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Comme Bayer, Stine mise sur le « short corn »

À l’instar de l’allemand Bayer, le semencier américain Stine compte déployer un nouveau concept de maïs en France : le « short corn », plus court et plus dense que les variétés communément cultivées. Horizon : 2026-2027.

Comme Bayer, Stine mise sur le « short corn »

« Notre maïs demande un changement de pratiques et de mentalités », prévient Stelian Fuia, responsable Europe de Stine. Le semencier américain déploie en France une variété de maïs inédite, le HP corn. De courte taille, il se sème à haute densité, sur des rangs de 40 cm au lieu des 80 cm habituels ; 120.000 plants par ha sont implantés, contre 95.000 pour une densité normale. Selon Stine, la canopée formée par les feuilles maintient le pied au frais, et la densité des plantes pousse les racines à s’enfoncer profondément dans le sol ; les apports en eau sont alors réduits. « Le short corn permet aussi une économie d’intrants, estime Stelian Fuia. Du fait du faible volume végétatif, les besoins d’azote ne sont que de 8 kg pour une tonne de grains, contre 12 kg en temps normal ». Stine affirme enfin être en mesure de réduire la pression phyto, grâce à l’écartement réduit des rangs, à la canopée qui fait de l’ombre aux adventices, et à la hauteur réduite qui permet un désherbage mécanique.

Des essais auprès des OS depuis 2022

Depuis 2022, le semencier a mené des essais auprès d’une quinzaine de coop, négoces, unions d’approvisionnement. Dans de bonnes conditions, les rendements ont atteint 200 q/ha, près du double des rendements classiques de maïs. Mais sur plusieurs parcelles, les résultats étaient décevants, car les agriculteurs avaient du mal à modifier leurs pratiques culturales, notamment en termes d’écartement de rangs. « La limite est aussi technique, les agriculteurs doivent s’équiper de nouveaux outils de coupe », pointe Stelian Fuia. La commercialisation du short corn, un temps prévue pour la campagne en cours, a été repoussée. Stine a décidé de ne pas poursuivre les essais avec les variétés testées ces dernières années, mais de lancer des expérimentations avec de la génétique plus récente. Le lancement pourrait se faire en 2026-2027, sur 500 ha. Si le semencier américain a été le premier à se lancer sur les maïs courts, Bayer s’y intéresse également, et a démarré des essais dans le sud-ouest de la France. Sa technologie pourrait être commercialisée en Italie en 2025, et en France dans les années suivantes.

Si la commercialisation du maïs a été différée, Stine peut compter dès à présent sur le soja pour entrer sur le marché français. Leader mondial de cette culture, avec 65 % de parts de marché en Amériques, Stine a inscrit cinq variétés de soja au catalogue européen, et les expérimente en France depuis deux ans. Les rendements, en très bonnes conditions, atteignent 70 q/ha, presque le double des variétés moyennes en France. Ils sont régulièrement 30 % supérieurs aux références nationales.