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Bordeaux puisera dans ses stocks pour ne pas perdre ses marchés

Malgré la vendange 2017 historiquement basse (inédite depuis 1991), le vignoble de Bordeaux n’entend pas faiblir sur la commercialisation, a indiqué Allan Sichel, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), dans sa conférence de presse annuelle tenue à Paris le 13 mars. Pour éviter la panne et ne pas perdre ses marchés, il puisera dans ses stocks, d’une part, d’autant plus que l’exportation reprend, et il ne proposera plus de bouteilles à moins de 3 euros d’autre part.

Par Publié par Cédric Michelin
Bordeaux puisera dans ses stocks pour ne pas perdre ses marchés

« Malgré les faibles volumes récoltés, notre priorité est de continuer à approvisionner les marchés pour préserver nos positions en France et à l’export », a déclaré Allan Sichel. Il serait en effet dommageable pour le vin de Bordeaux de se retirer des marchés alors qu’après trois années de repli, entre 2013 et 2016, l’année 2017 a été une année de reprise. Le vignoble a enregistré une progression de 7 % de ses exportations en volume, et de 14 % en valeur. Ses expéditions vers la Chine, premier contributeur de la hausse, ont bondi de 14 % en volume avec 84 millions de bouteilles, et de 23 % en valeur. Ses exportations vers l’Amérique du Nord ont grimpé de 6 %, atteignant un niveau inégalé depuis trente ans. Enfin vers l’Europe, ses exportations ont repris, même vers ses marchés les plus difficiles que sont ceux du Royaume-Uni, caractérisé par des consommateurs connaisseurs et infidèles, et d’Allemagne, dont les consommateurs sont en recherche de prix bas. Sur le marché français, qui représente 56 % de ses volumes vendus, la commercialisation s’est effritée de 2 % en volume et a progressé de 1 % en valeur.

Une baisse des disponibilités de 10 % par rapport à 2016/17

« Nous avons les moyens de maintenir cette dynamique en sollicitant davantage les stocks », a poursuivi Allan Sichel. Avant la vendange, le vignoble bordelais avait encore 8 millions d’hectolitres en stock à la propriété, plus 300 000 hectolitres issus des volumes complémentaires individuels (VCI), système qui a été mis en place ces dernières années. La vendange ayant apporté 3,5 millions d’hectolitres, ce sont 11,8 millions d’hectolitres qui étaient en stock au début de la campagne, soit une baisse des disponibilités de seulement 10 % par rapport à la campagne précédente. « Nous ne sommes pas autant démunis qu’en 1991 parce que nous avons du vin en réserve. Il faudrait néanmoins une récolte d’un niveau normal en 2018 », a ajouté Bernard Farges, vice-président du CIVB et viticulteur. Pour limiter l’épuisement de ses stocks, l’interprofession bordelaise a décidé d’abandonner la commercialisation « du créneau basique des bouteilles à moins de 3 euros ». « Notre offre doit se tenir dans la fourchette de 5 à 15 euros la bouteille », a indiqué son président. En attendant, les grands millésimes qui arrivent sur le marché en ce moment sont ceux de 2015 et de 2016, ce qui aplanit la situation tendue des stocks durant cette campagne.

Réduction des pesticides : le CIVB annonce des résultats

Le CIVB « poursuit une vraie stratégie » de réduction d’utilisation des pesticides et a annoncé des résultats obtenus dans ce sens. Les ventes de pesticides classés CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) ont été divisées par deux entre 2014 et 2016 et les ventes d’herbicides en Gironde ont fléchi de 35 %, a rapporté Allan Sichel, citant la Draaf de Nouvelle Aquitaine. En outre, les surfaces certifiées en bio représentent environ 8 % de surfaces du vignoble, mais « de très nombreux viticulteurs » utilisent des produits bio sans pour autant aller jusqu’à la certification. En outre, en 2017 le vignoble bordelais recensait 60 % de ses surfaces cultivées sous la démarche environnementale privée SME (compatible avec le raisonné ou le bio), contre 55 % en 2016 et 45 % en 2015. Il a amené aussi 120 de ses viticulteurs au niveau 3 de la certification HVE (Haute valeur environnementale) et 160 à la certification Iso 14 001. La Gironde est ainsi devenue le premier département en nombre d’exploitations certifiées HVE.

En outre, début 2018, huit organismes de défense et de gestion ont voté une modification de leur cahier des charges pour y intégrer des mesures agro-environnementales. Parmi les mesures validées collectivement par les vignerons de ces appellations, figurent l’interdiction de l’usage des herbicides sur la totalité de la surface du sol, et la possibilité d’introduire des cépages résistants sur 5 % de la surface. Cette dernière mesure nécessite une modification de la réglementation européenne.

