Bruxelles présentera un plan protéines européen avant la fin de l’année
Le plan protéines européen que la Commission de Bruxelles compte présenter avant la fin de l’année va faire l’objet d’une consultation des acteurs concernés. Tributaire de l’importation de soja pour l’alimentation animale, l’Union Européenne cherche à atténuer cette dépendance.

La Commission européenne présentera d’ici la fin de l’année un plan protéines de l’UE, et a eu un échange de vues sur ce dossier avec les experts des États membres de l’UE ce 12 février puis une semaine plus tard avec les ministres de l’agriculture des Vingt-huit. Elle compte lancer une série de consultations sur le sujet au cours du premier semestre de cette année puis soumettre son projet lors d’une conférence organisée en octobre ou novembre.
« Déclaration européenne sur le soja »
Une déclaration en faveur de la production durable en Europe de soja et autres protéines végétales a déjà été signée en juillet dernier à Bruxelles au niveau des ministres de l’agriculture, en marge du Conseil de l’UE, par l’Allemagne et la Hongrie, à l’origine de l’initiative, l’Autriche, la Pologne, la Slovénie, la Slovaquie, la France, la Roumanie, la Belgique, le Luxembourg, la Croatie, la Finlande, l’Italie ainsi que la Grèce.
Cette « Déclaration européenne sur le soja » préconise le lancement d’« initiatives de soutien locales, régionales, nationales et européennes pour le développement d’un approvisionnement durable en protéines », notamment la promotion de la production de soja non-OGM.
Aujourd’hui, sur les 31,2 millions de tonnes d’aliments à base de soja riches en protéines utilisées pour l’alimentation animale dans l’UE, seulement 1,5 Mt sont produites à à partir de soja cultivé sur place.
De son côté, la commission de l’agriculture du Parlement européen travaille sur un projet de rapport du socialiste français Jean-Paul Denanot qui, consacré à la mise en place d’une « stratégie pour la promotion des cultures protéagineuses », plaide notamment pour l’octroi, par la prochaine Pac, d’une « aide du premier pilier aux services éco-systémiques pour la production de légumineuses ».
Risque de perturbations de l’approvisionnement de l’UE
Rappelant que l’Europe importe 70 % des protéines végétales dont elle a besoin, principalement du soja (pour l’alimentation animale) en provenance d’Amérique du Sud et des États-Unis (voir encadré), les organisations agricoles de l’UE soulignent le risque que l’émergence de nouveaux clients pour ces pays fournisseurs – la Chine en premier lieu – ne vienne, sur le long terme, perturber l’approvisionnement des marchés européens.
Elles relèvent aussi que la grande majorité (90 %) des protéines végétales produites dans l’UE (gluten et drêches de céréales, tourteaux de colza, tournesol et soja ainsi que la luzerne déshydratée) et utilisées dans l’alimentation animale est issue de filières industrielles. Et elles soulignent à ce propos que la trituration du colza pour la production de biodiesel en Europe produit plus de 12 millions de tonnes de tourteaux, ce qui a eu pour conséquence une baisse de 10 % du ratio importations/consommation dans l’UE depuis 2010.
Recherche, filières, SIE et biocarburants
Un plan protéines européen devra notamment, selon les organisations professionnelles, promouvoir la recherche sur l’amélioration des rendements pour le soja, les pois, les féveroles, les lupins doux et la luzerne ainsi que sur une meilleure utilisation des tourteaux de colza et tournesol. Il devra aussi développer la contractualisation en filière, des producteurs de grandes cultures (oléagineux, protéagineux et légumineuses) aux éleveurs, via des coopératives par exemple.
Après 2020, il faut, dans le 1er pilier de la Pac, rétablir l’autorisation d’utiliser des produits phytosanitaires et des engrais pour les cultures fixatrices d’azote sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE) (3), demandent également ces organisations.
Elles plaident de même pour l’obligation d’incorporation des sources d’énergies renouvelables dans le secteur du transport, incluant les biocarburants issus des cultures arables, et une part maximale de 7 % jusqu’en 2030. Relevant à ce propos que 60 % du colza cultivé entre autres pour la production de biocarburants sont utilisés comme aliments pour animaux.
