Compromis en chaine
marché sont palpables et les filières agricoles sont les premières à en
pâtir. Pendant une matinée, représentants de la distribution, de
l’agroalimentaire et des producteurs ont dialogué sur "Comment trouver un compromis entre producteurs, agroalimentaires et distributeurs ?"
Contractualisation
Pour Xavier Beulin, le défenseur des agriculteurs, il faut réfléchir à l’amortissement de la volatilité par un système contractuel entre végétal et animal. « Ça sera difficile », reconnaît-il tout en proposant un mécanisme des tunnels de prix. « Tunnels à l’intérieur desquels on puisse fluctuer et dès qu’on passe au-dessus de ces tunnels, on aurait cette capacité à mettre un plafond », explique-t-il. Un dispositif qui intéresse le secrétaire général de Carrefour : « nous sommes prêts à envisager des formes de contractualisation à condition de trouver le bon index de prix en haut et bas ». « Ce n’est pas facile », admet-il à son tour avant d’ajouter que les négociations sur les prix se jouaient avant tout entre les agriculteurs et metteurs en marché. Pour Serge Papin, la contractualisation est une façon de « lisser les choses en particulier sur la volatilité des matières premières ». Au niveau de la distribution, il faudrait, selon lui, « avoir de nouvelles compétences dans les équipes » pour une meilleure compréhension des filières. « Il nous faut prendre des responsabilités nouvelles tous ensemble pour aller sur la voie du progrès. Nous sommes à un changement d’époque », lance-t-il. Thierry Blandinières, directeur général de Maïsadour, expose la problématique des entreprises agroalimentaires, qui, coincées entre la filière amont et aval ont d’énormes difficultés à restaurer les marges d’avant l’envolée des prix des matières premières. Il se pose également la question de la contractualisation car, en tant que coopérative, trouver le prix le plus juste avec les producteurs n’est pas toujours simple. Ils sont aussi courtisés par les entreprises privées. « Il faudrait proposer des contrats sur deux-trois ans pour lisser les prix », indique-t-il mais une fois de plus la tâche « ne sera pas facile ».
Prix agricoles
Remettre de la valeur sur les matières agricoles est également un enjeu pour Xavier Beulin : « quand on voit que sur certains produits, la valeur du contenant est plus chère que le contenu, il faut s’interroger ! » Le PDG de Système U indique que les marques internationales comme Nutella, Coca par exemple sont vendus à très bas prix dans les magasins à cause de la Loi de modernisation de l’économie de 2007 qui autorise la vente à perte. « Je propose qu’on arrête de vendre à si bas prix les marques internationales et que l'on rééquilibre en donnant de la marge de manœuvre à nos PME nationales, nos entreprises agricoles, etc. » Tous sont d’accord sur le fait que ce n’est pas au consommateur de trinquer de l’envolée des prix des matières premières mais plutôt à l’ensemble des filières de trouver des moyens de s’organiser.