Bourgogne du Sud mise sur les alliances, la valorisation et les innovations
Lors de sa dernière assemblée générale, Bourgogne du Sud s’est interrogée sur sa place dans la société à l’avenir. Une façon d’aborder les stratégies à mettre en place pour combler les attentes des marchés, des concitoyens mais également de ses propres adhérents.

« Il nous faut répondre aux exigences de produits de qualité et de sécurité alimentaire sur deux types de marchés : ceux bien organisés (AOC…) et ceux libéralisés (lait, céréales…) », débutait Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud, lors de l'assemblée générale de la coopérative, à Beaune le 8 décembre dernier (lire notre édition précédente en page 3). Pour cela, la coopérative « segmente » pour valoriser au mieux chaque produit. Sur la collecte 2017, Bourgogne du Sud a par exemple fait 2.300 analyses dans ses 210 cellules « pour savoir ce que nous avons à vendre ». Ainsi sur les 230.000 tonnes (t) de blé à commercialiser, 120.000 t sont allés à l’alimentation humaine et 40.000 t à l’alimentation animale. La coopérative en profitait au passage pour rappeler sa « chance d’avoir une industrie meunière importante et fidèle » avec, en premier lieu, le groupe Nicot à Chagny. Mais la France « est et sera un grand pays exportateur », veut croire la coopérative qui pense qu’en terme de traçabilité, « le marché français est en avance sur nos clients du bassin méditerranéen ». Variétés pures (66.000 t), Chartes de France (18.000 t), CRC (11.000 t), Agri Ethique (6.000 t), Lu Harmony (1.000 t), blé améliorant (1.000 t), blé dur (1.000 t), blé bio (1.200 t)… font que les ventes de « l’entrée de gamme » (BPMF) baissent (15.000 t) année après année. Au final, ces valorisations permettent un revenu complémentaire d’environ 50 €/ha après mutualisation de la prime (1,555 million d’€).
Une influence des minorités
La coopérative sait bien répondre à ses marchés professionnels mais, fait nouveau, ne sait pas vraiment comment répondre aux demandes de "la" société. Enfin, plus précisément, la demande des minorités l’influençant… Personne ne le sait d’ailleurs.
Au-delà de la qualité de l’alimentation, la coopérative voit quatre grands sujets impactant ses marchés : santé, environnement, climat et biodiversité. La société envoit aux consommateurs des injonctions et des exigences, parfois contradictoires. Il en va de même envers les agriculteurs.
Sur la santé, les producteurs pourraient se voir remercier des progrès en terme d’espérance de vie. Il n’en n’est rien. « Ce fait n’est pas partagé. Point de salut en dehors du manger sain et local. C’est une boucle fermée ». Reste que la réalité des marchés est tout autre : 45 % des volailles consommées en France sont importées, 50 % des conserves de légumes aussi - avec un pincement au cœur pour Val d’Aucy -, l’équivalent de 14 millions d’ha de cultures OGM sont mangés en France et « il se vend plus de farine Banette en début de mois qu’en fin »…
Pourtant, si les aliments non transformés sont perçus comme "bons pour la santé", le rapport entre agriculture et environnement est opposé. « On s’améliore, mais les nombreux reportages à charge sont durs à vivre en pleins efforts ». Démotivant… Surtout en pleine crise (se référer à notre article de la semaine dernière).
L’agriculture en 3D
Et de plus, les efforts sont appelés à s’accentuer car les agriculteurs savent bien qu’ils sont concernés « au premier chef » par les changements climatiques. La société veut du 100 % renouvelable, mais lorsque les agriculteurs répondent présents (composts, biocarburants….), les gouvernements successifs leurs savonnent la planche : importations d'huile de palme, fermeture des voies ferrées de déserte, baisse des incorporations de biocarburants…
Idem sur la biodiversité, la coopérative agit (elle conduit par exemple un travail en collaboration avec la Fédération des chasseurs pour quelques 760 ha de jachères faunistique ; il y a aussi les SIE ou encore les pratiques vertueuses avec les apiculteurs…). Là encore, « Internet fait la loi. Dans ce nouveau monde fait de rumeurs, nous avons raté ce virage, pensant que nous avions la légitimité sur ces quatre thèmes », reconnaissait la profession.
