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AOC Bourgogne Hautes-Côtes

Cinquante ans, le bel âge !

Soufflant cette année leurs cinquante bougies, les vignerons de l’appellation Bourgogne Hautes-Côtes ont souhaité marquer l'évènement d’une pierre blanche en organisant, au cœur de l’été, deux rendez-vous majeurs à Villers-la-Faye et à Nolay.
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Alors que les vignerons des Hautes-Côtes exposèrent au Concours général agricole de Paris en 1927, leurs vins ont décroché, dès 1932, le droit aux appellations Bourgogne des Coteaux du Nuiton et Bourgogne des Coteaux du Beaunois. En 1957, Bernard Rocault créait la coopérative d’Orches qui deviendra, en 1964, les Caves des Hautes-Côtes. L’année suivante, le Syndicat des Hautes-Côtes de Beaune demande l’AOC pour ses vins. C'est à cette période également que les Syndicats des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits choisissent d'unir leurs forces et de fusionner. Le 4 août 1961, l’INAO reconnaît les appellations Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune et Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits. La première Saint-Vincent tournante des Hautes-Côtes se déroulera en 1977, elle reviendra dans le vignoble par la suite en 1990 et 2006. Cette année, les Hautes-Côtes soufflent leur cinquante bougies. Aussi, pour célébrer cet anniversaire, les vignerons ont-ils imaginé deux week-ends sur mesure les 23 et 24 juillet puis les 6 et 7 août.

Une franche convivialité


En préambule à cet évènement, la commune de Cheilly-lès-Maranges a organisé le 2 juin dernier la Fête des Vieilles soupapes. L’occasion pour quelque 3.000 personnes de découvrir deux cents véhicules invitant à voyager dans le temps et les souvenirs. Mais, pour honorer leurs appellations de manière conviviale et populaire, les vignerons des Hautes-Côtes ont imaginé deux rendez-vous organisés cette fois en Côte-d’Or. Une excellente opportunité pour les professionnels du vin d’accueillir le public et de parler d’un terroir aux multiples facettes, de leur production et de leur travail.
Le coup d’envoi sera donné le samedi 23 et le dimanche 24 juillet du côté de Villers-la-Faye. Avec, tout au long de ces deux journées, une dégustation des vins des Hautes-Côtes de Nuits, mais aussi la découverte olfactive avec la Cave aux arômes, l’exposition historique de l’AOC, la présentation d’outillages utilisés dans la viticulture et du savoir-faire tonnelier. On n’oubliera pas non plus les parcours balisés dans les vignes, pour des balades en VTT ou à pied. A quelques encablures de là, à Echevronne, il y aura cette fois autour des fours à pain une dégustation de vins, de fromages, de charcuteries et, bien évidemment, de pains. Le tout en présence de stands d’artisanat, de produits régionaux et de promenades en calèche.
Puis, le samedi 6 et le dimanche 7 août, place sera laissée à Nolay au traditionnel rendez-vous De Cep en Verre. Outre la dégustation des vins des Hautes-Côtes de Beaune en compagnie des vignerons, les visiteurs pourront profiter aussi bien de la démonstration d’artisanat que de la Cave aux arômes, d’un défilé historico-viticole, de jeux en bois géants pour les enfants ou encore d’un rallye pédestre dans les vignes.

Une terre aux mille facettes


Les appellations Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits et Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune déroulent leurs vignes tout au long de la Côte, sur 1.500 hectares et quarante villages. Actuellement, 450 viticulteurs produisent environ 13 millions de bouteilles. Côté Bourgogne Hautes-Côtes de Nuits, le blanc représente 5.483 hectolitres (hl) produits sur 125 hectares contre 23.829 hl sur 579 hectares en rouge et 200 hl sur 5 hectares en rosé. Pour ce qui est du Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune, 6.113 hl sont produits sur 129 hectares en blanc, 28.957 hl sur 657 hectares en rouge et 49 hl sur un hectare en rosé. Les parcelles de vignes trônent sur les villages entre 280 et 450 mètres d’altitude. Dans la partie Sud des Hautes-Côtes de Beaune, les ceps occupent les versants chauffés par le soleil et les pentes couvertes d’éboulis calcaires hérités des corniches bajociennes. Les vignes s’épanouissent sur un sol de marnes du Lias et du Trias. Dalle nacrée, calcaires à chaille, argiles et calcaires dures caractérisent le terroir des Hautes-Côtes de Nuits et de la partie Nord des Hautes-Côtes de Beaune. Les vallées piquetées de ceps dévoilent des sols issus du jurassique moyen.
Le climat, quant à lui, est légèrement différent de celui de la Côte. L’altitude est plus élevée et les vallées permettent à l’air de circuler, baissant ainsi la température. Les terrains les plus pierreux conservent la chaleur des journées ensoleillées tout au long de la nuit. Les rouges sont issus du cépage Pinot Noir et développent des arômes de fruits rouges et de réglisse. Les blancs sont principalement issus du cépage Chardonnay, le Pinot Blanc et le Pinot Gris restant minoritaires. Ils offrent au nez un bouquet de fleurs blanches, poires et agrumes ainsi qu’une grande fraîcheur en bouche. Alors que les consommateurs apprécient le bon rapport qualité-prix avec des bouteilles dont le tarif oscille généralement entre 6 et 10 €, les principaux clients de l’appellation à l’export sont le Benelux, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suisse, les Etats-Unis et le Japon.



Les Hautes-Côtes veulent plus d'autonomie


A l’occasion du lancement officiel des festivités le 6 juillet dernier à Magny-lès-Villers –seule commune à posséder sur son territoire à la fois des Bourgognes Hautes-Côtes de Nuits et des Bourgognes Hautes-Côtes de Beaune–, le président de l’appellation Patrick Hudelot a rappelé l’antériorité d’un vin dont on parle depuis le Xe siècle. Des Hautes-Côtes qui ont pour particularité de s’étendre du sud de Dijon jusqu'à Cheilly-lès-Maranges sur 1.500 hectares auxquels il convient de rajouter environ 500 hectares sur lesquels sont produits du Bourgogne Grand Ordinaire, du Bourgogne aligoté et du Crémant de Bourgogne. Bien que disposant –du moins pour l’instant– d’une ODG, les vignerons aimeraient à terme obtenir une pleine et entière indépendance vis-à-vis des Bourgognes génériques « pour avoir vraiment une identité propre ». Un combat de longue haleine qui doit aussi permettre à cette appellation de trouver une juste place par rapport à d’autres appellations proches et concurrentes.


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