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Réduction de la production laitière

Bruxelles se félicite du succès du programme volontaire de réduction de la production laitière...

Le programme volontaire de réduction de la production laitière mis en place à la demande des producteurs et avec réticence par l’Union européenne s’est avéré être « un succès », selon Bruxelles elle-même…


 

Bruxelles se félicite du succès du programme volontaire de réduction de la production laitière...

La Commission européenne se félicite du succès du programme européen de réduction de la production de lait dans l’Union européenne (UE) dont les résultats définitifs ont été publiés le 6 juillet. Ainsi, ce sont 48.290 agriculteurs qui ont participé à ce programme, ce qui a permis une réduction de la production de lait de 1,12 million de tonnes. Sur le budget communautaire initial prévu de 150 millions d’€, près de 112 millions ont été dépensés pour indemniser les agriculteurs ayant accepté de réduire leur production de lait. Initialement 58.035 éleveurs s’étaient engagés à baisser leur production à hauteur de 1,07 millions de tonnes. La part non utilisée des 150 millions € sera mise à la disposition du budget agricole européen et employée, si besoin, pour des mesures de marché, indique la Commission européenne.

Ce programme a permis une remontée des cours des produits laitiers. En avril, le prix du lait à la ferme atteignait 32,86 cts/kg, soit une hausse de +21 % en un an et de +32 % par rapport à l’été 2016 au moment de la crise laitière juste avant la mise en place du programme de réduction volontaire. Ce prix a enregistré un recul de -1 % en mai par rapport à avril, mais devrait, selon les dernières prévisions de la Commission européenne, remonter à 33,05 cts/kg (+0,6 %) en juin. Par ailleurs, dans une lettre du 5 juillet, en réponse aux inquiétudes des organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca), la direction générale de l’agriculture de la commission européenne justifie sa décision d’avoir vendu 100 tonnes de poudre de lait écrémé issues des stocks d’intervention publics à 185 €/100 kg. Bruxelles assure, en effet, que la reprise du marché laitier est solide (avec notamment des prix du beurre à leur plus haut niveau historique) et que les prix de la poudre de lait écrémé sont remontés ces dernières semaines, s’éloignant du seuil d’intervention. De plus, précise la Commission, la poudre de lait écrémé ne représente que 6 % du lait utilisé dans l’UE.

Quand on se souvient de l’énergie qu’il a fallu dépenser pour convaincre la Commission européenne sur la nécessité de mettre en place un semblant de maîtrise des volumes, on ne peut que "s’inquiéter" de la voir aujourd’hui fanfaronner sur le succès de son programme… Des producteurs ont, partout, cessé la production. Quant aux autres, ils attendent en vain la remontée des cours à un niveau qui puisse enfin permettre de couvrir les coûts de production. La Commission européenne est un peu à l’image de l’apprenti sorcier…