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Agronomie, pratiques innovantes…

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité sont les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières

Les conseillers Acsel se sont retrouvés le 9 juin pour aborder les questions liées à l’agronomie et aux pratiques innovantes, pour viser la meilleure autonomie alimentaire des élevages, pilier d’une production laitière rentable.


 

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité sont les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité, ce sont là « les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières, pilier d’une production laitière rentable », comme le souligne Vincent Mamet, conseiller référent fourrages à Acsel Conseil Elevage 01/71.

Le 9 juin, les conseillers d’Acsel étaient au Gaec Pogévia à Sandrans dans l’Ain pour se former, pour échanger et capitaliser leurs expériences respectives et découvrir les innovations en matière agronomique et fourragère. La matinée s’est articulée autour de quatre ateliers :

„♦ Utilisation de l’herbomètre, l’estimation des stocks d’herbe sur pied et la reconnaissance des espèces

Ce premier atelier était animé par Anne Blondel. L’herbomètre permet d’estimer le stock d’herbe sur pied. Il est nécessaire de répartir les mesures dans l’espace pour avoir un résultat représentatif de la parcelle. On calcule grâce à ces mesures l’herbe disponible pour les vaches ou les chèvres, en tenant compte des hauteurs d’entrée et de sortie de chaque parcelle, et de la densité estimée. Cela permet de décider de la complémentation ou de l’orientation des parcelles, entre fauche et pâturage.

Reconnaître les espèces intéressantes d’un point de vue agronomique et alimentaire permet de vérifier ce qui pousse par rapport à ce qui a été semé mais aussi de constater les différences d’appétence. C’est pourquoi il est utile de faire la différence entre le RGI dont la préfoliaison est enroulée, et le RGA dont la préfoliaison est plate, le trèfle blanc dont le dessous de la feuille est bien lisse, et trèfle violet qui est "poilu". Fléole et fétuque des prés ont des préfoliaisons enroulées, mais la fléole n’a pas d’oreillettes.

♦„ Réalisation d’un profil de sol

En creusant sur une profondeur d’une trentaine de centimètres, ce que Camille Olier avait fait pour le second atelier, on peut réaliser plusieurs tests :

1)   on évalue la teneur du sol en calcaire à l’aide de deux petits récipients. Dans l’un, on prélève la partie haute du sol retourné, et dans l’autre la partie basse. On ajoute dans chaque récipient de l’acide chlorhydrique, et on écoute. Plus les crépitements sont forts, plus le sol est riche en calcaire. Si les crépitements sont plus forts sur la fraction haute du sol que sur la fraction basse, cela signifie que la présence de calcaire est due à un apport.

2)   avec un procédé similaire, on peut aussi estimer la teneur en humus ou Matière organique fermentescible (MOF). On utilise cette fois de l’eau oxygénée, et on écoute les crépitements. Si le crépitement et fort et que ça mousse beaucoup, c’est qu’il y a une grosse part de MOF, ce qui est recherché.

3)   enfin, le test du "boudin" permet de déterminer le taux d’argile du sol. On prélève un peu de terre, et on y ajoute de l’eau. On essaie de former un boudin. Si on arrive à former un boudin simple, c’est qu’il y a plus de 10 % d’argile. Si on arrive à former un croissant de lune, on est au-delà de 15 %. Et si on peut former un anneau jointé non cassant alors il y a plus de 20 % d’argile.

Ce test à la bèche, simple à réaliser, donne quelques pistes d’amélioration du fonctionnement du sol.

„♦ Principes du pâturage tournant dynamique

Laurie Hayez rappelait, dans le troisième atelier, les principes fondamentaux du pâturage tournant dynamique. Des rappels utiles pour les conseillers déjà formés, et une initiation pour ceux qui ne pratiquent pas encore la technique sur leur secteur. Le comptage du nombre de feuilles et l’observation de la gaine est une méthode alternative à l’herbomètre lequel permet de déterminer le stade de pâturage et de prendre les décisions de rotation des parcelles. Les pratiques du Gaec Pogévia et le comportement des vaches ont été analysés.

♦„ Mise en place du pâturage tournant dynamique

Le Gaec Pogévia est constitué de deux associés et un salarié. Il exploite 182 heectares, pour 130 vaches laitières présentes et 105 vaches traites ce printemps. Les associés ont mis en place le Pâturage tournant  dynamique suite à la découverte de cette technique lors d’un voyage dans l’Orne réalisé avec Acsel Conseil Elevage. Leur objectif à travers cette technique est d’optimiser leur revenu et leur temps de travail. C’était là l’objet de ce quatrième atelier animé par Rémi Berthet.

