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Récolte de l'herbe

C'est de saison !

Un peu partout, les travaux de récolte de l'herbe ont débuté, ces quelques très beaux derniers jours en ayant offert l'opportunité.
L'occasion pour nous de revenir aux travers de quelques conseils récemment diffusés dans Herbe Hebdo 71, la lettre d'information sur la production fourragère de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire.
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Mécanisme de séchage d'un fourrage


• Première phase perte par respiration
Le séchage de fourrage consiste à extraire l'eau qu'il contient. Pour un hectare de foin à 4 tonnes de matières sèches, c'est plus de 20 tonnes d'eau à évaporer, soit 2 mm en moyenne par hectare. Pour atteindre les 35 % de matières sèches, l'évaporation est rapide, elle se fait essentiellement par les stomates des feuilles (ce sont des fenêtres qui permettent la respiration de la plante). C'est un mécanisme naturel. Cette perte par respiration est provoquée par le soleil. Il faut donc étaler au maximum le fourrage (le RGI a peu de stomates, les légumineuses sèchent plus vite que les graminées, hormis le trèfle, qui très riche en eau).
Pour l'ensilage d'herbe (entre 20 et 35 % de matières sèches), la conservation est permise par l'abaissement du pH. L’objectif est d’obtenir un pH inférieur à 4.
Dans le cas de l'enrubannage, la présence d'oxygène empêche l'abaissement du pH. Le taux de matières sèches doit être compris entre 40 et 60 % pour limiter le risque de développement des moisissures et bactéries.
• Deuxième phase perte par extraction
Entre 35 et 75 % de matières sèches, l'évaporation par les stomates s'arrête, c'est un système naturel de défense. L'évaporation se fait alors au travers de la cuticule (pellicule de cire) et parois, et cela cent fois plus lentement que par les stomates !
C'est l'air sec qui permet cette évaporation. Il faut donc aérer le fourrage en faisant de gros andains. C'est dans cette plage que la conditionneuse est le plus efficace : en écrasant les tiges, elle permet de réduire l'écart de séchage entre les feuilles et les limbes et permet ainsi de réduire la perte de feuilles.
• Troisième phase la rétention hygroscopique
Plus la plante se déshydrate, plus l'air aura de la peine à extraire l'eau restante. Pour sécher un foin à 80 % de matières sèches, il faut un air à 65 % d'humidité relative.
Pour un foin à 85 % de matières sèches, il faut 55 % d'humidité relative. Le passage de 75 à 85 % de matières sèches est impératif pour avoir une bonne conservation. C'est à cette condition que le fourrage sera stabilisé … aucune moisissure ne s'y développera.



Les trois phases de dessiccation d’un fourrage




Insérer ici le schéma

À chacun ses besoins
La densité énergétique (UFL/UEB) du fourrage permet de mesurer la couverture énergétique du fourrage par rapport aux besoins des animaux et le rapport PDI/UEB la couverture azotée. Plus un fourrage est récolté jeune, plus faible sera son encombrement et meilleures seront ses valeurs alimentaires. Cela permettra une meilleure couverture des besoins des animaux.
Une récolte autour de l'épiaison permet d'obtenir le meilleur compromis entre rendement et qualité. Cependant, entre un troupeau vêlant en décembre-janvier et un troupeau vêlant en février-mars, les besoins sont différents (écart des besoins en densité énergétique de 20 %) : adaptez la qualité du fourrage récolté aux besoins de votre troupeau (un foin classique récolté entre épiaison et floraison, à 1.200°C de somme de températures, est suffisant pour couvrir les besoins avant vêlage d'une vache vêlant en mars).
De plus cette année, dans une stratégie de reconstitution des stocks, il peut être intéressant de privilégier le rendement.
Une plante qui vieillit, fabrique de la tige et n’aura pas plus de 3-4 feuilles, d’où la baisse de sa digestibilité en fauche et en pâture.
Pour tout contact ou information, contactez Éric Braconnier, chambre d’agriculture, ZA Champ du Village, 71120 Charolles ; tél. : 03.85.24.27.82 ; courriel : ebraconnier@sl.chambagri.fr
Source Herbe Hebdo 71


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