Beaujolais de Saône-et-Loire
Coincé entre deux...
A la frontière de la Bourgogne et du Beaujolais administratifs et viticoles, les communes de Saône-et-Loire en appellation beaujolaises demandent à continuer à avoir le droit de produire du bourgogne blanc. Leurs viticulteurs sont ballottés et tiraillés entre les forces opposés de la "Grande Bourgogne". Président de l'USC de La Chapelle-de-Guinchay, Gérard Trichard revient sur les conséquences pour un exploitant viticole. Illustration avec Pierre-Yves Perrachon, vigneron propriétaire du Château Bonnet.
Construit en 1630, le Chateau Bonnet s'étend sur 20 hectares, Pierre-Yves Perrachon s'est installé en 1988 avec son diplôme de technicien œnologue. Ses parents ont retrouvé des vignerons dans la famille depuis le XVIIe siècle sur Juliénas. Continuant de diversifier ses vins, 40 % de la production se font en appellation chénas. Des juliénas, des moulin-à-vent et des saint-amour étendent sa gamme, ainsi que les beaujolais villages et blancs. 70 % de la production sont commercialisés en bouteilles. Les deux filles de Pierre-Yves se préparent à reprendre la suite.
" Nous sommes sur la route des vins de Bourgogne et certains aimeraient nous exclure de l'AOC bourgogne vins blancs, suite à la révision de son aire géographique. Les touristes et les clients ne comprennent pas. Nous non plus, d'autant que la même réglementation devrait s'appliquer à tous de la même façon. Or, là, on a l'impression que les critères ont été définis pour nous exclure sciemment ", dénoncent Gérard Trichard et Pierre-Yves Perrachon. En cause, la réponse de l'INAO au courrier adressé par les syndicats viticoles de La Chapelle-de-Guinchay et de Romanèche-Thorins, dénonçant les critères validés - en date du 13 avril 2011 - par l'administration. Ces critères prévoient en effet "d'exclure systématiquement les communes ne présentant pas de pentes notables (4 %) sur leur territoire". De même, « ne seront retenues que les communes sur lesquelles des substrats calcaires sont présents ».
Des affleurements de calcaire ont pourtant été localisés aux Journets (La Chapelle-de-Guinchay) ou sur le cru moulin-à-vent suite à des études géopédologiques, mais il ne s'agit pas là de la roche mère figurant sur les cartes géologiques officielles.
" Aussi loin que je me souvienne, j'ai pourtant toujours bu du bourgogne blanc ici, et c'était du chardonnay ", se remémore Gérard Trichard. Avant de poursuivre, " ici, c'est du granit, mais du bourgogne blanc se faisait traditionnellement sur La Chapelle-de-Guinchay depuis au moins soixante ans ". L'USC de La Chapelle-de-Guinchay réclame donc la possibilité de revendiquer cette appellation à nouveau.
" On est toujours embêté, jamais là où il faut ". Un sentiment d'exclusion et d'impuissance, pris en étau entre le Beaujolais et la Bourgogne, mais faisant pourtant bien partie de la Grande Bourgogne et plus encore de la région administrative Bourgogne. Fait rageant, le secteur des Pierres dorées - où se trouve du calcaire - a le droit, lui, de produire du bourgogne blanc en plein milieu du Beaujolais...
" Nous sommes sur la route des vins de Bourgogne et certains aimeraient nous exclure de l'AOC bourgogne vins blancs, suite à la révision de son aire géographique. Les touristes et les clients ne comprennent pas. Nous non plus, d'autant que la même réglementation devrait s'appliquer à tous de la même façon. Or, là, on a l'impression que les critères ont été définis pour nous exclure sciemment ", dénoncent Gérard Trichard et Pierre-Yves Perrachon. En cause, la réponse de l'INAO au courrier adressé par les syndicats viticoles de La Chapelle-de-Guinchay et de Romanèche-Thorins, dénonçant les critères validés - en date du 13 avril 2011 - par l'administration. Ces critères prévoient en effet "d'exclure systématiquement les communes ne présentant pas de pentes notables (4 %) sur leur territoire". De même, « ne seront retenues que les communes sur lesquelles des substrats calcaires sont présents ».
Des affleurements de calcaire ont pourtant été localisés aux Journets (La Chapelle-de-Guinchay) ou sur le cru moulin-à-vent suite à des études géopédologiques, mais il ne s'agit pas là de la roche mère figurant sur les cartes géologiques officielles.
" Aussi loin que je me souvienne, j'ai pourtant toujours bu du bourgogne blanc ici, et c'était du chardonnay ", se remémore Gérard Trichard. Avant de poursuivre, " ici, c'est du granit, mais du bourgogne blanc se faisait traditionnellement sur La Chapelle-de-Guinchay depuis au moins soixante ans ". L'USC de La Chapelle-de-Guinchay réclame donc la possibilité de revendiquer cette appellation à nouveau.
" On est toujours embêté, jamais là où il faut ". Un sentiment d'exclusion et d'impuissance, pris en étau entre le Beaujolais et la Bourgogne, mais faisant pourtant bien partie de la Grande Bourgogne et plus encore de la région administrative Bourgogne. Fait rageant, le secteur des Pierres dorées - où se trouve du calcaire - a le droit, lui, de produire du bourgogne blanc en plein milieu du Beaujolais...