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Charges d’alimentation des bovins

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Depuis 2011, en collaboration avec l’Institut de l’Elevage, la ferme expérimentale de Jalogny travaille sur les intérêts de la fauche précoce. La récolte de fourrages de qualité est une clé de l’autonomie alimentaire des exploitations. Et comme le démontrent les essais menés à Jalogny, les possibilités offertes par les fourrages récoltés précocement peuvent se révéler assez spectaculaires.

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Plus que jamais, la pratique de fauche précoce apparait comme un moyen d’améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations en limitant la dépendance aux achats de concentrés. « Faucher du fourrage à un stade moins avancé permet d’aller chercher de la protéine dans les prairies ; réaliser des gains de valeur nutritionnelle par le fourrage pour avoir moins besoin de complémenter », rappelle Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny. L’intérêt économique de l’incorporation de fourrages de fauche précoces dans les rations des bovins à forts besoins (repousse, finition) a été démontré par la ferme expérimentale. Dévoilés en 2016, les enseignements de ces travaux ont mis en évidence d’intéressantes marges de manœuvre pour économiser sur les intrants (céréales, tourteaux…). Ils présentent les avantages de fourrages récoltés dès 900 voire 800 degrés jours (stade début épiaison) au lieu de 1.000 (début floraison) voire 1.200 degrés comme il est couramment pratiqué dans les exploitations.

Dans le cas de jeunes bovins ou de broutards repoussés, la ferme de Jalogny, avec l’aide d’autres sites partenaires, a mis en évidence des solutions permettant d’utiliser de l’enrubannage, ou de l’ensilage d’herbe associé à de l’ensilage de maïs, fait valoir Julien Renon. Tous les cas de figure ont été testés, du foin aux enrubannages pour les broutards ; du maïs ensilage à la ration sèche sans maïs pour les JB. Ces derniers ont même été engraissés avec un régime à base d’enrubannage, fait valoir le responsable de la ferme.

250 à 270 kg de concentré économisés par vache finie

Le cas de l’engraissement de vaches de réforme avec des rations à base d’herbe enrubannées s’est avéré plus particulièrement révélateur. « Associé à une céréale peu acidogène (orge ou maïs), l’enrubannage de fauche précoce a donné de bons résultats tant sur la vitesse de finition que sur la qualité des carcasses », confirme Julien Renon. Suivant le niveau de qualité du fourrage, il a été démontré qu’il était possible de réduire significativement les quantités de concentrés.  « Avec de l’enrubannage à volonté, on est parvenu à finir des vaches avec seulement 6 kg d’orge aplatie par jour et en se passant complètement de tourteaux », fait valoir le responsable. Par rapport à un itinéraire classique à base d’enrubannage récolté vers 1.000 degrés, complémenté avec de l’orge et du tourteau, cette conduite permet d’économiser entre 250 et 270 kg de concentré par vache, calculent les experts de Jalogny. La synthèse d’une variante à base de luzerne enrubannée sera bientôt éditée par la ferme de Jalogny, annonce Julien Renon.

De la repousse des broutards de fin d’hiver

Les fourrages à forte valeur alimentaire sont recommandés pour la production de broutards repoussés vendus en fin d’hiver. Cette production correspond à des veaux nés de février à avril, élevés sous la mère, sevrés à 8 mois, complémentés ou non avant sevrage. Sevrés en automne, ils subissent une repousse en bâtiment pendant laquelle la recherche de performances élevées conduit à une consommation importante de concentrés (lire encadré).

Depuis une dizaine d’années en effet, les synthèses économiques montrent que dans les exploitations bovines allaitantes, les charges alimentaires sont devenues le premier poste des charges opérationnelles. Entre exploitations, il existe des écarts considérables de quantités de concentrés distribués pour la conduite des broutards lourds vendus à 420-440 kg. Une consommation qui va du simple au double (400 à 800 kg par tête selon les exploitations).