La coopérative ne baisse pas pour autant les bras et affichait sa volonté de reprendre la main en misant sur une agriculture « en 3D : diversifié, durable et défendue ».
Bourgogne du Sud mise sur les alliances, la valorisation et les innovations

« Il nous faut répondre aux exigences de produits de qualité et de sécurité alimentaire sur deux types de marchés : ceux bien organisés (AOC…) et ceux libéralisés (lait, céréales…) », débutait Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud, lors de l'assemblée générale de la coopérative, à Beaune le 8 décembre dernier (lire notre édition précédente en page 3). Pour cela, la coopérative « segmente » pour valoriser au mieux chaque produit. Sur la collecte 2017, Bourgogne du Sud a par exemple fait 2.300 analyses dans ses 210 cellules « pour savoir ce que nous avons à vendre ». Ainsi sur les 230.000 tonnes (t) de blé à commercialiser, 120.000 t sont allés à l’alimentation humaine et 40.000 t à l’alimentation animale. La coopérative en profitait au passage pour rappeler sa « chance d’avoir une industrie meunière importante et fidèle » avec, en premier lieu, le groupe Nicot à Chagny. Mais la France « est et sera un grand pays exportateur », veut croire la coopérative qui pense qu’en terme de traçabilité, « le marché français est en avance sur nos clients du bassin méditerranéen ». Variétés pures (66.000 t), Chartes de France (18.000 t), CRC (11.000 t), Agri Ethique (6.000 t), Lu Harmony (1.000 t), blé améliorant (1.000 t), blé dur (1.000 t), blé bio (1.200 t)… font que les ventes de « l’entrée de gamme » (BPMF) baissent (15.000 t) année après année. Au final, ces valorisations permettent un revenu complémentaire d’environ 50 €/ha après mutualisation de la prime (1,555 million d’€).
Une influence des minorités
La coopérative sait bien répondre à ses marchés professionnels mais, fait nouveau, ne sait pas vraiment comment répondre aux demandes de "la" société. Enfin, plus précisément, la demande des minorités l’influençant… Personne ne le sait d’ailleurs.
Au-delà de la qualité de l’alimentation, la coopérative voit quatre grands sujets impactant ses marchés : santé, environnement, climat et biodiversité. La société envoit aux consommateurs des injonctions et des exigences, parfois contradictoires. Il en va de même envers les agriculteurs.
Sur la santé, les producteurs pourraient se voir remercier des progrès en terme d’espérance de vie. Il n’en n’est rien. « Ce fait n’est pas partagé. Point de salut en dehors du manger sain et local. C’est une boucle fermée ». Reste que la réalité des marchés est tout autre : 45 % des volailles consommées en France sont importées, 50 % des conserves de légumes aussi - avec un pincement au cœur pour Val d’Aucy -, l’équivalent de 14 millions d’ha de cultures OGM sont mangés en France et « il se vend plus de farine Banette en début de mois qu’en fin »…
Pourtant, si les aliments non transformés sont perçus comme "bons pour la santé", le rapport entre agriculture et environnement est opposé. « On s’améliore, mais les nombreux reportages à charge sont durs à vivre en pleins efforts ». Démotivant… Surtout en pleine crise (se référer à notre article de la semaine dernière).
L’agriculture en 3D
Et de plus, les efforts sont appelés à s’accentuer car les agriculteurs savent bien qu’ils sont concernés « au premier chef » par les changements climatiques. La société veut du 100 % renouvelable, mais lorsque les agriculteurs répondent présents (composts, biocarburants….), les gouvernements successifs leurs savonnent la planche : importations d'huile de palme, fermeture des voies ferrées de déserte, baisse des incorporations de biocarburants…
Idem sur la biodiversité, la coopérative agit (elle conduit par exemple un travail en collaboration avec la Fédération des chasseurs pour quelques 760 ha de jachères faunistique ; il y a aussi les SIE ou encore les pratiques vertueuses avec les apiculteurs…). Là encore, « Internet fait la loi. Dans ce nouveau monde fait de rumeurs, nous avons raté ce virage, pensant que nous avions la légitimité sur ces quatre thèmes », reconnaissait la profession.
