il faut être dans le concret ! ». Les politiques, qui ont prévu de venir en nombre cette année, devront donc donner des gages à la profession agricole, d’autant que la loi issue des Etats généraux de l’alimentation est en attente d’amendements avant son passage devant l’Assemblée nationale. « L’intérêt que porte un politique au monde agricole ne se mesurera pas au temps passé sur le salon », rappelle ainsi Christiane Lambert.