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Pâturage tournant

Comment le pilote-t-on ?

Le pâturage tournant permet de faire manger l’herbe au meilleur stade tout en optimisant les stocks récoltés. Cela passe par un véritable pilotage au printemps pour ajuster la pression de pâturage à la pousse.
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Le pâturage tournant est le meilleur moyen de valoriser la pousse d’herbe d’une prairie. Au printemps, le pâturage tournant a le double avantage d’exploiter une herbe de meilleure qualité tout en dégageant de quoi faire des stocks supplémentaires. La difficulté est d’arriver à « charger » les pâtures sans prendre de risque. L’un des principaux intérêts du pâturage tournant est de faire manger l’herbe « au bon stade. Sachant qu’une herbe au stade feuillu équivaut à un aliment broutard 17 % ! », indique Fabien Deschizeaux de la chambre d’agriculture. Un autre bienfait du pâturage tournant est la diminution des refus.

La méthode “Herbo-LIS”


La conduite du pâturage tournant constitue un véritable « outil de pilotage pour s’adapter à l’année ». Cet outil de pilotage s’appuie sur la méthode “Herbo-LIS” mise au point par l’institut Arvalis. Le principe, c’est d’abord une phase de prévision avec la répartition des zones à faucher et à pâturer ; l’affectation des lots d’animaux aux parcelles et le découpage des paddoks. L’autre volet de la méthode est la phase de conduite proprement dite. Elle s’appuie sur une mesure de la quantité d’herbe disponible avec un « herbomètre ». En déterminant au préalable les besoins des animaux, cette mesure permet de calculer le nombre de jours d’avance de pâturage. Au-delà de 5 cm de hauteur d’herbe, chaque centimètre équivaut à 200 - 220 kg de matière sèche par hectare.
Pour pouvoir lâcher les animaux, on recommande d’avoir une quinzaine de jours d’avance ce qui correspond à une hauteur d’herbe de 8 cm.

Trois rendez-vous clés pour ajuster


La méthode “Herbo-LIS” prévoit trois rendez-vous clés « d’ajustement au printemps ». Le premier se situe à la période de mise à l’herbe (fin mars début avril) ou à la fin du déprimage (15 – 20 - 25 avril ). Pour la mise à l’herbe, si un excès d’herbe se profile, alors il faut lâcher très vite. Inversement, si l’herbe manque, alors il faut décaler le lâcher. Dans le cas du déprimage, en cas d’excès d’herbe, il est recommandé d’arrêter très vite le déprimage. A l’inverse, en cas de manque d’herbe, il faut décaler la fin du déprimage en déprimant une parcelle supplémentaire. Dans tous les cas, si l’herbe est en excès, il faut prévoir de faucher précocement une parcelle de plus. Et pour le manque d’herbe, un apport de 30 à 40 unités d’azote sur les parcelles à pâturer est à faire.
Le second rendez-vous clé se situe juste avant les fauches précoces vers le 10 -15 mai. En cas d’excès d’herbe, il faut retirer une parcelle non pâturée (la plus avancée) pour la fauche. S’il y a manque d’herbe, alors il faut fertiliser après pâturage ou agrandir la surface par des parcelles prévues à la fauche.
Le troisième rendez-vous d’ajustement se situe avant les fauches de foins. Là encore, en cas d’excès d’herbe, c’est la fauche d’une parcelle qui s’impose. Et si le manque d’herbe se fait sentir, un apport d’engrais peut être envisagé ou alors une réaffectation des parcelles et des lots d’animaux ou encore un déchargement des animaux.