Pays à l’est de l’Europe
Autosuffisants d'ici 20 ans
« Les pouvoirs publics de la Russie, d’Ukraine et du Kazakhstan
affichent un objectif d’autosuffisance d’ici 2020 », a expliqué Katia
Roinet, conseillère agricole adjointe à l’ambassade de France en Russie,
le 3 octobre au Sommet de l’élevage.
affichent un objectif d’autosuffisance d’ici 2020 », a expliqué Katia
Roinet, conseillère agricole adjointe à l’ambassade de France en Russie,
le 3 octobre au Sommet de l’élevage.
La Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan affichent la volonté politique de devenir autosuffisants en produits agricoles et en particulier en productions animales. C’est ce qu’a affirmé Katia Roinet, conseillère agricole adjointe à l’ambassade de France en Russie au Sommet de l’élevage, le 3 octobre. Ces trois pays de l’ancien bloc soviétique, souvent encore définis comme un « grenier à blé », ont aussi un énorme potentiel inexploité en élevage. « L’objectif des pouvoirs publics russes est clair : devenir autosuffisant d’ici à 2020 », explique Katia roinet. « Aucun expert ne doute de leur capacité à atteindre cet objectif », poursuit-elle. Les objectifs sont chiffrés.
« C’est sur près de 90 % d’autosuffisance pour le lait, 85 % pour la viande et 80 % pour le sucre que le ministère de l’Agriculture russe table pour 2020 ». Une ligne politique qui est similaire en Ukraine et au Kazakhstan. Mais les pouvoirs publics russes vont plus loin : la Russie sera une force exportatrice dans le secteur de la viande. « Ils espèrent exporter, d’ici 2020, 400.000 tonnes de volaille, 200.000 tonnes de viande porcine, mais aussi relancer le cheptel ovin ». Par ailleurs, si la production agricole revient de loin et suit de nouveau le chemin de la croissance dans ces pays, c’est aussi le cas de la consommation. En Russie, la consommation était de 75 kg/hab/an en 1991. Ce niveau avait considérablement chuté à la fin du communisme. Mais il remonte depuis quelques années. En 2012, il est à 69 kg/hab/an. Et le ministère de l’Agriculture russe table sur 73kg/hab/an pour 2020.
Aucun frein financier
Et le discours politique dans ces pays concorde avec les moyens financiers mis à disposition des objectifs de développement de l’élevage. « Le plan agricole russe 2013-2020 s’appuie sur le même budget que le plan précédent : 39 milliards d’euros », explique l’experte. C’est plutôt le manque de moyens humains ou le manque de projets qui freinent le développement, plus que le manque de financement. En Ukraine, en 2011, il y avait un soutien public de 3,3 milliards d’euros pour l’agriculture. « Seul un tiers de ces aides a été distribué en 2011. Il n’y avait pas assez de projets », rapporte Katia Roinet. Les financements sont distribués sous la forme de subventions à l’hectare pour certaines cultures, d’aides à l’achat de matériel ou de cheptel, de crédits à taux d’intérêts bonifiés. Par exemple, en Ukraine : la loi de soutien à l’agriculture votée en 2011 s’appuie entre autres sur une aide de financement à hauteur de 30 % pour l’achat de matériel et d’animaux. « Au Kazakhstan, 0,8 milliard d’euros sont dédiés à l’agriculture, auquel il faut ajouter 1,7 milliard d’euros via des crédits à taux préférentiels », explique-t-elle.
Des limites humaines
Le budget agricole n’est pas le facteur limitant pour ces trois pays. C’est le manque de main-d’œuvre qualifié, les infrastructures et la situation sanitaire qui pourraient ralentir le développement de l’élevage. « Il y a un manque de main-d’œuvre qualifiée capable de gérer un élevage dans sa globalité », constate Katia Roinet. En termes de sécurité sanitaire des élevages, « les pouvoirs publics préfèrent fermer leurs frontières aux maladies car ils savent qu’ils ont du mal à contenir les maladies à l’intérieur de leur propre territoire ». Toutefois, les importations de bovins ont considérablement augmenté entre 2009 et 2011. Pour la Russie et la Kazakhstan en particulier, elles sont passées respectivement de 48.700 têtes à 94.500 têtes et de 1.550 têtes à 13.900 têtes.
