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Berceau des races à viande du Grand Massif central

Pour un véto clair de la France contre tout accord de l'Europe avec le Mercosur

Alors que les discussions finales sur l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) s’intensifient, les responsables agricoles du Massif central et d’Auvergne-Rhône-Alpes montent au créneau. Dans un communiqué conjoint, le Berceau des races à viande du Grand Massif central, la Copamac, la FRSEA et les Jeunes Agriculteurs d'Aura dénoncent avec vigueur les ambiguïtés de l’exécutif français et appellent le Président de la République à poser un véto ferme.

Par Cédric Michelin
Pour un véto clair de la France contre tout accord de l'Europe avec le Mercosur

Depuis la visite du président brésilien Lula en France, Emmanuel Macron a déclaré être « prêt à signer un accord d’ici fin 2025 », à condition de pouvoir activer une clause de sauvegarde. Pour les organisations agricoles, ces déclarations constituent une fuite en avant : « Le Président évite soigneusement de dire NON, préférant se cacher derrière les complexités du droit européen et l’hypothétique activation de mesures correctrices qui arriveront trop tard pour les éleveurs », dénoncent-elles.

Elles rappellent l’engagement pris par le chef de l’État de ne pas signer l’accord « en l’état ». Or, le texte actuel ne prévoit aucune clause de réciprocité des normes, ni mécanisme clair et contrôlable pour faire respecter les standards européens. Il autoriserait notamment l’entrée massive de viandes sud-américaines produites selon des méthodes interdites dans l’UE : usage d’hormones de croissance, antibiotiques activateurs de croissance, traçabilité lacunaire, ou encore déforestation liée à la production. Une situation jugée « inacceptable sur les plans sanitaire, environnemental et économique ».

Les syndicats agricoles se disent favorables au commerce international, mais pas à n’importe quel prix : « Refuser cet accord, ce n’est pas refuser le commerce. C’est défendre une agriculture durable, garante de territoires ruraux vivants. C’est protéger des milliers d’exploitations, des emplois de proximité et une alimentation tracée pour nos enfants », soulignent-ils.

Le collectif exige donc que la France oppose un véto clair à la ratification du texte, mais aussi à toute tentative de le faire passer par morceaux, en autorisant la Commission européenne à le « scinder ». Pour eux, l’enjeu est démocratique : « La question de la minorité de blocage ne se pose même pas si la France refuse dès le départ de donner mandat à la Commission ».

Alors que Bruxelles pousse pour une conclusion rapide, les signataires avertissent : « Chaque jour compte. Le silence français vaudrait approbation par défaut ». Et de prévenir qu’ils n’accepteront pas de devenir les « dommages collatéraux » d’une négociation « forcée ».

Pour le président du Berceau des races à viande du Grand Massif central, également président de la FDSEA de Saône-et-Loire, Christian Bajard, « nous demandons au Président Macron un engagement clair et public : non à la ratification, non au scindage de l’accord, non à la logique du fait accompli. Nos territoires ruraux et les agriculteurs ne peuvent pas être les variables d’ajustement de tractations parallèles  ». Et de conclure par un appel à l'action : les organisations agricoles appellent les citoyens, agriculteurs et élus à se mobiliser : « Faites bloc avec nous ! Interpellez vos représentants, reliez nos messages, rejoignez la mobilisation ».