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Tribune

Cliché inversé

Les années passées, lors de la publication des comptes provisoires de l’agriculture, qui a toujours lieu la première semaine de juillet, on assistait bien souvent à une cascade de réactions pour remettre en cause des résultats publiés, considérant que ceux-ci sont sous-estimés. Il est vrai que les chiffres calculés sur des données de macroéconomie ne reflètent pas toujours la réalité des exploitations. Mais cette fois-ci, rien de tout cela : les résultats 2016 sont mauvais dans quasiment tous les secteurs, et tout le monde s’y attendait.


 

Par Publié par Cédric Michelin
Cliché inversé

L’originalité des comptes 2016, c’est de donner le sentiment d’observer un cliché inversé. Ces dernières années, c’était les productions animales qui étaient le plus en recul. Cette fois-ci, les productions végétales, notamment les grandes cultures, descendent littéralement « à la cave ». Un recul de la recette, hors subventions, d’un tiers pour les céréales sur l’ensemble du territoire français, c’est considérable. En général, ce sont les régions du nord de la France qui s’en sortent le mieux. En 2016, c’est tout l’inverse. Dans ces régions les plus septentrionales, à une baisse de recettes hors subventions du fait d’un écroulement des rendements, s’ajoutent les effets de la mise en œuvre de la convergence des aides, qui tombent au plus mauvais moment. Quant au classement européen sur l’évolution de la valeur ajoutée nette par actif agricole de 2016 par rapport à 2015, la France arrive quasiment en queue de peloton, les premiers de la classe étant la Roumanie, la Hongrie et le Portugal. Des éléments que tous les acteurs des États généraux de l’alimentation devront avoir en tête dans les débats estivaux à venir.