La ferme de Jalogny a montré que l’introduction de fauches précoces (récolte à 800 degrés) permet de substituer une partie des concentrés par des fourrages de très bonne valeur nutritive. Les travaux expérimentaux vont même plus loin : en visant des niveaux de performances moins élevées et donc une durée de repousse plus longue, on peut réaliser des économies de concentrés importantes sans dégrader la marge par broutard. Cet allongement du temps de repousse d’un broutard est d’autant plus pertinent que les prix de vente ne se détériorent pas en début d’année et augmentent même de janvier à avril. Ce constat a pu être fait sept années sur huit entre 2011 et 2018, rapporte Julien Renon.

Ralentir la croissance au « pas de sénateur »

Pour étayer son propos, la ferme de Jalogny a comparé onze variantes de conduite des broutards repoussés. Ces scénarios font appel à trois types de fourrages (foin à floraison 1200°, enrubannage à épiaison 900° et enrubannage à début épiaison 800°). D’un côté, il s’agit de réduire la part des concentrés en augmentant la part des fourrages de qualité sans toucher à la durée de repousse maintenue à 80 jours avec des veaux sevrés complémentés sous la mère. De l’autre côté, la complémentation sous la mère est supprimée et la phase de repousse allongée à respectivement 110 et 130 jours selon la vitesse de croissance visée. Avec une durée de repousse plus longue de 50 jours (avec 130 j de repousse), les croissances sont volontairement ralenties jusqu’à 1.150 g/jour contre 1.400 pour une conduite classique allongée de 30 jours (avec 110 j de repousse). On peut alors parler de croissance au « pas de sénateur », commente Julien Renon.

Dans le panel de solutions testées ci-dessus, les économies de concentrés générées par l’introduction d’enrubannage de fauche précoce sont évaluées entre 10 et 70 € par broutard. Pour un cheptel de cent vêlages, cela équivaut à une économie comprise entre 500 et 3.300 €, analysent les experts. Les charges induites par le changement de pratiques (paille en lien avec la durée de repousse, fumure et mécanisation pour la fauche précoce) consomment 2/3 de l’économie réalisée sur les concentrés. In fine, l’intérêt économique « net » peut atteindre 1.000 € sur cette même taille de cheptel, calculent les experts.

Quant à la solution de supprimer la complémentation sous la mère et de la compenser par un allongement de la durée de repousse, elle demeure économiquement avantageuse de l’ordre de 16 € à 20 € net par broutard et ce même sans intégrer la hausse de prix de vente sur les quatre premiers mois de l’année, font valoir les responsables de la ferme expérimentale.

Retrouvez le dossier complet et les fiches pratiques sur www.ferme-de-jalogny.fr

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Plus que jamais, la pratique de fauche précoce apparait comme un moyen d’améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations en limitant la dépendance aux achats de concentrés. « Faucher du fourrage à un stade moins avancé permet d’aller chercher de la protéine dans les prairies ; réaliser des gains de valeur nutritionnelle par le fourrage pour avoir moins besoin de complémenter », rappelle Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny. L’intérêt économique de l’incorporation de fourrages de fauche précoces dans les rations des bovins à forts besoins (repousse, finition) a été démontré par la ferme expérimentale. Dévoilés en 2016, les enseignements de ces travaux ont mis en évidence d’intéressantes marges de manœuvre pour économiser sur les intrants (céréales, tourteaux…). Ils présentent les avantages de fourrages récoltés dès 900 voire 800 degrés jours (stade début épiaison) au lieu de 1.000 (début floraison) voire 1.200 degrés comme il est couramment pratiqué dans les exploitations.

Dans le cas de jeunes bovins ou de broutards repoussés, la ferme de Jalogny, avec l’aide d’autres sites partenaires, a mis en évidence des solutions permettant d’utiliser de l’enrubannage, ou de l’ensilage d’herbe associé à de l’ensilage de maïs, fait valoir Julien Renon. Tous les cas de figure ont été testés, du foin aux enrubannages pour les broutards ; du maïs ensilage à la ration sèche sans maïs pour les JB. Ces derniers ont même été engraissés avec un régime à base d’enrubannage, fait valoir le responsable de la ferme.