Katia Roinet rappelle que ces pays sont en train de reconstituer leur cheptel. La Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan reviennent de loin : le cheptel avait considérablement chuté avec la fin du communisme. Mais les pouvoirs publics de ces pays sont clairs : l’objectif à long terme est d’exporter, pas d’importer. Leurs partenaires commerciaux sont prévenus.
« C’est sur près de 90 % d’autosuffisance pour le lait, 85 % pour la viande et 80 % pour le sucre que le ministère de l’Agriculture russe table pour 2020 ». Une ligne politique qui est similaire en Ukraine et au Kazakhstan. Mais les pouvoirs publics russes vont plus loin : la Russie sera une force exportatrice dans le secteur de la viande. « Ils espèrent exporter, d’ici 2020, 400.000 tonnes de volaille, 200.000 tonnes de viande porcine, mais aussi relancer le cheptel ovin ». Par ailleurs, si la production agricole revient de loin et suit de nouveau le chemin de la croissance dans ces pays, c’est aussi le cas de la consommation. En Russie, la consommation était de 75 kg/hab/an en 1991. Ce niveau avait considérablement chuté à la fin du communisme. Mais il remonte depuis quelques années. En 2012, il est à 69 kg/hab/an. Et le ministère de l’Agriculture russe table sur 73kg/hab/an pour 2020.
Aucun frein financier
Et le discours politique dans ces pays concorde avec les moyens financiers mis à disposition des objectifs de développement de l’élevage. « Le plan agricole russe 2013-2020 s’appuie sur le même budget que le plan précédent : 39 milliards d’euros », explique l’experte. C’est plutôt le manque de moyens humains ou le manque de projets qui freinent le développement, plus que le manque de financement. En Ukraine, en 2011, il y avait un soutien public de 3,3 milliards d’euros pour l’agriculture. « Seul un tiers de ces aides a été distribué en 2011. Il n’y avait pas assez de projets », rapporte Katia Roinet. Les financements sont distribués sous la forme de subventions à l’hectare pour certaines cultures, d’aides à l’achat de matériel ou de cheptel, de crédits à taux d’intérêts bonifiés. Par exemple, en Ukraine : la loi de soutien à l’agriculture votée en 2011 s’appuie entre autres sur une aide de financement à hauteur de 30 % pour l’achat de matériel et d’animaux. « Au Kazakhstan, 0,8 milliard d’euros sont dédiés à l’agriculture, auquel il faut ajouter 1,7 milliard d’euros via des crédits à taux préférentiels », explique-t-elle.
Des limites humaines
Le budget agricole n’est pas le facteur limitant pour ces trois pays. C’est le manque de main-d’œuvre qualifié, les infrastructures et la situation sanitaire qui pourraient ralentir le développement de l’élevage. « Il y a un manque de main-d’œuvre qualifiée capable de gérer un élevage dans sa globalité », constate Katia Roinet. En termes de sécurité sanitaire des élevages, « les pouvoirs publics préfèrent fermer leurs frontières aux maladies car ils savent qu’ils ont du mal à contenir les maladies à l’intérieur de leur propre territoire ». Toutefois, les importations de bovins ont considérablement augmenté entre 2009 et 2011. Pour la Russie et la Kazakhstan en particulier, elles sont passées respectivement de 48.700 têtes à 94.500 têtes et de 1.550 têtes à 13.900 têtes.
Katia Roinet rappelle que ces pays sont en train de reconstituer leur cheptel. La Russie, l’Ukraine et le Kazakhstan reviennent de loin : le cheptel avait considérablement chuté avec la fin du communisme. Mais les pouvoirs publics de ces pays sont clairs : l’objectif à long terme est d’exporter, pas d’importer. Leurs partenaires commerciaux sont prévenus.