Avec le millésime 2017, la Bourgogne est « enthousiaste » mais doit négocier sa transition économique
Le 20 septembre, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) faisait un point sur les vendanges 2017, toujours en cours. Malgré des disparités, la Bourgogne devrait produire 1,5 million d’hectolitres (hl). Les deux familles, Viticulture et Négoce, ont exprimé leur soulagement de revenir à un niveau de récolte habituel. Les marchés des vins bourguignons sont toujours très porteurs. La question en suspens reste l’orientation des prix (bouteilles/vracs) alors que le négoce fait pression à la baisse. Tous reconnaissent pourtant le besoin de refaire des stocks.

« Enthousiaste ». Devant une vingtaine de journalistes locaux, nationaux et internationaux, le président du BIVB, Louis-Fabrice Latour, et son président délégué, Claude Chevalier, martelaient ce message pour décrire le millésime 2017, né dans la douleur avec le gel au nord et la grêle au sud, ainsi qu’une sécheresse estivale. Les journalistes questionnaient sur les quantités qui, finalement, s'affichent dans la « normale haute », dixit la famille viticole.
Alors que « la Côte-d’Or a fait le plein », certains médias - comme Decanter - n’ont pas hésité à parler de charges de plus de 100 hl/ha ! Des propos qui obligeaient les deux Côte-d’oriens à avouer que « fin août, on a anticipé en faisant des demandes de rendements supplémentaires, surtout en rouges. Il reste encore des concertations », complétait le représentant du négoce. En effet, le Comité national vins de l’INAO n’a toujours pas validé l’avis régional du Crinao en ce qui concerne les conditions de production alors que plusieurs ODG souhaitent obtenir le rendement butoir de leur appellation.
La Bourgogne « gâtée »
« La Bourgogne est gâtée. Elle va faire une belle récolte contrairement au reste de la France », insistait Claude Chevalier, lequel apportait néanmoins quelques bémols pour le vignoble châtillonais « dûrement touché ». Il faisait aussi état de disparités de volumes dans le Chablisien ou encore de rendements moindres qu’annoncés dans le sud Mâconnais et le Chalonnais. Les cépages blancs sont globalement en retrait, contrairement à ce qui est d’habitude constaté. Louis-Fabrice Latour s’aventurait à pronostiquer -20 % dans le vignoble beaujolais « qui a souffert de la chaleur » comme dans le Chablisien, qui a, lui, subi le gel pour la seconde année consécutive. Pour autant, « la nature s’est montrée généreuse et les vignes gelées ont récupéré », faisait-il état. Cette année devrait marquer le retour au 1,5 million d’hectolitres (hl) sur l’ensemble de la Bourgogne. Un chiffre qui doit cependant encore être confirmé, ce qui devrait être le cas lors du bilan dressé à l’occasion de la prochaine vente des vins des Hospices de Beaune.
Une année de vignerons
« Le grand succès de l’année est celui de la qualité », recentraient les deux responsables de l'interprofession. Ils comparaient ainsi le millésime 2017 à celui de 1999 avec une « acidité plutôt au top ». 2017 serait donc « très sur le fruit, aux acidités basses, avec des degrés pas si élevés car les Bourgognes ne sont pas faits pour des vins à 13,5° », vendait Louis-Fabrice Latour. « Ce sera une année de vigneron. Ceux qui auront bien géré leurs récoltes et leurs maturités feront des vins magnifiques. C’est sain et il n’y aura pas de mauvais », ajoutait Claude Chevalier.
Guerre des prix et des volumes
Au final, dans un discours presque inverse, « nous sommes soulagés. Il fallait remplir les caves », expliquait le négociant tandis que le vigneron rajoutait : « avec un millésime qualitatif ».
A la question des baisses de prix des bouteilles de vins, des petites disparités se faisaient alors jour. « Je ne crois pas à une baisse des prix. Il y a une demande et il faudrait quatre récoltes comme 2017 pour éventuellement voir des baisses de prix », anticipait Claude Chevalier. Louis-Fabrice Latour rebondissait sur ces propos se disant « très content de la premiumisation (valorisation) mais la Bourgogne ne doit pas perdre la guerre des volumes avec une offre relative d’entrée de gamme à moins de 10 €, 10 £ ou 10 $. La Bourgogne doit rester accessible pour ne pas être délistée », mettait en garde le négociant.