250 à 270 kg de concentré économisés par vache finie

Le cas de l’engraissement de vaches de réforme avec des rations à base d’herbe enrubannées s’est avéré plus particulièrement révélateur. « Associé à une céréale peu acidogène (orge ou maïs), l’enrubannage de fauche précoce a donné de bons résultats tant sur la vitesse de finition que sur la qualité des carcasses », confirme Julien Renon. Suivant le niveau de qualité du fourrage, il a été démontré qu’il était possible de réduire significativement les quantités de concentrés.  « Avec de l’enrubannage à volonté, on est parvenu à finir des vaches avec seulement 6 kg d’orge aplatie par jour et en se passant complètement de tourteaux », fait valoir le responsable. Par rapport à un itinéraire classique à base d’enrubannage récolté vers 1.000 degrés, complémenté avec de l’orge et du tourteau, cette conduite permet d’économiser entre 250 et 270 kg de concentré par vache, calculent les experts de Jalogny. La synthèse d’une variante à base de luzerne enrubannée sera bientôt éditée par la ferme de Jalogny, annonce Julien Renon.

De la repousse des broutards de fin d’hiver

Les fourrages à forte valeur alimentaire sont recommandés pour la production de broutards repoussés vendus en fin d’hiver. Cette production correspond à des veaux nés de février à avril, élevés sous la mère, sevrés à 8 mois, complémentés ou non avant sevrage. Sevrés en automne, ils subissent une repousse en bâtiment pendant laquelle la recherche de performances élevées conduit à une consommation importante de concentrés (lire encadré).

Depuis une dizaine d’années en effet, les synthèses économiques montrent que dans les exploitations bovines allaitantes, les charges alimentaires sont devenues le premier poste des charges opérationnelles. Entre exploitations, il existe des écarts considérables de quantités de concentrés distribués pour la conduite des broutards lourds vendus à 420-440 kg. Une consommation qui va du simple au double (400 à 800 kg par tête selon les exploitations).

La ferme de Jalogny a montré que l’introduction de fauches précoces (récolte à 800 degrés) permet de substituer une partie des concentrés par des fourrages de très bonne valeur nutritive. Les travaux expérimentaux vont même plus loin : en visant des niveaux de performances moins élevées et donc une durée de repousse plus longue, on peut réaliser des économies de concentrés importantes sans dégrader la marge par broutard. Cet allongement du temps de repousse d’un broutard est d’autant plus pertinent que les prix de vente ne se détériorent pas en début d’année et augmentent même de janvier à avril. Ce constat a pu être fait sept années sur huit entre 2011 et 2018, rapporte Julien Renon.

Ralentir la croissance au « pas de sénateur »

Pour étayer son propos, la ferme de Jalogny a comparé onze variantes de conduite des broutards repoussés. Ces scénarios font appel à trois types de fourrages (foin à floraison 1200°, enrubannage à épiaison 900° et enrubannage à début épiaison 800°). D’un côté, il s’agit de réduire la part des concentrés en augmentant la part des fourrages de qualité sans toucher à la durée de repousse maintenue à 80 jours avec des veaux sevrés complémentés sous la mère. De l’autre côté, la complémentation sous la mère est supprimée et la phase de repousse allongée à respectivement 110 et 130 jours selon la vitesse de croissance visée. Avec une durée de repousse plus longue de 50 jours (avec 130 j de repousse), les croissances sont volontairement ralenties jusqu’à 1.150 g/jour contre 1.400 pour une conduite classique allongée de 30 jours (avec 110 j de repousse). On peut alors parler de croissance au « pas de sénateur », commente Julien Renon.

