SNPR
Contre le gaspillage des terres agricoles
Interview de Josiane Béliard, présidente de la SNPR
Vous tenez votre assemblée générale à Beauvais, le 7 mars. Quel est le thème de réflexion que vous avez retenu pour vos travaux ?
Josiane Béliard : En retenant comme mot d’ordre, « halte au gâchis du foncier », nous voulons dire aux élus, à tous les décideurs qu’il y a urgence à se préoccuper du gaspillage des terres agricoles. Malgré la sonnette d’alarme qui a pu être tirée depuis quelques années, l’évolution est toujours négative. (La France artificialise plus de 70 000 hectares de terre par an, soit l'équivalent en quatre ans de la surface agricole d'un département).
Est-ce que la loi d’avenir n’apporte pas des mesures pour mettre un terme à ce gaspillage ?
JB : La loi d’avenir renforce le rôle des Commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) créées en 2010, sans toutefois parvenir à un avis conforme qui s’imposerait. Certes, tous les acteurs du foncier, qu’il s’agisse de l’administration, des collectivités territoriales, des propriétaires, des agriculteurs, les organisations environnementales… ont leur mot à dire, mais leur avis reste consultatif.
Quelles sont les propositions que vous mettez sur la table ?
JB : Nous devons faire du lobbying auprès des collectivités locales pour leur faire prendre conscience de la nécessité d’avoir une approche sobre de la consommation des terres. Dans ce cadre, les propriétaires doivent absolument être consultés. L’agriculture est non seulement porteuse d’économie, mais elle participe aussi à la biodiversité naturelle et à l’entretien des paysages. Cette sobriété doit s’exprimer dans le renouvellement urbain en faisant appel à de nouveaux modes d’urbanisation moins consommateurs d’espace. Pour ce qui nous concerne nous entendons mettre l’accent sur la réhabilitation des friches industrielles qui constituent de très vilaines cicatrices dans nos villes. Autre situation qui arrive fréquemment et sur laquelle nous souhaitons également nous mobiliser : le retour à l’agriculture de terrains achetés par les collectivités, il y a quelques années et qui sont actuellement en friche. Il arrive souvent en effet que les municipalités ont acquis des terrains pour réaliser des projets qu’elles n’ont pas ou partiellement réalisés. Enfin notre attention se porte sur la nécessité de conserver le potentiel de production agricole quand il a été amputé par exemple par le retrait de terres. Je pense à la Vendée par exemple qui doit faire face à un flux migratoire important non seulement l’été, mais aussi pour un habitat permanent. Dans certains cas, l’irrigation a permis de maintenir le potentiel de production.
Est-ce que vos propositions ne sont pas trop coûteuses ?
JB : Il est vrai qu’on peut nous objecter que nos propositions sont trop coûteuses, notamment en matière de réhabilitation urbaine. Nous répondons qu’il existe des exemples réussis à Nantes, en Haute-Normandie, en Ardèche par exemple où il a été possible de créer des logements locatifs ou d’installer de nouvelles entreprises dans d’anciennes friches industrielles. Quant au financement, les conseils régionaux, les conseils régionaux, voire l’Union européenne et dans certains cas l’Ademe, pour la dépollution, sont prêts à apporter leur concours. Quand il y a de la volonté, il y a un chemin.
Josiane Béliard : En retenant comme mot d’ordre, « halte au gâchis du foncier », nous voulons dire aux élus, à tous les décideurs qu’il y a urgence à se préoccuper du gaspillage des terres agricoles. Malgré la sonnette d’alarme qui a pu être tirée depuis quelques années, l’évolution est toujours négative. (La France artificialise plus de 70 000 hectares de terre par an, soit l'équivalent en quatre ans de la surface agricole d'un département).
Est-ce que la loi d’avenir n’apporte pas des mesures pour mettre un terme à ce gaspillage ?
JB : La loi d’avenir renforce le rôle des Commissions départementales de consommation des espaces agricoles (CDCEA) créées en 2010, sans toutefois parvenir à un avis conforme qui s’imposerait. Certes, tous les acteurs du foncier, qu’il s’agisse de l’administration, des collectivités territoriales, des propriétaires, des agriculteurs, les organisations environnementales… ont leur mot à dire, mais leur avis reste consultatif.
Quelles sont les propositions que vous mettez sur la table ?
JB : Nous devons faire du lobbying auprès des collectivités locales pour leur faire prendre conscience de la nécessité d’avoir une approche sobre de la consommation des terres. Dans ce cadre, les propriétaires doivent absolument être consultés. L’agriculture est non seulement porteuse d’économie, mais elle participe aussi à la biodiversité naturelle et à l’entretien des paysages. Cette sobriété doit s’exprimer dans le renouvellement urbain en faisant appel à de nouveaux modes d’urbanisation moins consommateurs d’espace. Pour ce qui nous concerne nous entendons mettre l’accent sur la réhabilitation des friches industrielles qui constituent de très vilaines cicatrices dans nos villes. Autre situation qui arrive fréquemment et sur laquelle nous souhaitons également nous mobiliser : le retour à l’agriculture de terrains achetés par les collectivités, il y a quelques années et qui sont actuellement en friche. Il arrive souvent en effet que les municipalités ont acquis des terrains pour réaliser des projets qu’elles n’ont pas ou partiellement réalisés. Enfin notre attention se porte sur la nécessité de conserver le potentiel de production agricole quand il a été amputé par exemple par le retrait de terres. Je pense à la Vendée par exemple qui doit faire face à un flux migratoire important non seulement l’été, mais aussi pour un habitat permanent. Dans certains cas, l’irrigation a permis de maintenir le potentiel de production.
Est-ce que vos propositions ne sont pas trop coûteuses ?
JB : Il est vrai qu’on peut nous objecter que nos propositions sont trop coûteuses, notamment en matière de réhabilitation urbaine. Nous répondons qu’il existe des exemples réussis à Nantes, en Haute-Normandie, en Ardèche par exemple où il a été possible de créer des logements locatifs ou d’installer de nouvelles entreprises dans d’anciennes friches industrielles. Quant au financement, les conseils régionaux, les conseils régionaux, voire l’Union européenne et dans certains cas l’Ademe, pour la dépollution, sont prêts à apporter leur concours. Quand il y a de la volonté, il y a un chemin.