Autant dire que la campagne vrac 2017-2018 et ses négociations s’annoncent stratégiques pour l’avenir…
Avec le millésime 2017, la Bourgogne est « enthousiaste » mais doit négocier sa transition économique

« Enthousiaste ». Devant une vingtaine de journalistes locaux, nationaux et internationaux, le président du BIVB, Louis-Fabrice Latour, et son président délégué, Claude Chevalier, martelaient ce message pour décrire le millésime 2017, né dans la douleur avec le gel au nord et la grêle au sud, ainsi qu’une sécheresse estivale. Les journalistes questionnaient sur les quantités qui, finalement, s'affichent dans la « normale haute », dixit la famille viticole.
Alors que « la Côte-d’Or a fait le plein », certains médias - comme Decanter - n’ont pas hésité à parler de charges de plus de 100 hl/ha ! Des propos qui obligeaient les deux Côte-d’oriens à avouer que « fin août, on a anticipé en faisant des demandes de rendements supplémentaires, surtout en rouges. Il reste encore des concertations », complétait le représentant du négoce. En effet, le Comité national vins de l’INAO n’a toujours pas validé l’avis régional du Crinao en ce qui concerne les conditions de production alors que plusieurs ODG souhaitent obtenir le rendement butoir de leur appellation.
La Bourgogne « gâtée »
« La Bourgogne est gâtée. Elle va faire une belle récolte contrairement au reste de la France », insistait Claude Chevalier, lequel apportait néanmoins quelques bémols pour le vignoble châtillonais « dûrement touché ». Il faisait aussi état de disparités de volumes dans le Chablisien ou encore de rendements moindres qu’annoncés dans le sud Mâconnais et le Chalonnais. Les cépages blancs sont globalement en retrait, contrairement à ce qui est d’habitude constaté. Louis-Fabrice Latour s’aventurait à pronostiquer -20 % dans le vignoble beaujolais « qui a souffert de la chaleur » comme dans le Chablisien, qui a, lui, subi le gel pour la seconde année consécutive. Pour autant, « la nature s’est montrée généreuse et les vignes gelées ont récupéré », faisait-il état. Cette année devrait marquer le retour au 1,5 million d’hectolitres (hl) sur l’ensemble de la Bourgogne. Un chiffre qui doit cependant encore être confirmé, ce qui devrait être le cas lors du bilan dressé à l’occasion de la prochaine vente des vins des Hospices de Beaune.
Une année de vignerons
« Le grand succès de l’année est celui de la qualité », recentraient les deux responsables de l'interprofession. Ils comparaient ainsi le millésime 2017 à celui de 1999 avec une « acidité plutôt au top ». 2017 serait donc « très sur le fruit, aux acidités basses, avec des degrés pas si élevés car les Bourgognes ne sont pas faits pour des vins à 13,5° », vendait Louis-Fabrice Latour. « Ce sera une année de vigneron. Ceux qui auront bien géré leurs récoltes et leurs maturités feront des vins magnifiques. C’est sain et il n’y aura pas de mauvais », ajoutait Claude Chevalier.
Guerre des prix et des volumes
Au final, dans un discours presque inverse, « nous sommes soulagés. Il fallait remplir les caves », expliquait le négociant tandis que le vigneron rajoutait : « avec un millésime qualitatif ».
A la question des baisses de prix des bouteilles de vins, des petites disparités se faisaient alors jour. « Je ne crois pas à une baisse des prix. Il y a une demande et il faudrait quatre récoltes comme 2017 pour éventuellement voir des baisses de prix », anticipait Claude Chevalier. Louis-Fabrice Latour rebondissait sur ces propos se disant « très content de la premiumisation (valorisation) mais la Bourgogne ne doit pas perdre la guerre des volumes avec une offre relative d’entrée de gamme à moins de 10 €, 10 £ ou 10 $. La Bourgogne doit rester accessible pour ne pas être délistée », mettait en garde le négociant.