Dans le panel de solutions testées ci-dessus, les économies de concentrés générées par l’introduction d’enrubannage de fauche précoce sont évaluées entre 10 et 70 € par broutard. Pour un cheptel de cent vêlages, cela équivaut à une économie comprise entre 500 et 3.300 €, analysent les experts. Les charges induites par le changement de pratiques (paille en lien avec la durée de repousse, fumure et mécanisation pour la fauche précoce) consomment 2/3 de l’économie réalisée sur les concentrés. In fine, l’intérêt économique « net » peut atteindre 1.000 € sur cette même taille de cheptel, calculent les experts.

Quant à la solution de supprimer la complémentation sous la mère et de la compenser par un allongement de la durée de repousse, elle demeure économiquement avantageuse de l’ordre de 16 € à 20 € net par broutard et ce même sans intégrer la hausse de prix de vente sur les quatre premiers mois de l’année, font valoir les responsables de la ferme expérimentale.

Retrouvez le dossier complet et les fiches pratiques sur www.ferme-de-jalogny.fr

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Plus que jamais, la pratique de fauche précoce apparait comme un moyen d’améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations en limitant la dépendance aux achats de concentrés. « Faucher du fourrage à un stade moins avancé permet d’aller chercher de la protéine dans les prairies ; réaliser des gains de valeur nutritionnelle par le fourrage pour avoir moins besoin de complémenter », rappelle Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny. L’intérêt économique de l’incorporation de fourrages de fauche précoces dans les rations des bovins à forts besoins (repousse, finition) a été démontré par la ferme expérimentale. Dévoilés en 2016, les enseignements de ces travaux ont mis en évidence d’intéressantes marges de manœuvre pour économiser sur les intrants (céréales, tourteaux…). Ils présentent les avantages de fourrages récoltés dès 900 voire 800 degrés jours (stade début épiaison) au lieu de 1.000 (début floraison) voire 1.200 degrés comme il est couramment pratiqué dans les exploitations.

Dans le cas de jeunes bovins ou de broutards repoussés, la ferme de Jalogny, avec l’aide d’autres sites partenaires, a mis en évidence des solutions permettant d’utiliser de l’enrubannage, ou de l’ensilage d’herbe associé à de l’ensilage de maïs, fait valoir Julien Renon. Tous les cas de figure ont été testés, du foin aux enrubannages pour les broutards ; du maïs ensilage à la ration sèche sans maïs pour les JB. Ces derniers ont même été engraissés avec un régime à base d’enrubannage, fait valoir le responsable de la ferme.

250 à 270 kg de concentré économisés par vache finie

Le cas de l’engraissement de vaches de réforme avec des rations à base d’herbe enrubannées s’est avéré plus particulièrement révélateur. « Associé à une céréale peu acidogène (orge ou maïs), l’enrubannage de fauche précoce a donné de bons résultats tant sur la vitesse de finition que sur la qualité des carcasses », confirme Julien Renon. Suivant le niveau de qualité du fourrage, il a été démontré qu’il était possible de réduire significativement les quantités de concentrés.  « Avec de l’enrubannage à volonté, on est parvenu à finir des vaches avec seulement 6 kg d’orge aplatie par jour et en se passant complètement de tourteaux », fait valoir le responsable. Par rapport à un itinéraire classique à base d’enrubannage récolté vers 1.000 degrés, complémenté avec de l’orge et du tourteau, cette conduite permet d’économiser entre 250 et 270 kg de concentré par vache, calculent les experts de Jalogny. La synthèse d’une variante à base de luzerne enrubannée sera bientôt éditée par la ferme de Jalogny, annonce Julien Renon.

De la repousse des broutards de fin d’hiver

Les fourrages à forte valeur alimentaire sont recommandés pour la production de broutards repoussés vendus en fin d’hiver. Cette production correspond à des veaux nés de février à avril, élevés sous la mère, sevrés à 8 mois, complémentés ou non avant sevrage. Sevrés en automne, ils subissent une repousse en bâtiment pendant laquelle la recherche de performances élevées conduit à une consommation importante de concentrés (lire encadré).

