Benoît Rivière, évêque d’Autun, Chalon et Mâcon adresse un message au monde agricole en cette veille de Noël
Evêque d’Autun, de Chalon et de Mâcon, Benoît Rivière a souhaité adresser un "message de Noël" aux agriculteurs de Saône-et-Loire. Un message d’espoir.

En cette veille de Noël, en cette période dite de fêtes de fin d’année, chacune et chacun est invité à prendre du recul sur le cours des choses. Dans le contexte actuel, chacun en ressent la nécessité.
A ce titre, le "message de Noël" que Benoît Rivière, évêque d’Autun, de Chalon et de Mâcon, a tenu à adresser au monde agricole de Saône-et-Loire, ouvre des pistes de réflexion. Nous sommes heureux de le reproduire ci-dessous.
« La tradition chrétienne place un âne et un bœuf près du berceau précaire de Jésus. Ce n’est pas pour des motifs écologiques avant l’heure ! C’est pour dire au peuple croyant dans l’alliance, qu’il ferait bien de réveiller son flair des choses importantes et éternelles. Les animaux ont eux-mêmes du flair pour ce qui touche à leur nourriture.
Mais quelles sont aujourd’hui ces choses qui ne sont pas seulement transitoires, et qui ont vocation à l’éternité ? Aucune, diront certains ! La terre elle-même est fragile, et on peut l’épuiser jusqu’à lui faire rendre l’âme plus vite que prévu. Il y a pourtant en nous, les humains, une soif et une faim de ce qui rassasie vraiment, et cela s’appelle la réconciliation et l’amour. Et il y a une secrète attente, celle de ne pas perdre définitivement l’amour. L’Homme vaut plus que les animaux, même les plus évolués, et il n’est pas promis à l’oubli définitif ; c’est à mes yeux une évidence. Il a un avenir, personnel et social.
En ces jours de retrouvailles familiales pour beaucoup, et peut-être aussi de solitude accrue pour certains, je veux dire aux agriculteurs de Saône-et-Loire ma gratitude personnelle. Je veux leur souhaiter aussi d’entretenir leur joie sobre et réelle de travailler la terre pour nourrir leur prochain. Votre métier, votre présence dans les régions rurales, sont indispensables à la vie des autres, et à votre propre vie bien sûr. Votre persévérance humble et tenace est un beau signe pour tout le monde. Oui, l’agriculture évoluera encore, mais pas sans vous qui êtes les premiers à pouvoir dire ce qu’il en est de votre beau métier.
Je vous remercie pour votre manière de garder la tête sur les épaules, quand des propos irresponsables et sans fondement sont tenus contre votre profession.
Je vous remercie parce que vous savez aussi donner le goût des choses de la terre aux plus jeunes générations. Gardez votre capacité d’ouverture aux adaptations, sans perdre votre enracinement dans un métier qui permet de nourrir les autres et vous-même. Je suis toujours sensible à votre sens de l’humain, à votre respect des choses de la nature et à votre solidarité devant les difficultés ».
Je pense à vos familles, et au temps de fête que vous vivrez. Qu’il soit un temps chaleureux, profond et réconfortant !
Belle fête de Noël, et bonne nouvelle année ! ».