Avec la sécheresse 2018 et celle potentielle en cet été 2019, ne pas spéculer sur la paille
Après la sécheresse atypique de l’été 2018 se prolongeant à l'automne, à nouveau la France et le département commencent à redouter un nouvel été compliqué, pour les filières animales comme végétales. Alerté par ses adhérents depuis quelques semaines, le conseil d’administration de la FDSEA de Saône-et-Loire a insisté, lundi 24 juin à Lournand, sur la nécessaire solidarité entre éleveurs et céréaliers. La FDSEA propose de mettre en relation les agriculteurs intéressés pour contractualiser dans la durée. Un partenariat gagnant-gagnant sur le long terme qui permet d’éviter toute forme de spéculation inutile.
Il ne s’agit donc pas d’une opération paille en tant que telle. La profession ne souhaitant pas se substituer aux commerçants. La FDSEA de Saône-et-Loire se propose plutôt de faciliter la mise en relation entre les éleveurs du département ayant déjà besoin de paille, conséquence notamment de la sécheresse 2018, et des céréaliers qui débutent les moissons.
Si tous espéraient ne pas revivre l’année 2018, la météo et le climat de l’année semblent en décider autrement et plus précocement encore. La situation n’est pas alarmante. Reste que plusieurs syndicats locaux ont cependant fait part de leurs craintes. En effet, plusieurs zones du département n’ont pas eu la chance de bénéficier des précipitations orageuses ces dernières semaines. La situation pouvant varier fortement à quelques kilomètres de distance. Les agriculteurs de ces zones s’inquiètent donc d’une potentielle sécheresse d’été. La FDSEA va donc prochainement demander à l’administration de commencer à faire le point précisément par « petites régions ».
Bâtir sur le long terme
Dans ce contexte de changement climatique se confirmant, la contractualisation entre éleveur et céréalier semble une voie de plus en plus intéressante à bâtir et pérenniser dans le temps. Les échanges pailles contre fumier étant le top mais pas toujours aussi aisés à mettre en place. Si cette année, les moissons ont débuté et qu’il n’est plus forcément aisé de contractualiser dans l’immédiat, la première marche est tout de même de nouer un contact avec un agriculteur pour « fluidifier » les échanges lors de ses périodes chargées des moissons. Il peut donc être bon et utile d’aller le voir actuellement pour comprendre ses contraintes et mieux travailler ensemble par la suite.
Récemment, la FDSEA de Saône-et-Loire a sollicité plusieurs de ses syndicats locaux pour connaître ceux intéressés par ses échanges de pailles sur le long terme. D’ores-et-déjà, il est possible de se rapprocher de la FDSEA pour obtenir des contacts.
Une belle année pour la paille
Au vu des premières impressions du côté des céréaliers, l’année 2019 s’annonce comme une année « normale » en termes de production de pailles dans la majorité des régions de France, hormis peut-être au Nord de la France, il n’y a donc aucune raison pour craindre une quelconque pénurie à l’heure actuelle…Surtout si les céréaliers décidaient de ne pas trop broyer leurs pailles cette année. Les charges n’augmentant que peu, juste de l’inflation, la spéculation n’a donc pas lieu d’être non plus… Il ne tient donc qu’à tous d’être solidaire entre confrères et bâtir des relations durables dans le temps. Ainsi, tout le monde serait gagnant-gagnant.