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Presse à balles rondes

Check-up avant la récolte

Pour limiter les risques de panne en plein chantier de récolte des fourrages, quelques points clés à vérifier sur la presse. Avant, mais pendant les chantiers aussi !
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Enrubanné, foin, paille, regain… Une fois la saison des récoltes de fourrages commencée, il est trop tard pour s'inquiéter du bon état de sa presse à balles rondes. Il convient donc de prendre un peu de temps au printemps pour passer en revue les points les plus importants.
Quels que soient la marque de la presse ou son système d'enroulement (à rouleau, à courroie ou à tapis à barrettes), les points à surveiller sont souvent similaires.
Pour l'entretien courant comme pour des détails plus spécifiques, Séraphin Michel, mécanicien spécialiste du machinisme agricole, conseille « de se reporter à la notice d'utilisation pour s'assurer que les réglages sont les meilleurs ou pour résoudre des pannes. En effet, les solutions aux problèmes que l'on nous pose se trouvent très souvent dans la notice ». Le mécanicien avance néanmoins quelques préconisations pour préparer au mieux la presse avant les premières récoltes.

Pick-up : garant du flux de matière


Pour les pick-up à came, l'attention doit se porter sur les galets et les cames car « quand il y a du jeu, c'est trop tard, assure le mécanicien. La conséquence d'un fonctionnement sans galet ? L'usure de la came par frottement. En ce qui concerne les barres portes dents, le frottement des dents contre les garants (cerceaux) du pick-up est l'indicateur qu'une ou plusieurs barres sont tordues ». Il convient alors de les redresser.
Si elles n'empêchent pas le fonctionnement de la presse, elles peuvent perturber le flux de fourrage. « Un garant endommagé sur un pick-up sans came aura le même effet néfaste », ajoute Julien Claudon, chef produit Krone, « il est alors préférable d'en changer ! »
Pour l'entraînement du pick-up, le mécanicien certifie « qu'une fois tendue, il doit encore être possible de déplacer la chaîne latéralement sur les pignons ». Sinon, on risque de tordre les axes débordants.
Au niveau du rotor d'alimentation, réajuster les racleurs est la seule opération nécessaire. Au chef produits Krone de préciser « que ces derniers doivent passer au plus près du rotor sans le frotter pour autant. Ils doivent lécher la ferraille ».
L'état des chaînes d'entraînement est garant de l'état des pignons. Deux solutions pour le vérifier. La première en regardant les filetages qui servent à la tension. « S'ils sont au maximum, la chaîne est HS », indique Séraphin Michel. L'autre solution consiste à déposer la chaîne à plat au sol. On lui fait alors prendre la forme d'un arc de cercle. « D'origine, l'arc de cercle donne à voir une distance entre le centre et l'extrémité qui ne dépasse pas 2 % de la longueur de la chaîne, argumente-t-il. Au-delà de 10 %, la chaîne est bonne à changer ».
Pour la tension des chaînes principales, c'est aux ressorts qu'il faut s'intéresser. « Il est alors recommandé de les tendre jusqu'à atteindre une distance de l'ordre du millimètre, voire 2 mm au maximum, entre deux spires, estime le mécanicien. On doit tout juste voir le jour à travers. »
L'état des rouleaux est dépendant de l'état des roulements qui sont à surveiller. Pour ce faire, les courroies doivent être détendues. « Ensuite, on hochera les rouleaux transversalement à leur axe de rotation, décrit le mécanicien. Aucun jeu ne doit être perceptible ». Dans le cas contraire, le roulement est à changer. À Séraphin Michel de souligner « qu'il est indispensable de changer les deux roulements d'un rouleau en même temps. Le fait de démonter le premier fragiliserait le second qui risque de lâcher à son tour très rapidement ».

Prévenir toute déchirure de courroie


Pour les presses à courroies, « le premier réflexe est de changer les axes des agrafes tous les ans ou toutes les 2.500 bottes, préconise le mécanicien. Sinon, elles risquent de casser, de s'échapper de leur logement et de faire travailler l'agrafe de travers. Dès lors, une déchirure est prévisible ».
En cas de choc sur une courroie, deux solutions. Si l'impact est un trou dans la largeur, il n'est pas nécessaire d'intervenir contrairement à un choc sur le bord susceptible d'engendrer une déchirure. « S'il y a ajout d'une agrafe, il faudra alors veiller à respecter au centimètre près la longueur d'origine de la courroie afin qu'elle ne subisse pas davantage de contraintes que les autres. Sans quoi elle se fragiliserait encore plus vite », souligne Séraphin Michel.
Enfin, vérifier leur bord préservera les courroies. Des fils peuvent parfois être arrachés. Au mécanicien de proposer « de couper ceux qui dépassent ou de les brûler pour éviter que les courroies ne s'effilochent d'avantage ». Sur les presses à tapis à barrettes, il convient de s'assurer du serrage des boulons des barrettes sur les chaînes avant de vérifier la bonne tension des tapis. « À l'avant, les bras de tension doivent décrire un angle de 70° avec le sol », décrit Julien Claudon. « À l'arrière, une fois la porte ouverte, la distance entre le tapis arrière et le bord de la porte ne doit pas excéder 22 cm. »