La pâture est composée de 35 hectares, soit 33 ares par vache. Elle est découpée en parcs d’environ 1,5 ha qui permettent une journée de pâturage, soit deux repas, jour et nuit. Les quatre plus grands parcs font 3 repas (1,5 jour). Au total, la découpe permet 23 jours de rotation soit 46 repas. La complémentation à l’auge au mois de juin est de 1 kg de Matière sèche de foin, 1 kg de Matière sèche d’ensilage de maïs plante entière et 34 grammes de concentrés par kg de lait produit. Cette ration permettait 25 kg de lait en moyenne la semaine précédant la visite du 9 juin. Les résultats de l’élevage témoignent de l’efficacité de la technique mise en place et sont disponibles dans les publications Patu’RA.

Rémi Berthet a ensuite expliqué les essais mis en place cette année sur l’élevage. Plusieurs mélanges destinés à la pâture et/ou à la fauche ont été testés, sur plusieurs bandes. Les semenciers communiquent peu sur le choix des variétés pour les mélanges destinés à la pâture, lesquels sont pourtant essentiels à la rentabilité. Les conseillers ont donc un rôle important en matière d’information et de conseil aux éleveurs à ce sujet.

Aller plus loin

La journée d’échange et formation s’est poursuivie l’après-midi, hors champ, avec trois interventions. Rémi Berthet a présenté à ses collègues les résultats des méteils au Gaec de la Grange : ration, production laitière et cout de ration de l’hiver dernier. Camille Olier a présenté la technique de comptage de vers de terre avec de la moutarde, faute de pouvoir la pratiquer à cette période de l’année. Enfin, Jean-Marie Nicolas a présenté les nouvelles techniques d’analyse qui seront mises en place l'année prochaine au laboratoire d’analyses Cesar sur la caractérisation de la matière organique. Deux critères seront proposés : l’un pour expliquer la part de matière organique labile, c'est-à-dire capable de se décomposer rapidement ; et l’autre pour mesurer la quantité d'azote fournie par cette décomposition annuelle. A suivre.

Marion Paris, Acsel Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité sont les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité sont les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières

Autonomie alimentaire, fourrages de qualité et optimisation de la productivité, ce sont là « les clés pour améliorer le système fourrager des exploitations laitières, pilier d’une production laitière rentable », comme le souligne Vincent Mamet, conseiller référent fourrages à Acsel Conseil Elevage 01/71.

Le 9 juin, les conseillers d’Acsel étaient au Gaec Pogévia à Sandrans dans l’Ain pour se former, pour échanger et capitaliser leurs expériences respectives et découvrir les innovations en matière agronomique et fourragère. La matinée s’est articulée autour de quatre ateliers :

„♦ Utilisation de l’herbomètre, l’estimation des stocks d’herbe sur pied et la reconnaissance des espèces

Ce premier atelier était animé par Anne Blondel. L’herbomètre permet d’estimer le stock d’herbe sur pied. Il est nécessaire de répartir les mesures dans l’espace pour avoir un résultat représentatif de la parcelle. On calcule grâce à ces mesures l’herbe disponible pour les vaches ou les chèvres, en tenant compte des hauteurs d’entrée et de sortie de chaque parcelle, et de la densité estimée. Cela permet de décider de la complémentation ou de l’orientation des parcelles, entre fauche et pâturage.

Reconnaître les espèces intéressantes d’un point de vue agronomique et alimentaire permet de vérifier ce qui pousse par rapport à ce qui a été semé mais aussi de constater les différences d’appétence. C’est pourquoi il est utile de faire la différence entre le RGI dont la préfoliaison est enroulée, et le RGA dont la préfoliaison est plate, le trèfle blanc dont le dessous de la feuille est bien lisse, et trèfle violet qui est "poilu". Fléole et fétuque des prés ont des préfoliaisons enroulées, mais la fléole n’a pas d’oreillettes.

♦„ Réalisation d’un profil de sol

En creusant sur une profondeur d’une trentaine de centimètres, ce que Camille Olier avait fait pour le second atelier, on peut réaliser plusieurs tests :

1)   on évalue la teneur du sol en calcaire à l’aide de deux petits récipients. Dans l’un, on prélève la partie haute du sol retourné, et dans l’autre la partie basse. On ajoute dans chaque récipient de l’acide chlorhydrique, et on écoute. Plus les crépitements sont forts, plus le sol est riche en calcaire. Si les crépitements sont plus forts sur la fraction haute du sol que sur la fraction basse, cela signifie que la présence de calcaire est due à un apport.

