Cap sur l’export et l’amélioration génétique
L’export à la peine
Mais si l’optimisme est de retour dans les élevages, en revanche, il n’est est pas de même dans l’export de reproducteurs. La succession de crises sanitaires et son lot de restrictions commerciales ont mis un terme aux grandes expéditions au début des années 2000. Alors qu’à cette époque, le Mouton charollais exportait jusqu’à un millier de reproducteurs dans le monde, en 2011, seulement 250 animaux ont été commercialisés en direction de la Roumanie, de l’Irlande et de la Suisse principalement. Des marchés nettement plus modestes et donc moins rémunérateurs pour les éleveurs sélectionneurs comme pour l’organisme de sélection. Situation financière aggravée par une baisse des aides publiques (Etat et département) de l’ordre de -30.000 €, d’où un déficit pour les comptes de l’OS de -10.000 €.
Espoirs pour 2012
Cela n’empêche pas les responsables de continuer de prospecter à l’export. « Les contacts sont nombreux, tant à l’international qu’au national », confie Hubert Burtin. Sur le marché français, reconquête ovine oblige, le président se réjouit que la demande en reproducteurs s’améliore. Quant aux clients étrangers, des discussions sont constamment en cours. Des animaux viennent de partir pour la Hongrie. Un envoi vers l’Italie est à l’étude. Un départ est prévu pour l’Irlande cet été. Venus se fournir en 2011, les Roumains seraient encore preneurs pour cette année. Il y a aussi la Bulgarie qui serait intéressée.
Parmi les incertitudes qui planent sur le mouton en général figure le virus de Schmallengerg. Certains adhérents de l’OS sont touchés dans les zones concernées. « Nous vivons dans l’expectative », avoue la directrice de l’OS Geniève Bouix. Peu d’informations semblent circuler sur l’attitude à adopter et les effets d’une telle épidémie. On en serait encore à trouver un outil de diagnostique. Néanmoins, là où le virus frappe, « les pertes variables vont jusqu’à 30 voire 50 % des mise bas », indique la directrice.
Amélioration génétique collective
L'assemblée générale a aussi été l’occasion pour les responsables de l’OS de fixer de nouveaux objectifs dans le domaine de l’amélioration génétique. Hubert Burtin appelle de ses vœux à une « évolution » visant à « renforcer l’utilisation des schémas d’amélioration génétique ». Une amélioration qui passe nécessairement par un usage accru des semences d’insémination artificielle et des béliers issus de stations de contrôle individuel. « L’amélioration de la race passe aussi par une plus grande implication des éleveurs dans ce schéma collectif », explique Geniève Bouix. « Le schéma d’amélioration génétique de la race consiste à accoupler les meilleurs béliers avec les meilleures brebis pour faire naître et sélectionner des reproducteurs améliorateurs. Chaque année, l’OS tente de recruter les meilleurs agneaux nés de lignées amélioratrices pour les évaluer en station. Les meilleurs de la série sont sélectionnés pour être testés au niveau national. Les plus performants sont qualifiés pour être diffusés par insémination artificielle. Grâce à ce travail de sélection méthodique, les éleveurs ont accès à des mâles (insémination ou stations) dont on connaît précisément la valeur génétique. Et pour que ce schéma soit encore plus efficace, il faut qu’un maximum d’éleveurs sélectionneurs se l’approprient en proposant des agneaux de qualités aux stations de contrôle individuel », argumente la directrice.
Avancer « plus vite et plus fort »
Ce renforcement du schéma d’amélioration génétique est d’autant plus nécessaire qu’il permettra aux éleveurs « d’avancer plus vite et plus fort », estime Geniève Bouix. « On va vers une génétique beaucoup plus avancée avec un plus gros pourcentage de fiabilité. C’est l’avenir. Les gens sont de plus en plus sensibles aux valeurs génétiques de leurs animaux. Un animal improductif, on le supprime. Il faut que nous soyons en mesure de vendre des mâles à bonnes qualités bouchères mais aussi des agnelles à bonnes aptitudes maternelles », estime Hubert Burtin. Cette année, l’OS a accentué ses efforts de sélection dans le recrutement des agneaux pour les stations de contrôle individuel. Les aptitudes maternelles des mères ont notamment été examinées de plus près.
Docilité et gène culard
D’autres critères s’ajouteront à termes dans le recrutement. Un « dépistage comportemental » des agneaux en fait partie. « Il s’agit de prendre en compte le comportement social de l’animal vis-à-vis de l’Homme et de ses congénères. Le dépistage portera aussi sur le comportement maternel vis-à-vis des nouveaux nés », détaille la directrice. Autre piste de travail, l’OS envisage de profiter de la génomique pour rechercher le gène culard dans la population. Certains clients seraient demandeurs de ce type d’animaux et l’OS entend répondre à cette attente. Mais pour parvenir à ses fins, l’OS a besoin de toutes les bonnes volontés et surtout d’une implication sans réserve de ses adhérents, concluent en cœur Geniève Bouix et son président Hubert Burtin.
Concours de Palinges
Cinquantième anniversaire !
Le concours national du Moutons charollais de Palinges se déroulera les 2, 3 et 4 août prochain. Il s’agira d’une édition particulière puisque le prestigieux rendez-vous fêtera à cette occasion son cinquantième anniversaire. Pour l’occasion, l’évènement prendra place - comme ce fut déjà le cas l’an dernier - dans le magnifique cadre du château de Digoine. Des délégations étrangères sont attendues dès le jeudi pour un périple touristique en Charollais, suivi d’une table ronde technique en soirée. 900 ovins charollais sont attendus pour ce 50e concours national de la race qui se tiendra le vendredi matin. A 13 heures, débutera la vente nationale des agneaux de station. Animations diverses et dégustations de viande sont au programme. Des bovins charolais inscrits seront également de la partie. La manifestation sera organisée avec le soutien du Pays Charolais-Brionnais ainsi que du Crédit agricole et du Conseil général.
Geniève Bouix
Nouvelle directrice de l’OS
Geniève Bouix dirige l’OS Mouton charollais depuis septembre 2011. Elle a succédé à Céline André, partie élever des ovins charollais en Charentes-Maritime et qui vient d’entrer au conseil d’administration de l’OS.
Ingénieur agronome spécialisée en production animale, Geniève Bouix a d’abord travaillé dans un grand élevage ovin en Espagne avant de devenir directrice adjointe d’un groupement ovin viande dans le Lot. La jeune femme est originaire des Pays de la Loire et a grandi en Midi-Pyrénées. Bien que de parents non éleveurs, son père a fait une carrière dans le mouton en temps que généticien à l’Inra.