Au Vinipôle Sud Bourgogne à Davayé, les vignerons se demandent s'il faut écouter la demande sociétale ?
Le 28 mars à Davayé, le pôle de compétence pour la viticulture durable, le Vinipôle Sud Bourgogne invitaient la viticulture à se questionner autour de « la demande sociétale ». Faut-il l’écouter et changer ses pratiques ? Vignerons, techniciens, maire, sociologue… ont apporté leur point de vue. Un mot d’ordre a été trouvé : ne jamais rompre la discussion. Surtout que la filière Bourguignonne a des progrès à faire valoir.

Pour cette 6e édition, « ce vaste sujet » a été traité sans forcément l’émotion ou les polémiques qui font souvent - dans les médias - une introduction alarmistes et des « débats qui passionnent », introduisait le président du Vinipôle, Robert Martin, avec lucidité. Dans la salle Jules Chauvet du lycée viticole de Davayé, la profession (BIVB, CAVB, Chambres…) rappelait que la Charte « Engager nos terroirs dans nos territoires » n’est certes « pas contraignantes » pour l’heure mais le sera à coup sûr, dans de prochaines lois, si aucune action « concrète » sur le terrain n’est mis en place, comme recommandée. En somme, mieux vaut choisir aujourd’hui de progresser que subir demain une réglementation durcie.
L’objectif étant « de bien vivre ensemble » avec ses riverains. Enseignant à Davayé, Patrick Le Nadan témoignait qu’en ne se renfrognant pas suite à des questions portant sur les traitements, il est possible de « faire prendre conscience qu’on est en action » pour améliorer les itinéraires techniques et les applications de produits.
Trois experts en parlaient d’ailleurs en long et en large pour prouver que la réduction des doses, la maitrise de la dérive, la suppression de molécules (CMR notamment)… sont possibles sans « trop de risques » pour les récoltes mais qu’il faut « actionner plusieurs leviers » à la fois « du sol jusqu’à la récolte ». Cela perturbe donc les habitudes...
Dans sa conclusion générale, le président de la commission technique du BIVB, Pascal Gaguin insistait donc sur la nécessité d’aller au devant de la société pour « discuter en local », expliquer le métier et le fait que les traitements ne sont plus automatiques. Avec néanmoins le bémol, que réduire les doses nécessitera des investissements (jets portés équipés de buses à injection d’air, panneaux récupérateurs…) « durs à faire » dans des appellations « peu valorisées ».