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Loc'Halles Bourgogne

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Sur l'exploitation de la famille Vincent, à Ourouer, dans la Nièvre, on
pratique la vente directe de génération en génération. Bernadette, la
mère, Bernard le père et Amélie la fille, revendiquent « l'exploitation la plus diversifiée du département
» : viande de bœuf, de veau, de porc, lait et laitages, fromages... Ici
la production s'adapte à la demande de la clientèle. Alors, dès que la
plateforme Loc'Halles Bourgogne a été opérationnelle, la Ferme du
Pressoir s'est inscrite sur l'espace fournisseurs. Rencontre avec Amélie
Vincent, engagée dans la vente directe et la transformation par
vocation.
Par Publié par Cédric Michelin
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Pour quelles raisons avez-vous choisi de vous inscrire dans la démarche Loc'Halles Bourgogne, quelles étaient vos attentes ?
Amélie Vincent :
nous étions déjà engagés dans la démarche initiée par le conseil général de la Nièvre pour le développement des circuits courts, dans le cadre du projet “Nièvre 2021”, labellisé “Agenda 21”. A la Ferme du Pressoir, nous pratiquons la vente directe depuis toujours. Les 200.000 litres de lait produits par notre troupeau de vaches jersiaises sont transformés en yaourts, fromage blanc, beurre, camembert, tome... Au début, quand Loc'Halles Bourgone a démarré, le défi nous a semblé difficile à tenir, cela nous semblait trop important, trop compliqué. Mais l'obtention d'une médaille d'argent pour nos yaourts aux fruits au concours général du Salon de l'agriculture à Paris en 2012, nous a stimulé et nous avons sauté le pas. En fait, c'est très simple, en trois clics nous étions inscrits et dix jours plus tard le lycée Raoul Follereau de Nevers nous passait sa première commande : 2.000 yaourts ! Pour honorer cette commande, nous avons dû rapidement nous organiser et augmenter considérablement notre capacité de production de yaourts. La première livraison a été assurée, mais on n'a pas compté nos jours ni nos nuits... Depuis, nous nous sommes adaptés à la fois pour la production et la livraison.

Justement, où en êtes-vous aujourd'hui ? Comment la Ferme du Pressoir s'est-elle adaptée à ces nouveaux marchés ?
Amélie Vincent :
un quart de notre production laitière est destiné au marché des collectivités. D'autres établissements nivernais achètent nos produits, mais les variations entre les commandes peuvent être importantes en fonction des périodes, ce qui demande une grande capacité d'adaptation. Pour gérer de gros volumes, il faut pouvoir moduler sa capacité de transformation, mais il faut aussi assurer les livraisons. Pour nous ces nouveaux marchés ont nécessité l'installation d'une nouvelle étuve et l'augmentation de notre capacité de livraison. Dans ce contexte la création d'une plateforme logistique qui assure l'interface avec les acheteurs serait d'une grand utilité et soulagerait les producteurs qui peuvent avoir des difficultés à livrer. Cela permettrait aussi d'économiser du temps et du carbone dans le bilan final.

Quels conseils donneriez-vous aux producteurs qui veulent entrer dans le circuit d'approvisionnement des collectivités ?
Amélie Vincent :
déjà, il faut vraiment vouloir s'investir dans la démarche commerciale, car cela demande beaucoup de disponibilité et d'engagement dans la relation client. Je me déplace souvent pour aller à la rencontre des élèves et du personnel, pour expliquer comment mes produits sont élaborés et les faire goûter. Il faut avoir la fibre du commerce. Ensuite, il faut savoir s'adapter, maîtriser les normes et ne pas compter ses kilomètres. Mais cette démarche ne se résume pas seulement à une question de volonté et de moyens, je pense aussi qu'il est très important de capter ces futurs consommateurs que sont les scolaires, c'est à nous d'aller vers eux. Enfin, il faut aussi apprendre à travailler dans le cadre de la restauration collective, il faut notamment développer et maintenir un climat de confiance avec ses gestionnaires. Et pour eux, cela passe d'abord par l'assurance d'être livrés à temps.

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