Robot de traite
Compatible avec le pâturage ?
Pour nombre d’éleveurs, le robot de traite est incompatible avec le pâturage des vaches laitières. En cause, la fréquentation du robot et l’organisation du travail et du parcellaire. Pourtant, la plupart des exploitations laitières de la région ont autour des bâtiments des surfaces de prairie accessibles pour le troupeau. En plus, l’herbe pâturée présente un intérêt économique qu’il est dommage d’abandonner.
Pour apporter des solutions aux éleveurs souhaitant maintenir le pâturage, une étude nationale a été engagée, combinant essais en stations expérimentales et suivis en exploitation. Trois fermes expérimentales et 21 exploitations sont impliquées dans ce dispositif. Le point sur les premières observations de pratiques du pâturage dans les 21 fermes suivies.
À partir de l’analyse des pratiques des éleveurs, il apparaît que la clé de réussite pour assurer une bonne fréquentation du robot et une valorisation maximale de l’herbe pâturée est une circulation fluide entre le bâtiment, le robot et les parcelles. Pour y parvenir, il semble également qu’il n’y ait pas de « recettes miracles », les enquêtes ayant mis en évidence une diversité de pratiques dans les élevages. Cependant, certaines pratiques communes se dégagent …
Une offre alimentaire de qualité
Le seul besoin de se faire traire ne suffit pas à faire revenir les vaches vers le robot.
Il faut créer du mouvement dans la journée, motiver les vaches à revenir au bâtiment quand elles sont au pâturage et inversement quand elles sont à l’intérieur. Selon les éleveurs enquêtés, les principaux facteurs de motivations sont :
- les fourrages apportés à l’auge dans la stabulation,
- les concentrés au robot ,
- l’accès à une nouvelle parcelle.
L’alimentation à l’auge est maintenue dans 20 exploitations sur les 21 (sur le printemps, la ration à l’auge représente entre un quart et la moitié de la ration totale).
Même les éleveurs ayant suffisamment de surface accessible pour pâturer pleinement et fermer le silo de maïs ne le font pas, craignant de ne plus savoir comment attirer les vaches à revenir au robot, et donc voir la fréquence de traite chuter et ne plus correspondre à leur objectif.
Un parcellaire groupé autour du bâtiment
Toutes les exploitations possèdent un parcellaire groupé à proximité du bâtiment. La distance maximale parcelle-bâtiment est en moyenne de 650 mètres. Le pâturage tournant est largement représenté avec 16 élevages sur 21 le pratiquant.
Concernant l’eau au pâturage, 9 exploitations l’ont maintenue et 12 l’ont supprimée. Ce n’est donc pas un facteur unanime pour faciliter la circulation des animaux entre les parcelles et le bâtiment.
Dans l’échantillon, nous avons autant d’élevages en circulation libre qu’en circulation guidée. Par contre, pour 18 exploitations sur 21, la sortie du bâtiment vers le pâturage est contrôlée par une porte de tri ou imposée aux vaches traites juste après le robot. Seules trois exploitations permettent aux vaches de sortir et rentrer quand elles veulent.
De plus, des stalles saturées compliquent la gestion du pâturage
Sur l’échantillon, seules quatre exploitations (sur 21) ont plus de 65 vaches sur une stalle ; le nombre moyen de vaches par stalle pour l’échantillon étant de 55. En système pâturant, la capacité du robot est inférieure à celle en système non pâturant : les trajets entre parcelles et bâtiment ainsi que le comportement grégaire des vaches ne favorisent pas la fréquentation optimale du robot, avec des risques de bouchons devant le robot et de temps morts dans la journée.
Contrairement à l’image qui est associée au robot, les éleveurs interviennent une ou plusieurs fois dans la journée pour aller chercher les vaches au pré et/ou les pousser au robot. Sur les 21 éleveurs enquêtés, seuls deux ne vont jamais chercher les vaches au pré et quatre n’interviennent jamais pour pousser les vaches au robot.
Le nombre d’interventions semble être en grande partie fonction des objectifs de fréquentation du robot que se fixe l’éleveur. Cependant, à trop assister les vaches, il semblerait que celles-ci circulent moins bien par elles-mêmes.
Pâturer plus ou produire plus ?
Cette première analyse montre qu’il existe une réelle difficulté à pâturer pleinement avec un robot de traite. De nombreuses stratégies pour pâturer ont été mises en place par les éleveurs. Celles-ci visent toutes à favoriser la circulation des animaux entre le bâtiment et les parcelles.
Elles sont dépendantes de la structure de l’exploitation mais surtout des objectifs de l’éleveur, notamment du compromis qu’il se fixe entre fréquentation du robot et valorisation du pâturage.