Depuis une dizaine d’années en effet, les synthèses économiques montrent que dans les exploitations bovines allaitantes, les charges alimentaires sont devenues le premier poste des charges opérationnelles. Entre exploitations, il existe des écarts considérables de quantités de concentrés distribués pour la conduite des broutards lourds vendus à 420-440 kg. Une consommation qui va du simple au double (400 à 800 kg par tête selon les exploitations).

La ferme de Jalogny a montré que l’introduction de fauches précoces (récolte à 800 degrés) permet de substituer une partie des concentrés par des fourrages de très bonne valeur nutritive. Les travaux expérimentaux vont même plus loin : en visant des niveaux de performances moins élevées et donc une durée de repousse plus longue, on peut réaliser des économies de concentrés importantes sans dégrader la marge par broutard. Cet allongement du temps de repousse d’un broutard est d’autant plus pertinent que les prix de vente ne se détériorent pas en début d’année et augmentent même de janvier à avril. Ce constat a pu être fait sept années sur huit entre 2011 et 2018, rapporte Julien Renon.

Ralentir la croissance au « pas de sénateur »

Pour étayer son propos, la ferme de Jalogny a comparé onze variantes de conduite des broutards repoussés. Ces scénarios font appel à trois types de fourrages (foin à floraison 1200°, enrubannage à épiaison 900° et enrubannage à début épiaison 800°). D’un côté, il s’agit de réduire la part des concentrés en augmentant la part des fourrages de qualité sans toucher à la durée de repousse maintenue à 80 jours avec des veaux sevrés complémentés sous la mère. De l’autre côté, la complémentation sous la mère est supprimée et la phase de repousse allongée à respectivement 110 et 130 jours selon la vitesse de croissance visée. Avec une durée de repousse plus longue de 50 jours (avec 130 j de repousse), les croissances sont volontairement ralenties jusqu’à 1.150 g/jour contre 1.400 pour une conduite classique allongée de 30 jours (avec 110 j de repousse). On peut alors parler de croissance au « pas de sénateur », commente Julien Renon.

Dans le panel de solutions testées ci-dessus, les économies de concentrés générées par l’introduction d’enrubannage de fauche précoce sont évaluées entre 10 et 70 € par broutard. Pour un cheptel de cent vêlages, cela équivaut à une économie comprise entre 500 et 3.300 €, analysent les experts. Les charges induites par le changement de pratiques (paille en lien avec la durée de repousse, fumure et mécanisation pour la fauche précoce) consomment 2/3 de l’économie réalisée sur les concentrés. In fine, l’intérêt économique « net » peut atteindre 1.000 € sur cette même taille de cheptel, calculent les experts.

Quant à la solution de supprimer la complémentation sous la mère et de la compenser par un allongement de la durée de repousse, elle demeure économiquement avantageuse de l’ordre de 16 € à 20 € net par broutard et ce même sans intégrer la hausse de prix de vente sur les quatre premiers mois de l’année, font valoir les responsables de la ferme expérimentale.

Retrouvez le dossier complet et les fiches pratiques sur www.ferme-de-jalogny.fr

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Plus que jamais, la pratique de fauche précoce apparait comme un moyen d’améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations en limitant la dépendance aux achats de concentrés. « Faucher du fourrage à un stade moins avancé permet d’aller chercher de la protéine dans les prairies ; réaliser des gains de valeur nutritionnelle par le fourrage pour avoir moins besoin de complémenter », rappelle Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny. L’intérêt économique de l’incorporation de fourrages de fauche précoces dans les rations des bovins à forts besoins (repousse, finition) a été démontré par la ferme expérimentale. Dévoilés en 2016, les enseignements de ces travaux ont mis en évidence d’intéressantes marges de manœuvre pour économiser sur les intrants (céréales, tourteaux…). Ils présentent les avantages de fourrages récoltés dès 900 voire 800 degrés jours (stade début épiaison) au lieu de 1.000 (début floraison) voire 1.200 degrés comme il est couramment pratiqué dans les exploitations.