Sur le plus long terme, le vignoble engage d’importants travaux de recherche sur la stimulation des défenses de la vigne par des molécules naturelles ou par des extraits de sarments, par la modélisation des maladies et par la création de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium.

Bordeaux puisera dans ses stocks pour ne pas perdre ses marchés

Bordeaux puisera dans ses stocks pour ne pas perdre ses marchés

« Malgré les faibles volumes récoltés, notre priorité est de continuer à approvisionner les marchés pour préserver nos positions en France et à l’export », a déclaré Allan Sichel. Il serait en effet dommageable pour le vin de Bordeaux de se retirer des marchés alors qu’après trois années de repli, entre 2013 et 2016, l’année 2017 a été une année de reprise. Le vignoble a enregistré une progression de 7 % de ses exportations en volume, et de 14 % en valeur. Ses expéditions vers la Chine, premier contributeur de la hausse, ont bondi de 14 % en volume avec 84 millions de bouteilles, et de 23 % en valeur. Ses exportations vers l’Amérique du Nord ont grimpé de 6 %, atteignant un niveau inégalé depuis trente ans. Enfin vers l’Europe, ses exportations ont repris, même vers ses marchés les plus difficiles que sont ceux du Royaume-Uni, caractérisé par des consommateurs connaisseurs et infidèles, et d’Allemagne, dont les consommateurs sont en recherche de prix bas. Sur le marché français, qui représente 56 % de ses volumes vendus, la commercialisation s’est effritée de 2 % en volume et a progressé de 1 % en valeur.

Une baisse des disponibilités de 10 % par rapport à 2016/17

« Nous avons les moyens de maintenir cette dynamique en sollicitant davantage les stocks », a poursuivi Allan Sichel. Avant la vendange, le vignoble bordelais avait encore 8 millions d’hectolitres en stock à la propriété, plus 300 000 hectolitres issus des volumes complémentaires individuels (VCI), système qui a été mis en place ces dernières années. La vendange ayant apporté 3,5 millions d’hectolitres, ce sont 11,8 millions d’hectolitres qui étaient en stock au début de la campagne, soit une baisse des disponibilités de seulement 10 % par rapport à la campagne précédente. « Nous ne sommes pas autant démunis qu’en 1991 parce que nous avons du vin en réserve. Il faudrait néanmoins une récolte d’un niveau normal en 2018 », a ajouté Bernard Farges, vice-président du CIVB et viticulteur. Pour limiter l’épuisement de ses stocks, l’interprofession bordelaise a décidé d’abandonner la commercialisation « du créneau basique des bouteilles à moins de 3 euros ». « Notre offre doit se tenir dans la fourchette de 5 à 15 euros la bouteille », a indiqué son président. En attendant, les grands millésimes qui arrivent sur le marché en ce moment sont ceux de 2015 et de 2016, ce qui aplanit la situation tendue des stocks durant cette campagne.

Réduction des pesticides : le CIVB annonce des résultats

Le CIVB « poursuit une vraie stratégie » de réduction d’utilisation des pesticides et a annoncé des résultats obtenus dans ce sens. Les ventes de pesticides classés CMR (cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques) ont été divisées par deux entre 2014 et 2016 et les ventes d’herbicides en Gironde ont fléchi de 35 %, a rapporté Allan Sichel, citant la Draaf de Nouvelle Aquitaine. En outre, les surfaces certifiées en bio représentent environ 8 % de surfaces du vignoble, mais « de très nombreux viticulteurs » utilisent des produits bio sans pour autant aller jusqu’à la certification. En outre, en 2017 le vignoble bordelais recensait 60 % de ses surfaces cultivées sous la démarche environnementale privée SME (compatible avec le raisonné ou le bio), contre 55 % en 2016 et 45 % en 2015. Il a amené aussi 120 de ses viticulteurs au niveau 3 de la certification HVE (Haute valeur environnementale) et 160 à la certification Iso 14 001. La Gironde est ainsi devenue le premier département en nombre d’exploitations certifiées HVE.

En outre, début 2018, huit organismes de défense et de gestion ont voté une modification de leur cahier des charges pour y intégrer des mesures agro-environnementales. Parmi les mesures validées collectivement par les vignerons de ces appellations, figurent l’interdiction de l’usage des herbicides sur la totalité de la surface du sol, et la possibilité d’introduire des cépages résistants sur 5 % de la surface. Cette dernière mesure nécessite une modification de la réglementation européenne.

Sur le plus long terme, le vignoble engage d’importants travaux de recherche sur la stimulation des défenses de la vigne par des molécules naturelles ou par des extraits de sarments, par la modélisation des maladies et par la création de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium.