Au Salon de l’agriculture, « une occasion de mettre en avant tout ce que l’agriculture apporte »
Quelques jours avant l’ouverture du salon de l’agriculture qui se tiendra à Paris du 24 février au 4 mars, Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA, rappelle les principaux messages que la FNSEA souhaite porter auprès des politiques et du grand public, avec la volonté d’aborder l’évènement dans une dynamique positive.
Quels messages les agriculteurs veulent-ils faire passer aux politiques à l’occasion de ce salon de l’agriculture ?
Luc Smessaert : Notre métier a un prix, il est urgent de passer des engagements à une application concrète de ces Etats généraux de l’alimentation ! Nous avons des revendications sur la nécessité de redonner du prix, du sens au métier d’agriculteur. C’est notre combat depuis des années mais il se concrétise avec la mise en place de la loi issue des Etats généraux. Le salon sera donc l’occasion d’expliquer à nouveau les évolutions du métier, la prise en compte du bien-être animal, du respect de l’environnement qui n’est pas nouveau pour les agriculteurs, l’importance de trouver des éléments de solutions et non d’interdire systématiquement, par exemple sur le dossier des phytosanitaires, alors que la profession est au travail. Le rendez-vous du salon ne doit donc pas être simplement l’occasion, pour les politiques, de venir caresser les vaches. Les agriculteurs attendent des actes très précis, ils sont exigeants sur la cohérence des messages. Les accords de libre-échange avec le Canada ou le Mercosur seront au cœur des débats : alors que l’on met en avant le manger français, on veut faire entrer sur le territoire européen des produits soumis à des normes complètement différentes !
Dans quel état d’esprit se trouvent les agriculteurs en amont de ce salon ?
L. S. : Les agriculteurs aujourd’hui sont en attente d’une vraie ambition avec au cœur, les hommes et les femmes qui font vivre le secteur agricole. Nous allons au salon avec la ferme intention de proposer un beau printemps à notre agriculture, après deux années compliquées. C’est pour cela aussi que nous voulons mettre en avant tout ce que l’agriculture apporte, en matière d’alimentation de qualité, en quantité, accessible à tous, contribuant au développement de la biodiversité et à l’équilibre économique de nos territoires. Nous voulons donner envie, au-delà du salon, d’aller sur le terrain rencontrer, soutenir les agriculteurs et découvrir leur beau métier. Le salon est une formidable vitrine de l’excellence française, c’est le rendez-vous de la richesse, de la diversité de nos régions.
Comment cet état d’esprit va-t-il se concrétiser ?
L. S. : Cela se traduira par exemple à travers la dynamique #Agridemain. Sur le stand, un café des ambassadeurs permettra un temps d’échange avec des ambassadeurs #Agridemain qui prendront la parole et accueilleront le public, en leur décrivant leur travail quotidien, ses réalités et ses évolutions aujourd’hui. Sur le stand de la FNSEA, nous allons mettre en avant la richesse du métier avec un job dating qui montrera l’attractivité des métiers de l’agriculture, un secteur qui recrute. Nous serons également visibles sur un sujet important, l’énergie, puisqu’une journée sera dédiée, le 26 février, aux énergies renouvelables -méthanisation, photovoltaïque, éolien… Nous renouvelons par ailleurs notre partenariat avec les Banques alimentaires et avec Solaal, ce qui illustrera parfaitement le thème de ce salon, à savoir le collectif : l’agriculture a des valeurs fortes, dont la solidarité. Les agriculteurs sont très sensibles à la nécessité d’apporter à tous une alimentation de qualité. Le don agricole est une réalité concrète, tout au long de l’année. L’opération Fermes ouvertes, que nous menons depuis de nombreuses années maintenant, permettra d’accueillir des enfants franciliens pour leur faire découvrir, sur les différents stands, la réalité et la diversité de l’agriculture française. Le jeudi midi, les prix du concours Les agriculteurs aiment le tour, qui a lieu pendant le Tour de France, seront remis. Ce concours est une bonne occasion de rappeler que la France est belle parce qu’elle est cultivée. Enfin, cette année, nous avons un partenariat privilégié avec Public Sénat, qui sera présent sur le stand de la FNSEA. C’est le symbole d’une communication positive que nous voulons déployer auprès des parlementaires, des ministres, mais également du grand public et des territoires. Les médias doivent devenir notre porte-voix.