Dans le cas de jeunes bovins ou de broutards repoussés, la ferme de Jalogny, avec l’aide d’autres sites partenaires, a mis en évidence des solutions permettant d’utiliser de l’enrubannage, ou de l’ensilage d’herbe associé à de l’ensilage de maïs, fait valoir Julien Renon. Tous les cas de figure ont été testés, du foin aux enrubannages pour les broutards ; du maïs ensilage à la ration sèche sans maïs pour les JB. Ces derniers ont même été engraissés avec un régime à base d’enrubannage, fait valoir le responsable de la ferme.

250 à 270 kg de concentré économisés par vache finie

Le cas de l’engraissement de vaches de réforme avec des rations à base d’herbe enrubannées s’est avéré plus particulièrement révélateur. « Associé à une céréale peu acidogène (orge ou maïs), l’enrubannage de fauche précoce a donné de bons résultats tant sur la vitesse de finition que sur la qualité des carcasses », confirme Julien Renon. Suivant le niveau de qualité du fourrage, il a été démontré qu’il était possible de réduire significativement les quantités de concentrés.  « Avec de l’enrubannage à volonté, on est parvenu à finir des vaches avec seulement 6 kg d’orge aplatie par jour et en se passant complètement de tourteaux », fait valoir le responsable. Par rapport à un itinéraire classique à base d’enrubannage récolté vers 1.000 degrés, complémenté avec de l’orge et du tourteau, cette conduite permet d’économiser entre 250 et 270 kg de concentré par vache, calculent les experts de Jalogny. La synthèse d’une variante à base de luzerne enrubannée sera bientôt éditée par la ferme de Jalogny, annonce Julien Renon.

De la repousse des broutards de fin d’hiver

Les fourrages à forte valeur alimentaire sont recommandés pour la production de broutards repoussés vendus en fin d’hiver. Cette production correspond à des veaux nés de février à avril, élevés sous la mère, sevrés à 8 mois, complémentés ou non avant sevrage. Sevrés en automne, ils subissent une repousse en bâtiment pendant laquelle la recherche de performances élevées conduit à une consommation importante de concentrés (lire encadré).

Depuis une dizaine d’années en effet, les synthèses économiques montrent que dans les exploitations bovines allaitantes, les charges alimentaires sont devenues le premier poste des charges opérationnelles. Entre exploitations, il existe des écarts considérables de quantités de concentrés distribués pour la conduite des broutards lourds vendus à 420-440 kg. Une consommation qui va du simple au double (400 à 800 kg par tête selon les exploitations).

La ferme de Jalogny a montré que l’introduction de fauches précoces (récolte à 800 degrés) permet de substituer une partie des concentrés par des fourrages de très bonne valeur nutritive. Les travaux expérimentaux vont même plus loin : en visant des niveaux de performances moins élevées et donc une durée de repousse plus longue, on peut réaliser des économies de concentrés importantes sans dégrader la marge par broutard. Cet allongement du temps de repousse d’un broutard est d’autant plus pertinent que les prix de vente ne se détériorent pas en début d’année et augmentent même de janvier à avril. Ce constat a pu être fait sept années sur huit entre 2011 et 2018, rapporte Julien Renon.

