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Maladies du bois

Contre les maladies du bois de la vigne, des différences probantes entre clones de chardonnay

Travaillant à la chambre d’Agriculture de Bourgogne Franche-Comté, Claire Grosjean est en charge des questions se posant autour des maladies du bois de la vigne. Avec Christèle Guillier de l’UMR Agroécologie, elle présentait la comparaison de la réponse de deux clones de chardonnay à l’Esca/BDA.

Par Publié par Cédric Michelin
Contre les maladies du bois de la vigne, des différences probantes entre clones de chardonnay

Les maladies du bois de la vigne sont la « grande préoccupation » de la filière bourguignonne depuis plusieurs années. Les deux femmes cherchent donc les facteurs modulant l’expression de ces maladies du bois de la vigne. Un trvaial conduit en collaboration avec la chambre d’Agriculture de l’Yonne depuis 2015 et l’Université de Reims Champagne-Ardennes et dans le but aujourd’hui est de valider davantage de travaux de ces laboratoires. Une piste est de savoir si une notation des clones peut être intéressant, en fonction de critères agronomiques ET sanitaires.

Présentant les résultats agronomiques de la parcelle plantée à Chablis, Claire Grosjean expliquait que différents couples de porte-greffes (Fercal et 41B) et de clones (76 ; 95) ont été testés. Des différences ont alors été observées. Par exemple, pour des pieds asymptomatiques, le clone 95 de chardonnay est plus vigoureux que le clone 76 de ce même cépage. Mais également lorsque les pieds du clone 95 sont malades, ils dépassent le clone 76 du témoin "indemne", en termes de vigueur, d’activité photosynthétique, de volume foliaire, de nombre de grappes ou encore de résistance au stress hydrique. Preuve donc qu’une notation sanitaire en la matière est intéressante.

Repérer les maladies à l’aide de molécules

Christèle Guilier, de l’UMR Agroécologie, s’occupe, quant à elle, du criblage des molécules élicitrices au sein du vignoble pour réaliser des traitements statistiques à partir des données collectées. Elle arrive ainsi à séparer les deux clones en fonction de différences sur de simples données, ici avec la présence et taux de certains métabolites. Par cette méthode à base de graphiques, elle peut séparer au sein d’un même clone, sans autre indication que ses statistiques, les pieds sains de ceux malades. En s’intéressant à ces différences, et en remontant donc aux molécules réellement derrières, la scientifique espère trouver des marqueurs. Une découverte qui permettrait dès lors de repérer plus rapidement lesdites maladies du bois, sur pieds ou sur feuilles. Et cela peut-être même avant que des symptômes ne s’expriment… Mais une grande partie des composés repérés sont encore inconnus. Il faudra du temps pour les caractériser dans des librairies de molécules connues. Reste également à vérifier que ces métabolites ou marqueurs de maladies, s’expriment bien de la même façon tous les millésimes, et non en fonction d’autres facteurs.

Le croisement de données avec d’autres études et laboratoires doit permettre d’avancer plus rapidement sur ce sujet capital pour tous les vignerons.