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Réunions pré-vendanges

Complexifications administratives

Les 9 et 10 septembre à Saint-Désert, Fuissé et à la Chapelle-de-Guinchay, les réunions pré-vendanges faisaient le plein. La « complexification administrative » a été pointée du doigt par tous les viticulteurs, ainsi que la décision du dernier CRINAO au niveau des conditions de production. Depuis, les rendements ont été corrigés…
Par Publié par Cédric Michelin
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L'ambiance était quasiment similaire du nord au sud du département pour les trois réunions pré-vendanges, semble-t-il. Après quelques rappels de Gilles Vassel, conseiller à la MSA Bourgogne, sur « les embauches de salariés pour les vendanges 2010 » (voir nos éditions des 3 et 10 septembre), chacun comprenait que la simplification des démarches administratives n'est pas encore à l'ordre du jour. Pour preuve, les débats qui éclataient à chacune des réunions autour « des deux fiches de payes à remplir par vendangeurs » si le travail s'étale sur le mois d’octobre. En cause, le " taux de réévaluation du Smic " calculé en fonction du nombre de jours ouvrés différant mois par mois. Un exemple parmi d’autres qui illustre bien la « complexification administrative », dénoncé par Robert Martin, président de l'Union viticole 71. En guise de solution, le service Emploi de la FDSEA, via Muriel Iafrate, donnait des conseils utiles et indiquait la disponibilité de différents organismes, dont les siens, pour aider les viticulteurs dans leurs démarches. Pour l’essentiel, « n'oubliez pas de déclarer vos saisonniers », notamment pour éviter des amendes en cas de contrôles. La déclaration des vendangeurs peut aussi « se faire a minima le jour de leur arrivé soit par téléphone, soit par fax (03.80.63.23.23), pour prouver votre bonne foi ». Elle détaillait également les déclarations obligatoires à faire à l'AG2R pour la prévoyance et les droits à la retraite des salariés. Les ressortissants de la Camarca ne sont concernés que par le volet prévoyance AG2R puisque les cotisations retraites sont elles, toujours directement appelées par la MSA.

La CAVB et Icone s'invitent aux débats



Continuant sur l'administratif, Séverin Barrioz et Marion Sauquère de la CAVB intervenaient. « Une tracasserie de plus », reconnaissaient-ils, mais ayant « une réelle cohérence », l'affectation parcellaire a été mise en place par la Confédération des appellations de Bourgogne. Ils faisaient ensuite le point sur les visites de vignes en juillet . En Saône-et-Loire, « 0,7 ha ont été estimés en friche et 85 ha ont fait l'objet de constats. 22 % concernait des pieds manquants non déclarés, 33 % sur l'entretien du sol et 18 % sur l'entretien des vignes ». Précision utile, « la contre-enquête se fait uniquement sur les parcelles où il y a eu des constats », expliquait Marion Sauquère. Les viticulteurs ont « bien souvent corrigé » avant le passage d'Icone, indiquait-elle également. Le nombre de constat transmis à Icone est d’ailleurs en baisse, « surtout » en ce qui concerne le département.
Un viticulteur de Saint-Sernin-du-Plain posait néanmoins la question de savoir « jusqu'où, les contrôleurs d’Icone, ont-ils le droit d'aller dans l'exploitation ? » Il réagissait en cela à un rapport reçu des services d'Icone alors qu'il n'avait jamais rencontré ni vu de contrôleur. Situé dans les mêmes locaux, Séverin Barrioz se risquait à une réponse et répondait qu'Icone « doit prendre contact » avant tout contrôle car ces derniers ont pour « but est de faire progresser » les viticulteurs.

Remise en cause des rendements



Finissant sur les conditions de production du millésime qui « n’étaient pas encore toutes fixées » le 9 septembre, l'enrichissement de 1,5° est « le seul autorisé » pour l'heure, « sauf catastrophe climatique majeure » durant le mois, réclamaient déjà certaines voix. La plupart des rendements demandés par les ODG sont identiques à ceux de l'an dernier, sauf une « légère diminution » pour Mercurey et Bouzeron.
Néanmoins, le sujet glissait alors sur le vote du CRINAO qui a fixé le rendement des appellations de Bourgogne. Pour les bourgognes à 60 HL/ha au lieu de 61 HL/ha demandé. Finalement revue, cette décision aurait pu avoir de lourdes conséquences. En effet, elle provoquait « une baisse de rendement de 3 HL pour les bourgognes identifiés, type côte chalonnaise », mais aussi de 2 HL pour les mâcons ou encore pour les saint-véran. Séverin Barrioz de la CAVB admettait qu’il n’était « pas préparé à une telle embrouille », lui qui a assisté au vote, et l'estimait « inadmissible ». La profession est donc intervenue pour faire revenir sur sa décision le CRINAO réuni à Paris (la commission permanente de l’Inao) le jour-même. Le 9 dans l’après-midi, la nouvelle tombait et les choses semblaient revenir dans l’ordre. Les rendements sont ainsi fixés (en HL) à 61 pour les bourgognes rouges, 61 pour les bourgognes côte chalonnaise, 58 pour les bourgognes côte du couchois, 64 pour les mâcons, 60 pour les mâcons avec nom de communes. En vins blancs, on revient à 69 en bourgogne, 72 en bourgogne aligoté, 69 en bourgogne côte chalonnaise, 69 en mâcon et 68 en mâcon avec nom de commune. Les saint-véran reviennent à 66 HL et 64 pour leur climat. « Le BIVB a également libéré 4.000 HL » par rapport à la récolte de l’an dernier pour les crémants de Bourgogne qui repassent donc à 78 HL plus 5 HL de réserve. Dernière information de la CAVB, cette année, « il y a une suspension du VSI pour toutes les appellations de Bourgogne », concluait Séverin Barrioz.