Ralentir la croissance au « pas de sénateur »

Pour étayer son propos, la ferme de Jalogny a comparé onze variantes de conduite des broutards repoussés. Ces scénarios font appel à trois types de fourrages (foin à floraison 1200°, enrubannage à épiaison 900° et enrubannage à début épiaison 800°). D’un côté, il s’agit de réduire la part des concentrés en augmentant la part des fourrages de qualité sans toucher à la durée de repousse maintenue à 80 jours avec des veaux sevrés complémentés sous la mère. De l’autre côté, la complémentation sous la mère est supprimée et la phase de repousse allongée à respectivement 110 et 130 jours selon la vitesse de croissance visée. Avec une durée de repousse plus longue de 50 jours (avec 130 j de repousse), les croissances sont volontairement ralenties jusqu’à 1.150 g/jour contre 1.400 pour une conduite classique allongée de 30 jours (avec 110 j de repousse). On peut alors parler de croissance au « pas de sénateur », commente Julien Renon.

Dans le panel de solutions testées ci-dessus, les économies de concentrés générées par l’introduction d’enrubannage de fauche précoce sont évaluées entre 10 et 70 € par broutard. Pour un cheptel de cent vêlages, cela équivaut à une économie comprise entre 500 et 3.300 €, analysent les experts. Les charges induites par le changement de pratiques (paille en lien avec la durée de repousse, fumure et mécanisation pour la fauche précoce) consomment 2/3 de l’économie réalisée sur les concentrés. In fine, l’intérêt économique « net » peut atteindre 1.000 € sur cette même taille de cheptel, calculent les experts.

Quant à la solution de supprimer la complémentation sous la mère et de la compenser par un allongement de la durée de repousse, elle demeure économiquement avantageuse de l’ordre de 16 € à 20 € net par broutard et ce même sans intégrer la hausse de prix de vente sur les quatre premiers mois de l’année, font valoir les responsables de la ferme expérimentale.

Retrouvez le dossier complet et les fiches pratiques sur www.ferme-de-jalogny.fr

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Charges d’alimentation des bovins : la fauche précoce est une clé de l’autonomie

Plus que jamais, la pratique de fauche précoce apparait comme un moyen d’améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations en limitant la dépendance aux achats de concentrés. « Faucher du fourrage à un stade moins avancé permet d’aller chercher de la protéine dans les prairies ; réaliser des gains de valeur nutritionnelle par le fourrage pour avoir moins besoin de complémenter », rappelle Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny. L’intérêt économique de l’incorporation de fourrages de fauche précoces dans les rations des bovins à forts besoins (repousse, finition) a été démontré par la ferme expérimentale. Dévoilés en 2016, les enseignements de ces travaux ont mis en évidence d’intéressantes marges de manœuvre pour économiser sur les intrants (céréales, tourteaux…). Ils présentent les avantages de fourrages récoltés dès 900 voire 800 degrés jours (stade début épiaison) au lieu de 1.000 (début floraison) voire 1.200 degrés comme il est couramment pratiqué dans les exploitations.

Dans le cas de jeunes bovins ou de broutards repoussés, la ferme de Jalogny, avec l’aide d’autres sites partenaires, a mis en évidence des solutions permettant d’utiliser de l’enrubannage, ou de l’ensilage d’herbe associé à de l’ensilage de maïs, fait valoir Julien Renon. Tous les cas de figure ont été testés, du foin aux enrubannages pour les broutards ; du maïs ensilage à la ration sèche sans maïs pour les JB. Ces derniers ont même été engraissés avec un régime à base d’enrubannage, fait valoir le responsable de la ferme.

250 à 270 kg de concentré économisés par vache finie

Le cas de l’engraissement de vaches de réforme avec des rations à base d’herbe enrubannées s’est avéré plus particulièrement révélateur. « Associé à une céréale peu acidogène (orge ou maïs), l’enrubannage de fauche précoce a donné de bons résultats tant sur la vitesse de finition que sur la qualité des carcasses », confirme Julien Renon. Suivant le niveau de qualité du fourrage, il a été démontré qu’il était possible de réduire significativement les quantités de concentrés.  « Avec de l’enrubannage à volonté, on est parvenu à finir des vaches avec seulement 6 kg d’orge aplatie par jour et en se passant complètement de tourteaux », fait valoir le responsable. Par rapport à un itinéraire classique à base d’enrubannage récolté vers 1.000 degrés, complémenté avec de l’orge et du tourteau, cette conduite permet d’économiser entre 250 et 270 kg de concentré par vache, calculent les experts de Jalogny. La synthèse d’une variante à base de luzerne enrubannée sera bientôt éditée par la ferme de Jalogny, annonce Julien Renon.

