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Enrubannage

Conseils de saison

La réussite de l'enrubanné passe principalement par la régularité du pressage et le bon réglage de l'enrubanneuse, mais aussi par le choix d'un film plastique de qualité, un nombre suffisant de couches de ce film ainsi qu’un stockage soigné sous surveillance. Utile rappel.
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Système de conservation de l'herbe le plus coûteux, l’enrubannage « est aussi celui qui offre le plus de souplesse et de sécurité par rapport à la période de récolte, car moins dépendant des conditions climatiques que le foin », selon Philippe Mondelet, conseiller Machinisme à la chambre d’agriculture de Haute-Saône. « Si on compare avec l’ensilage classique, l’enrubannage demande moins d’investissement, notamment pour le stockage, et le chantier est moins lourd à organiser : pas besoin d’ensileuse, de bennes… une seule personne peut faucher et enrubanner ».

Moins de perte que le silo


Une simplification au moment de la récolte qui peut toutefois se payer au moment de la reprise du fourrage. « Enlever le film n’est pas toujours évident, la balle peut-être plus ou moins emmêlée ou compacte ». Autre argument en faveur de l’enrubannage, une meilleure conservation dans le temps : on estime que les balles d’ensilage présentent 30 % de déchets et de pertes en matière sèche en moins par rapport au fourrage en silo.

Les points clés


Bien que pratique à mettre en œuvre, « ce n’est pas la solution de facilité ! », selon Philippe Mondelet, qui détaille les conditions de réussite : « pour limiter les risques de crevaison de la balle, il est préférable de lier au filet plutôt qu’à la ficelle. Il faut travailler avec un taux de matière sèche au minimum de 45 %, veiller au nombre de couches de film, et à la qualité du film ».
Un fourrage feuillu, propre, exempt de terre permettra d’obtenir un ensilage de qualité. Si on s’écarte de ces recommandations, on prend alors le risque d’une mauvaise évolution du fourrage, avec l’éventuelle multiplication de germes butyriques.
Toujours dans cette optique, la balle doit être régulière et la plus dense possible de manière à emmagasiner un maximum de matière sèche dans un petit volume, mais aussi pour limiter la déformation de la balle qui est toujours source de problèmes, tant pour l'enrubannage que pour la conservation.
Il faut également enrubanner le plus rapidement possible après le pressage (dans les quatre heures qui suivent) et utiliser un film de bonne qualité. L’humidité entraîne la destruction du scellement hermétique, puisque la capacité du film à « rester collé » à lui-même est alors réduite dans ce cas.
Un temps sec permet non seulement au film de conserver ses propriétés adhésives, mais optimise également le taux de matière sèche de la masse ensilée. Par ailleurs, le fourrage humide produit plus d’effluents qui affectent une fois encore le scellement entre les couches.

La qualité du film


Mais qu’en est-il au juste de la qualité des films proposés sur le marché ?
« Le film est un produit qui évolue dans ses qualités et ses caractéristiques. Par exemple, on trouve de plus en plus de films d’une largeur de 75 cm au lieu de 50 cm, de manière à avoir des débits de chantiers supérieurs ».
En pré-étirant le film sur l’enrubanneuse, on obtient un meilleur scellement entre les couches, mais une extension excessive risque de rendre le film trop mince et donc moins résistant. Ceci risque également de réduire le chevauchement des couches de film sur la balle à moins de 50 %, augmentant le risque d’entrée d’air.
En général, il convient de mesurer la réduction de la largeur du film après application sur la balle. Bien qu’on recommande une réduction correspondant à environ 55 à 70 % de la largeur originale dépendant des conditions, du type de balles, etc., on accepte généralement que le film de 750 mm, par exemple, soit étiré de manière à obtenir une largeur minimum d’environ 600 mm.

Plutôt vert que noir ou blanc


Et quid de la couleur ? Les couleurs claires reflètent la chaleur plus efficacement et peuvent réduire les pertes en matière sèche et les fermentations. La différence de température à la surface entre un film clair et un film noir peut dépasser les 30°C par une journée ensoleillée. « Le blanc a le meilleur comportement vis-à-vis des UV solaires et protège donc mieux le fourrage d’une montée rapide en température… mais c’est la couleur la moins bien acceptée par les non-agriculteurs et les pouvoirs publics. Le noir, à l’inverse, filtre moins les UV, on a un risque de brûlure et de perte… mais son impact visuel est moindre. Finalement, c’est le vert pâle qui offre le meilleur compromis entre la nuisance visuelle et les qualités techniques », répond le conseiller.
Même s’il n’existe aucun label à l’heure actuelle qui garantirait le comportement d’un film, les normes NF et ISO 9000 encadrent les dimensions, le pouvoir de résistance de ces films. Même avec un film de bonne qualité, il faut un minimum de quatre couches et plus (les constructeurs préconisent six), en particulier si le fourrage est grossier. Plus la masse ensilée est sèche, plus le nombre de couches nécessaires pour prévenir le développement de moisissures nocives doit être élevé. De plus, les balles enrubannées dans un plus grand nombre de couches résistent mieux aux détériorations afférentes aux manipulations ou aux animaux sauvage.