Changement de cap
l’attribution des aides couplées en 2017 (lire encadré ci-dessous), la
FNO n’a pas tardé à réagir. Et pas positivement…

« Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont remis en cause ces orientations dans le cadre de la révision à mi-parcours de la Pac », réagit la FNO, rappelant que de simples réajustements étaient annoncés. « Cette révision est un véritable séisme pour la profession. Début 2015, le pacte ovin était signé par le ministre de l’agriculture, lequel saluait les initiatives mises en place par la filière. Un peu plus d’un an après, Monsieur le Ministre semble avoir tout oublié ». Le ton est dur. Il est sévère : « nous prenons acte de la position ministérielle, mais nous ne pouvons que déplorer les décisions politiques qui ont été prises ».
En colère
Et la FNO de détailler. « Rendre accessible l’aide ovine à toutes les brebis, même à celles qui produisent moins de 0,3 agneau par an, en dehors des cas de force majeure comme la prédation, est un signal négatif qui vient contrecarrer le chemin parcouru, en déstructurant une partie du travail engagé collectivement depuis plusieurs années ».
Quant à la suppression des majorations à la production sous signe de qualité et la productivité supérieure, « c’est ne pas entendre les demandes des consommateurs et la réalité de la filière, lorsque seulement 40 % de la consommation d’agneau est couverte par la production française ».
Les éleveurs ovins mettent en avant « le travail mené en commun, une grande mobilisation du réseau, des revendications fortes et une persévérance sans relâche, ont permis d’éviter le pire. Nous avons réussi à maintenir certains aspects de l’aide ovine qui nous sont très chers : une aide supplémentaire pour les jeunes producteurs qui assurent la relève pour notre secteur et une aide pour les démarches de commercialisation qui structurent et sécurisent notre filière ».
Bref, la FNO est en colère et « blâme fortement l’attitude du ministre qui ne prend que très partiellement en compte ses revendications. Nous resterons très vigilants sur la mise en place de cette nouvelle aide ovine ». Et cela d’autant plus que cela intervient dans un contexte très perturbé tant au niveau national, européen qu’international.
Attribution des aides couplées
Des modifications pour 2017
Le ministre de l’Agriculture a annoncé, lors du Conseil supérieur d’orientation (CSO) du 21 juillet, les adaptations qu’il allait notifier à la Commission européenne pour les aides Pac 2017, avant la date limite du 1er août. L’enveloppe des aides couplées passera ainsi de 1.095,3 M€ en 2015 à 1.085,9 M€ en 2017. Plusieurs changements sont à noter dans les critères d’éligibilité : pour les bovins allaitants, le seuil minimum de 10 vaches peut être abaissé à 3 vaches et 10 UGB de vache/brebis/chèvre. Chaque vache ne peut être primable qu’une fois par campagne, une règle qui vaut aussi pour les bovins laitiers. Pour les ovins, le ratio de productivité par brebis passe à 0,5 agneau vendu (auparavant 0,4) et, s’il n’est pas atteint, le nombre de brebis primées est réduit. Le respect de ce ratio est nécessaire pour avoir droit à l’aide complémentaire à la démarche de commercialisation, aide relevée de 3 à 9 €. Pour les caprins, l’aide complémentaire pour bonnes pratiques (fixée en 2015 à 3 €) est en revanche supprimée. Enfin, parmi les autres modifications, un contrat de livraison annuel avec un collecteur, précisant les surfaces engagées, sera un critère d’éligibilité suffisant dans les zones traditionnelles de production. Par ailleurs, les règles de fongibilité entre enveloppes ont été précisées : il n’est plus nécessaire d’encadrer les possibilités de fongibilité entre certaines aides par des fourchettes d’enveloppes, sauf si la limite quantitative de l’aide, en hectares ou têtes, est dépassée. Un rien complexe… Et on vous dit qu’on simplifie !