Autant dire que la campagne vrac 2017-2018 et ses négociations s’annoncent stratégiques pour l’avenir…
Avec le millésime 2017, la Bourgogne est « enthousiaste » mais doit négocier sa transition économique

« Enthousiaste ». Devant une vingtaine de journalistes locaux, nationaux et internationaux, le président du BIVB, Louis-Fabrice Latour, et son président délégué, Claude Chevalier, martelaient ce message pour décrire le millésime 2017, né dans la douleur avec le gel au nord et la grêle au sud, ainsi qu’une sécheresse estivale. Les journalistes questionnaient sur les quantités qui, finalement, s'affichent dans la « normale haute », dixit la famille viticole.
Alors que « la Côte-d’Or a fait le plein », certains médias - comme Decanter - n’ont pas hésité à parler de charges de plus de 100 hl/ha ! Des propos qui obligeaient les deux Côte-d’oriens à avouer que « fin août, on a anticipé en faisant des demandes de rendements supplémentaires, surtout en rouges. Il reste encore des concertations », complétait le représentant du négoce. En effet, le Comité national vins de l’INAO n’a toujours pas validé l’avis régional du Crinao en ce qui concerne les conditions de production alors que plusieurs ODG souhaitent obtenir le rendement butoir de leur appellation.
La Bourgogne « gâtée »
« La Bourgogne est gâtée. Elle va faire une belle récolte contrairement au reste de la France », insistait Claude Chevalier, lequel apportait néanmoins quelques bémols pour le vignoble châtillonais « dûrement touché ». Il faisait aussi état de disparités de volumes dans le Chablisien ou encore de rendements moindres qu’annoncés dans le sud Mâconnais et le Chalonnais. Les cépages blancs sont globalement en retrait, contrairement à ce qui est d’habitude constaté. Louis-Fabrice Latour s’aventurait à pronostiquer -20 % dans le vignoble beaujolais « qui a souffert de la chaleur » comme dans le Chablisien, qui a, lui, subi le gel pour la seconde année consécutive. Pour autant, « la nature s’est montrée généreuse et les vignes gelées ont récupéré », faisait-il état. Cette année devrait marquer le retour au 1,5 million d’hectolitres (hl) sur l’ensemble de la Bourgogne. Un chiffre qui doit cependant encore être confirmé, ce qui devrait être le cas lors du bilan dressé à l’occasion de la prochaine vente des vins des Hospices de Beaune.
Une année de vignerons
« Le grand succès de l’année est celui de la qualité », recentraient les deux responsables de l'interprofession. Ils comparaient ainsi le millésime 2017 à celui de 1999 avec une « acidité plutôt au top ». 2017 serait donc « très sur le fruit, aux acidités basses, avec des degrés pas si élevés car les Bourgognes ne sont pas faits pour des vins à 13,5° », vendait Louis-Fabrice Latour. « Ce sera une année de vigneron. Ceux qui auront bien géré leurs récoltes et leurs maturités feront des vins magnifiques. C’est sain et il n’y aura pas de mauvais », ajoutait Claude Chevalier.
Guerre des prix et des volumes
Au final, dans un discours presque inverse, « nous sommes soulagés. Il fallait remplir les caves », expliquait le négociant tandis que le vigneron rajoutait : « avec un millésime qualitatif ».
A la question des baisses de prix des bouteilles de vins, des petites disparités se faisaient alors jour. « Je ne crois pas à une baisse des prix. Il y a une demande et il faudrait quatre récoltes comme 2017 pour éventuellement voir des baisses de prix », anticipait Claude Chevalier. Louis-Fabrice Latour rebondissait sur ces propos se disant « très content de la premiumisation (valorisation) mais la Bourgogne ne doit pas perdre la guerre des volumes avec une offre relative d’entrée de gamme à moins de 10 €, 10 £ ou 10 $. La Bourgogne doit rester accessible pour ne pas être délistée », mettait en garde le négociant.
Autant dire que la campagne vrac 2017-2018 et ses négociations s’annoncent stratégiques pour l’avenir…