Accès au contenu
Traités de libre-échange

Ce mardi, les JA de BFC sont allés à Dijon dénoncer les conséquences à venir des accords de libre-échange...

Les Jeunes agriculteurs de Bourgogne Franche-Comté organisaient ce mardi une action de sensibilisation à Dijon, auprès des consommateurs et des représentants de l'Etat, pour alerter sur les conséquences économiques, sociales et environnementales, des négociations en cours du Mercosur et du Ceta.

Ce mardi, les JA de BFC sont allés à Dijon dénoncer les conséquences à venir des accords de libre-échange...

De la « cohérence », c'est ce qu'attendent  les Jeunes agriculteurs (JA) dans le contexte des négociations du Mercosur comme dans la validation, ou non, du Ceta. Et c'est ce qu'ils sont venus demander à la préfecture de région à Dijon, ce 19 décembre. Et cela non sans faire un détour par la place de la République et les Halles en ce jour de marché, pour expliquer aux consommateurs les dessous des cartes pipées d'un jeu qui mettra en péril l'élevage français et tous les métiers qui en dépendent.

L'accord entre les pays du Mercosur et l’Europe - en négociation depuis plus de dix ans - pourrait être signé en janvier, date qui pourrait cependant encore être repoussée, au regard des divergences qui subsistent entre les parties.

Pour la profession, cet accord est inacceptable, comme l’était celui du Ceta, signé il y a quelques mois avec le Canada. Ce que les JA de Bourgogne Franche-Comté dénoncent en premier lieu, ce sont les conséquences probables d’un tel accord avec le Mercosur sur l’ensemble de la filière viande en France et les distorsions de concurrence qui s'en suivront.

Jeu de dupes !

Pour la profession, l’agriculture et les intérêts des consommateurs sont sacrifiés sur l'autel d’intérêts industriels et commerciaux "supérieurs". Au final, ce sont les marchés de la viande français et européens qui risquent d'être perdants quand débouleront quelque 200.000 tonnes de viandes canadiennes et sud-américaines, et notamment des morceaux nobles, le tout issu issues de systèmes de production dont les normes n'ont rien à voir avec les nôtres…

Les JA relèvent que plus de quarante substances interdites en France sont autorisées au Canada et dans les pays du Mercosur. Au-delà de la viande de bœuf, des contingents de viandes de porc, de volaille, des produits laitiers, des œufs, du sucre et des céréales prendront immanquablement le même chemin et déstabiliseront des marchés européens déjà grandement mis à mal, et cela sans aucun bénéfice réel pour le consommateur.

Ce que dénonce encore le monde agricole, c’est le fait que « cette signature va totalement à l'encontre des conclusions des Etats généraux de l'alimentation, lesquels prônent un modèle alimentaire de demain plus juste, plus sain et plus durable ». C'est là une totale incohérence avec les décisions politiques prises à l’international et à laquelle il va bien falloir remédier.

Reste que le temps presse pour faire bouger les lignes alors que les négociations s'accélèrent en vue d’aboutir à un accord dès janvier 2018, les Brésiliens étant contraints par des échéances électorales internes (voir encadré ci-dessous).

Entre engraissement intensif sur des feed-lots et élevage à l'herbe sur des exploitations familiales pour la plupart, le bras de fer semble bien inégal, d'autres marchandages commerciaux faisant peser la balance en défaveur de l’élevage à l’herbe de nos régions.

Et si une première manche a été perdue avec le Ceta, les éleveurs français ne voudraient pas que ce scenario catastrophe se reproduise avec le Mercosur. Les dernières initiatives du Parlement européen semblent aller dans leur sens, celui du bon sens.

Anne-Marie Klein

Ce mardi, les JA de BFC sont allés à Dijon dénoncer les conséquences à venir des accords de libre-échange...

Ce mardi, les JA de BFC sont allés à Dijon dénoncer les conséquences à venir des accords de libre-échange...

De la « cohérence », c'est ce qu'attendent  les Jeunes agriculteurs (JA) dans le contexte des négociations du Mercosur comme dans la validation, ou non, du Ceta. Et c'est ce qu'ils sont venus demander à la préfecture de région à Dijon, ce 19 décembre. Et cela non sans faire un détour par la place de la République et les Halles en ce jour de marché, pour expliquer aux consommateurs les dessous des cartes pipées d'un jeu qui mettra en péril l'élevage français et tous les métiers qui en dépendent.

L'accord entre les pays du Mercosur et l’Europe - en négociation depuis plus de dix ans - pourrait être signé en janvier, date qui pourrait cependant encore être repoussée, au regard des divergences qui subsistent entre les parties.

Pour la profession, cet accord est inacceptable, comme l’était celui du Ceta, signé il y a quelques mois avec le Canada. Ce que les JA de Bourgogne Franche-Comté dénoncent en premier lieu, ce sont les conséquences probables d’un tel accord avec le Mercosur sur l’ensemble de la filière viande en France et les distorsions de concurrence qui s'en suivront.

Jeu de dupes !

Pour la profession, l’agriculture et les intérêts des consommateurs sont sacrifiés sur l'autel d’intérêts industriels et commerciaux "supérieurs". Au final, ce sont les marchés de la viande français et européens qui risquent d'être perdants quand débouleront quelque 200.000 tonnes de viandes canadiennes et sud-américaines, et notamment des morceaux nobles, le tout issu issues de systèmes de production dont les normes n'ont rien à voir avec les nôtres…

Les JA relèvent que plus de quarante substances interdites en France sont autorisées au Canada et dans les pays du Mercosur. Au-delà de la viande de bœuf, des contingents de viandes de porc, de volaille, des produits laitiers, des œufs, du sucre et des céréales prendront immanquablement le même chemin et déstabiliseront des marchés européens déjà grandement mis à mal, et cela sans aucun bénéfice réel pour le consommateur.

Ce que dénonce encore le monde agricole, c’est le fait que « cette signature va totalement à l'encontre des conclusions des Etats généraux de l'alimentation, lesquels prônent un modèle alimentaire de demain plus juste, plus sain et plus durable ». C'est là une totale incohérence avec les décisions politiques prises à l’international et à laquelle il va bien falloir remédier.

Reste que le temps presse pour faire bouger les lignes alors que les négociations s'accélèrent en vue d’aboutir à un accord dès janvier 2018, les Brésiliens étant contraints par des échéances électorales internes (voir encadré ci-dessous).

Entre engraissement intensif sur des feed-lots et élevage à l'herbe sur des exploitations familiales pour la plupart, le bras de fer semble bien inégal, d'autres marchandages commerciaux faisant peser la balance en défaveur de l’élevage à l’herbe de nos régions.

Et si une première manche a été perdue avec le Ceta, les éleveurs français ne voudraient pas que ce scenario catastrophe se reproduise avec le Mercosur. Les dernières initiatives du Parlement européen semblent aller dans leur sens, celui du bon sens.

Anne-Marie Klein

Images