Cette question est d’autant plus essentielle quand la part d’herbe pâturée dans l’alimentation des vaches avant l’arrivée du robot est élevée. En effet, sans maintien du pâturage, l’exploitation risque de faire face à une baisse d’efficacité économique consécutive à la moins bonne valorisation des prairies, surtout si elle n’est pas compensée (par la mise en place ou le développement d’un atelier viande valorisateur d’herbe, bœufs ou vaches allaitantes par exemple). Avant l’acquisition d’un robot, une réflexion sur le fonctionnement global de l’exploitation est donc indispensable.
À partir de l’analyse des pratiques des éleveurs, il apparaît que la clé de réussite pour assurer une bonne fréquentation du robot et une valorisation maximale de l’herbe pâturée est une circulation fluide entre le bâtiment, le robot et les parcelles. Pour y parvenir, il semble également qu’il n’y ait pas de « recettes miracles », les enquêtes ayant mis en évidence une diversité de pratiques dans les élevages. Cependant, certaines pratiques communes se dégagent …
Une offre alimentaire de qualité
Le seul besoin de se faire traire ne suffit pas à faire revenir les vaches vers le robot.
Il faut créer du mouvement dans la journée, motiver les vaches à revenir au bâtiment quand elles sont au pâturage et inversement quand elles sont à l’intérieur. Selon les éleveurs enquêtés, les principaux facteurs de motivations sont :
- les fourrages apportés à l’auge dans la stabulation,
- les concentrés au robot ,
- l’accès à une nouvelle parcelle.
L’alimentation à l’auge est maintenue dans 20 exploitations sur les 21 (sur le printemps, la ration à l’auge représente entre un quart et la moitié de la ration totale).
Même les éleveurs ayant suffisamment de surface accessible pour pâturer pleinement et fermer le silo de maïs ne le font pas, craignant de ne plus savoir comment attirer les vaches à revenir au robot, et donc voir la fréquence de traite chuter et ne plus correspondre à leur objectif.
Un parcellaire groupé autour du bâtiment
Toutes les exploitations possèdent un parcellaire groupé à proximité du bâtiment. La distance maximale parcelle-bâtiment est en moyenne de 650 mètres. Le pâturage tournant est largement représenté avec 16 élevages sur 21 le pratiquant.
Concernant l’eau au pâturage, 9 exploitations l’ont maintenue et 12 l’ont supprimée. Ce n’est donc pas un facteur unanime pour faciliter la circulation des animaux entre les parcelles et le bâtiment.
Dans l’échantillon, nous avons autant d’élevages en circulation libre qu’en circulation guidée. Par contre, pour 18 exploitations sur 21, la sortie du bâtiment vers le pâturage est contrôlée par une porte de tri ou imposée aux vaches traites juste après le robot. Seules trois exploitations permettent aux vaches de sortir et rentrer quand elles veulent.
De plus, des stalles saturées compliquent la gestion du pâturage
Sur l’échantillon, seules quatre exploitations (sur 21) ont plus de 65 vaches sur une stalle ; le nombre moyen de vaches par stalle pour l’échantillon étant de 55. En système pâturant, la capacité du robot est inférieure à celle en système non pâturant : les trajets entre parcelles et bâtiment ainsi que le comportement grégaire des vaches ne favorisent pas la fréquentation optimale du robot, avec des risques de bouchons devant le robot et de temps morts dans la journée.
Contrairement à l’image qui est associée au robot, les éleveurs interviennent une ou plusieurs fois dans la journée pour aller chercher les vaches au pré et/ou les pousser au robot. Sur les 21 éleveurs enquêtés, seuls deux ne vont jamais chercher les vaches au pré et quatre n’interviennent jamais pour pousser les vaches au robot.
Le nombre d’interventions semble être en grande partie fonction des objectifs de fréquentation du robot que se fixe l’éleveur. Cependant, à trop assister les vaches, il semblerait que celles-ci circulent moins bien par elles-mêmes.
Pâturer plus ou produire plus ?
Cette première analyse montre qu’il existe une réelle difficulté à pâturer pleinement avec un robot de traite. De nombreuses stratégies pour pâturer ont été mises en place par les éleveurs. Celles-ci visent toutes à favoriser la circulation des animaux entre le bâtiment et les parcelles.
Elles sont dépendantes de la structure de l’exploitation mais surtout des objectifs de l’éleveur, notamment du compromis qu’il se fixe entre fréquentation du robot et valorisation du pâturage.
Cette question est d’autant plus essentielle quand la part d’herbe pâturée dans l’alimentation des vaches avant l’arrivée du robot est élevée. En effet, sans maintien du pâturage, l’exploitation risque de faire face à une baisse d’efficacité économique consécutive à la moins bonne valorisation des prairies, surtout si elle n’est pas compensée (par la mise en place ou le développement d’un atelier viande valorisateur d’herbe, bœufs ou vaches allaitantes par exemple). Avant l’acquisition d’un robot, une réflexion sur le fonctionnement global de l’exploitation est donc indispensable.