De la repousse des broutards de fin d’hiver

Les fourrages à forte valeur alimentaire sont recommandés pour la production de broutards repoussés vendus en fin d’hiver. Cette production correspond à des veaux nés de février à avril, élevés sous la mère, sevrés à 8 mois, complémentés ou non avant sevrage. Sevrés en automne, ils subissent une repousse en bâtiment pendant laquelle la recherche de performances élevées conduit à une consommation importante de concentrés (lire encadré).

Depuis une dizaine d’années en effet, les synthèses économiques montrent que dans les exploitations bovines allaitantes, les charges alimentaires sont devenues le premier poste des charges opérationnelles. Entre exploitations, il existe des écarts considérables de quantités de concentrés distribués pour la conduite des broutards lourds vendus à 420-440 kg. Une consommation qui va du simple au double (400 à 800 kg par tête selon les exploitations).

La ferme de Jalogny a montré que l’introduction de fauches précoces (récolte à 800 degrés) permet de substituer une partie des concentrés par des fourrages de très bonne valeur nutritive. Les travaux expérimentaux vont même plus loin : en visant des niveaux de performances moins élevées et donc une durée de repousse plus longue, on peut réaliser des économies de concentrés importantes sans dégrader la marge par broutard. Cet allongement du temps de repousse d’un broutard est d’autant plus pertinent que les prix de vente ne se détériorent pas en début d’année et augmentent même de janvier à avril. Ce constat a pu être fait sept années sur huit entre 2011 et 2018, rapporte Julien Renon.

Ralentir la croissance au « pas de sénateur »

Pour étayer son propos, la ferme de Jalogny a comparé onze variantes de conduite des broutards repoussés. Ces scénarios font appel à trois types de fourrages (foin à floraison 1200°, enrubannage à épiaison 900° et enrubannage à début épiaison 800°). D’un côté, il s’agit de réduire la part des concentrés en augmentant la part des fourrages de qualité sans toucher à la durée de repousse maintenue à 80 jours avec des veaux sevrés complémentés sous la mère. De l’autre côté, la complémentation sous la mère est supprimée et la phase de repousse allongée à respectivement 110 et 130 jours selon la vitesse de croissance visée. Avec une durée de repousse plus longue de 50 jours (avec 130 j de repousse), les croissances sont volontairement ralenties jusqu’à 1.150 g/jour contre 1.400 pour une conduite classique allongée de 30 jours (avec 110 j de repousse). On peut alors parler de croissance au « pas de sénateur », commente Julien Renon.

Dans le panel de solutions testées ci-dessus, les économies de concentrés générées par l’introduction d’enrubannage de fauche précoce sont évaluées entre 10 et 70 € par broutard. Pour un cheptel de cent vêlages, cela équivaut à une économie comprise entre 500 et 3.300 €, analysent les experts. Les charges induites par le changement de pratiques (paille en lien avec la durée de repousse, fumure et mécanisation pour la fauche précoce) consomment 2/3 de l’économie réalisée sur les concentrés. In fine, l’intérêt économique « net » peut atteindre 1.000 € sur cette même taille de cheptel, calculent les experts.

Quant à la solution de supprimer la complémentation sous la mère et de la compenser par un allongement de la durée de repousse, elle demeure économiquement avantageuse de l’ordre de 16 € à 20 € net par broutard et ce même sans intégrer la hausse de prix de vente sur les quatre premiers mois de l’année, font valoir les responsables de la ferme expérimentale.

Retrouvez le dossier complet et les fiches pratiques sur www.ferme-de-jalogny.fr

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