La coopérative ne baisse pas pour autant les bras et affichait sa volonté de reprendre la main en misant sur une agriculture « en 3D : diversifié, durable et défendue ».
Bourgogne du Sud mise sur les alliances, la valorisation et les innovations

« Il nous faut répondre aux exigences de produits de qualité et de sécurité alimentaire sur deux types de marchés : ceux bien organisés (AOC…) et ceux libéralisés (lait, céréales…) », débutait Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud, lors de l'assemblée générale de la coopérative, à Beaune le 8 décembre dernier (lire notre édition précédente en page 3). Pour cela, la coopérative « segmente » pour valoriser au mieux chaque produit. Sur la collecte 2017, Bourgogne du Sud a par exemple fait 2.300 analyses dans ses 210 cellules « pour savoir ce que nous avons à vendre ». Ainsi sur les 230.000 tonnes (t) de blé à commercialiser, 120.000 t sont allés à l’alimentation humaine et 40.000 t à l’alimentation animale. La coopérative en profitait au passage pour rappeler sa « chance d’avoir une industrie meunière importante et fidèle » avec, en premier lieu, le groupe Nicot à Chagny. Mais la France « est et sera un grand pays exportateur », veut croire la coopérative qui pense qu’en terme de traçabilité, « le marché français est en avance sur nos clients du bassin méditerranéen ». Variétés pures (66.000 t), Chartes de France (18.000 t), CRC (11.000 t), Agri Ethique (6.000 t), Lu Harmony (1.000 t), blé améliorant (1.000 t), blé dur (1.000 t), blé bio (1.200 t)… font que les ventes de « l’entrée de gamme » (BPMF) baissent (15.000 t) année après année. Au final, ces valorisations permettent un revenu complémentaire d’environ 50 €/ha après mutualisation de la prime (1,555 million d’€).
Une influence des minorités
La coopérative sait bien répondre à ses marchés professionnels mais, fait nouveau, ne sait pas vraiment comment répondre aux demandes de "la" société. Enfin, plus précisément, la demande des minorités l’influençant… Personne ne le sait d’ailleurs.
Au-delà de la qualité de l’alimentation, la coopérative voit quatre grands sujets impactant ses marchés : santé, environnement, climat et biodiversité. La société envoit aux consommateurs des injonctions et des exigences, parfois contradictoires. Il en va de même envers les agriculteurs.
Sur la santé, les producteurs pourraient se voir remercier des progrès en terme d’espérance de vie. Il n’en n’est rien. « Ce fait n’est pas partagé. Point de salut en dehors du manger sain et local. C’est une boucle fermée ». Reste que la réalité des marchés est tout autre : 45 % des volailles consommées en France sont importées, 50 % des conserves de légumes aussi - avec un pincement au cœur pour Val d’Aucy -, l’équivalent de 14 millions d’ha de cultures OGM sont mangés en France et « il se vend plus de farine Banette en début de mois qu’en fin »…
Pourtant, si les aliments non transformés sont perçus comme "bons pour la santé", le rapport entre agriculture et environnement est opposé. « On s’améliore, mais les nombreux reportages à charge sont durs à vivre en pleins efforts ». Démotivant… Surtout en pleine crise (se référer à notre article de la semaine dernière).
L’agriculture en 3D
Et de plus, les efforts sont appelés à s’accentuer car les agriculteurs savent bien qu’ils sont concernés « au premier chef » par les changements climatiques. La société veut du 100 % renouvelable, mais lorsque les agriculteurs répondent présents (composts, biocarburants….), les gouvernements successifs leurs savonnent la planche : importations d'huile de palme, fermeture des voies ferrées de déserte, baisse des incorporations de biocarburants…
Idem sur la biodiversité, la coopérative agit (elle conduit par exemple un travail en collaboration avec la Fédération des chasseurs pour quelques 760 ha de jachères faunistique ; il y a aussi les SIE ou encore les pratiques vertueuses avec les apiculteurs…). Là encore, « Internet fait la loi. Dans ce nouveau monde fait de rumeurs, nous avons raté ce virage, pensant que nous avions la légitimité sur ces quatre thèmes », reconnaissait la profession.
La coopérative ne baisse pas pour autant les bras et affichait sa volonté de reprendre la main en misant sur une agriculture « en 3D : diversifié, durable et défendue ».