Enfin, les organisations agricoles souhaitent une amélioration du bilan protéines réalisé par les services de la Commission, en y incluant les fourrages tels que l’herbe et la luzerne.
Bruxelles présentera un plan protéines européen avant la fin de l’année

La Commission européenne présentera d’ici la fin de l’année un plan protéines de l’UE, et a eu un échange de vues sur ce dossier avec les experts des États membres de l’UE ce 12 février puis une semaine plus tard avec les ministres de l’agriculture des Vingt-huit. Elle compte lancer une série de consultations sur le sujet au cours du premier semestre de cette année puis soumettre son projet lors d’une conférence organisée en octobre ou novembre.
« Déclaration européenne sur le soja »
Une déclaration en faveur de la production durable en Europe de soja et autres protéines végétales a déjà été signée en juillet dernier à Bruxelles au niveau des ministres de l’agriculture, en marge du Conseil de l’UE, par l’Allemagne et la Hongrie, à l’origine de l’initiative, l’Autriche, la Pologne, la Slovénie, la Slovaquie, la France, la Roumanie, la Belgique, le Luxembourg, la Croatie, la Finlande, l’Italie ainsi que la Grèce.
Cette « Déclaration européenne sur le soja » préconise le lancement d’« initiatives de soutien locales, régionales, nationales et européennes pour le développement d’un approvisionnement durable en protéines », notamment la promotion de la production de soja non-OGM.
Aujourd’hui, sur les 31,2 millions de tonnes d’aliments à base de soja riches en protéines utilisées pour l’alimentation animale dans l’UE, seulement 1,5 Mt sont produites à à partir de soja cultivé sur place.
De son côté, la commission de l’agriculture du Parlement européen travaille sur un projet de rapport du socialiste français Jean-Paul Denanot qui, consacré à la mise en place d’une « stratégie pour la promotion des cultures protéagineuses », plaide notamment pour l’octroi, par la prochaine Pac, d’une « aide du premier pilier aux services éco-systémiques pour la production de légumineuses ».
Risque de perturbations de l’approvisionnement de l’UE
Rappelant que l’Europe importe 70 % des protéines végétales dont elle a besoin, principalement du soja (pour l’alimentation animale) en provenance d’Amérique du Sud et des États-Unis (voir encadré), les organisations agricoles de l’UE soulignent le risque que l’émergence de nouveaux clients pour ces pays fournisseurs – la Chine en premier lieu – ne vienne, sur le long terme, perturber l’approvisionnement des marchés européens.
Elles relèvent aussi que la grande majorité (90 %) des protéines végétales produites dans l’UE (gluten et drêches de céréales, tourteaux de colza, tournesol et soja ainsi que la luzerne déshydratée) et utilisées dans l’alimentation animale est issue de filières industrielles. Et elles soulignent à ce propos que la trituration du colza pour la production de biodiesel en Europe produit plus de 12 millions de tonnes de tourteaux, ce qui a eu pour conséquence une baisse de 10 % du ratio importations/consommation dans l’UE depuis 2010.
Recherche, filières, SIE et biocarburants
Un plan protéines européen devra notamment, selon les organisations professionnelles, promouvoir la recherche sur l’amélioration des rendements pour le soja, les pois, les féveroles, les lupins doux et la luzerne ainsi que sur une meilleure utilisation des tourteaux de colza et tournesol. Il devra aussi développer la contractualisation en filière, des producteurs de grandes cultures (oléagineux, protéagineux et légumineuses) aux éleveurs, via des coopératives par exemple.
Après 2020, il faut, dans le 1er pilier de la Pac, rétablir l’autorisation d’utiliser des produits phytosanitaires et des engrais pour les cultures fixatrices d’azote sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE) (3), demandent également ces organisations.
Elles plaident de même pour l’obligation d’incorporation des sources d’énergies renouvelables dans le secteur du transport, incluant les biocarburants issus des cultures arables, et une part maximale de 7 % jusqu’en 2030. Relevant à ce propos que 60 % du colza cultivé entre autres pour la production de biocarburants sont utilisés comme aliments pour animaux.
Enfin, les organisations agricoles souhaitent une amélioration du bilan protéines réalisé par les services de la Commission, en y incluant les fourrages tels que l’herbe et la luzerne.