2)   avec un procédé similaire, on peut aussi estimer la teneur en humus ou Matière organique fermentescible (MOF). On utilise cette fois de l’eau oxygénée, et on écoute les crépitements. Si le crépitement et fort et que ça mousse beaucoup, c’est qu’il y a une grosse part de MOF, ce qui est recherché.

3)   enfin, le test du "boudin" permet de déterminer le taux d’argile du sol. On prélève un peu de terre, et on y ajoute de l’eau. On essaie de former un boudin. Si on arrive à former un boudin simple, c’est qu’il y a plus de 10 % d’argile. Si on arrive à former un croissant de lune, on est au-delà de 15 %. Et si on peut former un anneau jointé non cassant alors il y a plus de 20 % d’argile.

Ce test à la bèche, simple à réaliser, donne quelques pistes d’amélioration du fonctionnement du sol.

„♦ Principes du pâturage tournant dynamique

Laurie Hayez rappelait, dans le troisième atelier, les principes fondamentaux du pâturage tournant dynamique. Des rappels utiles pour les conseillers déjà formés, et une initiation pour ceux qui ne pratiquent pas encore la technique sur leur secteur. Le comptage du nombre de feuilles et l’observation de la gaine est une méthode alternative à l’herbomètre lequel permet de déterminer le stade de pâturage et de prendre les décisions de rotation des parcelles. Les pratiques du Gaec Pogévia et le comportement des vaches ont été analysés.

♦„ Mise en place du pâturage tournant dynamique

Le Gaec Pogévia est constitué de deux associés et un salarié. Il exploite 182 heectares, pour 130 vaches laitières présentes et 105 vaches traites ce printemps. Les associés ont mis en place le Pâturage tournant  dynamique suite à la découverte de cette technique lors d’un voyage dans l’Orne réalisé avec Acsel Conseil Elevage. Leur objectif à travers cette technique est d’optimiser leur revenu et leur temps de travail. C’était là l’objet de ce quatrième atelier animé par Rémi Berthet.

La pâture est composée de 35 hectares, soit 33 ares par vache. Elle est découpée en parcs d’environ 1,5 ha qui permettent une journée de pâturage, soit deux repas, jour et nuit. Les quatre plus grands parcs font 3 repas (1,5 jour). Au total, la découpe permet 23 jours de rotation soit 46 repas. La complémentation à l’auge au mois de juin est de 1 kg de Matière sèche de foin, 1 kg de Matière sèche d’ensilage de maïs plante entière et 34 grammes de concentrés par kg de lait produit. Cette ration permettait 25 kg de lait en moyenne la semaine précédant la visite du 9 juin. Les résultats de l’élevage témoignent de l’efficacité de la technique mise en place et sont disponibles dans les publications Patu’RA.

Rémi Berthet a ensuite expliqué les essais mis en place cette année sur l’élevage. Plusieurs mélanges destinés à la pâture et/ou à la fauche ont été testés, sur plusieurs bandes. Les semenciers communiquent peu sur le choix des variétés pour les mélanges destinés à la pâture, lesquels sont pourtant essentiels à la rentabilité. Les conseillers ont donc un rôle important en matière d’information et de conseil aux éleveurs à ce sujet.

Aller plus loin

La journée d’échange et formation s’est poursuivie l’après-midi, hors champ, avec trois interventions. Rémi Berthet a présenté à ses collègues les résultats des méteils au Gaec de la Grange : ration, production laitière et cout de ration de l’hiver dernier. Camille Olier a présenté la technique de comptage de vers de terre avec de la moutarde, faute de pouvoir la pratiquer à cette période de l’année. Enfin, Jean-Marie Nicolas a présenté les nouvelles techniques d’analyse qui seront mises en place l'année prochaine au laboratoire d’analyses Cesar sur la caractérisation de la matière organique. Deux critères seront proposés : l’un pour expliquer la part de matière organique labile, c'est-à-dire capable de se décomposer rapidement ; et l’autre pour mesurer la quantité d'azote fournie par cette décomposition annuelle. A suivre.

Marion Paris, Acsel Conseil Elevage

 

 

 

 

 

 

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