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Relations commerciales

Coop de France attend un changement de paradigme sur les relations commerciales

Présentant ses résultats 2016, Coop de France a insisté sur l’impact de la guerre des prix, qui fragilise les coopératives en dépit de leur résilience et de leur solidité financière. L’organisation espère que la loi qui fera suite aux Etats généraux de l’alimentation marquera un réel changement dans les négociations commerciales. 

Par Publié par Cédric Michelin
Coop de France attend un changement de paradigme sur les relations commerciales

Avec un chiffre d’affaires 2016 consolidé de 85,9 milliards d’euros pour un résultat net global de 904 millions d’euros, la coopération agricole se porte bien en dépit d’un léger recul par rapport à 2015. Présentant les résultats de l’année passée, le 14 décembre, le président de Coop de France, Michel Prugue, et son directeur général, Pascal Viné, ont insisté sur la capacité de résilience et la solidité financière des coopératives agricoles (21 milliards d’euros de capitaux propres). En 2017, la consolidation de la coopération agricole s’est poursuivie avec 80 opérations de fusions, unions, acquisitions, soit un chiffre dans la moyenne des cinq dernières années, mais pour un volume plus élevé, 2,057 M€ contre 1,144 M€ en 2016. La rentabilité brute est de 3,57 % (contre 3,41 % en 2015), rentabilité qui varie en fonction des filières (de 1,72 % pour la filière bétail et viandes à 5,35 % en viticulture). Cette rentabilité reste cependant assez faible comparativement à celle d’autres secteurs économiques : 7,5 % pour les industries agroalimentaires, 8,4 % pour la construction aéronautique, 18,8 % pour les services financiers et les assurances et 20,2 % pour les communications. Une faible rentabilité « structurelle », a souligné Pascal Viné, ce qui « conforte la démarche de création de valeur engagée dans les Etats généraux de l’alimentation ».

Des attentes vis-à-vis des Etats généraux 

Impliquée dans tous les ateliers des Etats généraux de l’alimentation, Coop de France attend le volet législatif promis d’ici la fin du premier semestre 2018 pour un retour réellement effectif de la valeur au producteur. Si la charte d’engagement, signée en novembre, est signe de la volonté des acteurs de changer d’état d’esprit, « l’information de la signature de cette charte n’est pas redescendue jusqu’aux acteurs sur le terrain », estime Michel Prugue. En effet, les premières demandes qui ont été formulées dans le cadre des négociations commerciales 2018 « sont, comme en 2017, des demandes de baisses des prix », poursuit le président de Coop de France. Certaines enseignes ont même demandé à leurs fournisseurs le détail de leur prix de revient, pour mieux négocier à la baisse, relate Michel Prugue, sans pour autant s’étonner de cette situation qu’il redoutait.

L’accord commercial signé en 2015 entre Coop de France et la FCD avait, de la même façon, eu un très faible impact sur les comportements dans les boxes de négociation. Néanmoins, Coop de France juge que l’on sent un changement de paradigme dans la position du gouvernement qui ne privilégie plus uniquement le pouvoir d’achat du consommateur. « Pour peu que certains débats soient tranchés, nous aurons cette capacité à intégrer rapidement les attentes sociétales », estime Michel Prugue. Il faut notamment travailler sur l’équilibre économique.

Coop de France va par ailleurs lancer un grand débat sur ces sujets au premier semestre, en région et en département, via les plateformes numériques. L’organisation attend également de voir si les annonces du 21 décembre, en conclusion des Etats généraux, prendront bien en compte les spécificités de la coopération. Le texte de loi devrait intégrer les particularités des coopératives dans le cadre de la contractualisation. Deux ordonnances sont également prévues : l’une sur la transparence au sein des coopératives, l’autre sur la rénovation du Haut Conseil de la Coopération agricole. Coop de France salue enfin le travail engagé sur les plans de filières, travail qui permet de prendre en compte l’ensemble des marchés et non uniquement la GMS, notamment la restauration hors foyer et l’international, qui constituent des débouchés importants pour les coopératives.

Coop de France attend un changement de paradigme sur les relations commerciales

Coop de France attend un changement de paradigme sur les relations commerciales

Avec un chiffre d’affaires 2016 consolidé de 85,9 milliards d’euros pour un résultat net global de 904 millions d’euros, la coopération agricole se porte bien en dépit d’un léger recul par rapport à 2015. Présentant les résultats de l’année passée, le 14 décembre, le président de Coop de France, Michel Prugue, et son directeur général, Pascal Viné, ont insisté sur la capacité de résilience et la solidité financière des coopératives agricoles (21 milliards d’euros de capitaux propres). En 2017, la consolidation de la coopération agricole s’est poursuivie avec 80 opérations de fusions, unions, acquisitions, soit un chiffre dans la moyenne des cinq dernières années, mais pour un volume plus élevé, 2,057 M€ contre 1,144 M€ en 2016. La rentabilité brute est de 3,57 % (contre 3,41 % en 2015), rentabilité qui varie en fonction des filières (de 1,72 % pour la filière bétail et viandes à 5,35 % en viticulture). Cette rentabilité reste cependant assez faible comparativement à celle d’autres secteurs économiques : 7,5 % pour les industries agroalimentaires, 8,4 % pour la construction aéronautique, 18,8 % pour les services financiers et les assurances et 20,2 % pour les communications. Une faible rentabilité « structurelle », a souligné Pascal Viné, ce qui « conforte la démarche de création de valeur engagée dans les Etats généraux de l’alimentation ».

Des attentes vis-à-vis des Etats généraux 

Impliquée dans tous les ateliers des Etats généraux de l’alimentation, Coop de France attend le volet législatif promis d’ici la fin du premier semestre 2018 pour un retour réellement effectif de la valeur au producteur. Si la charte d’engagement, signée en novembre, est signe de la volonté des acteurs de changer d’état d’esprit, « l’information de la signature de cette charte n’est pas redescendue jusqu’aux acteurs sur le terrain », estime Michel Prugue. En effet, les premières demandes qui ont été formulées dans le cadre des négociations commerciales 2018 « sont, comme en 2017, des demandes de baisses des prix », poursuit le président de Coop de France. Certaines enseignes ont même demandé à leurs fournisseurs le détail de leur prix de revient, pour mieux négocier à la baisse, relate Michel Prugue, sans pour autant s’étonner de cette situation qu’il redoutait.

L’accord commercial signé en 2015 entre Coop de France et la FCD avait, de la même façon, eu un très faible impact sur les comportements dans les boxes de négociation. Néanmoins, Coop de France juge que l’on sent un changement de paradigme dans la position du gouvernement qui ne privilégie plus uniquement le pouvoir d’achat du consommateur. « Pour peu que certains débats soient tranchés, nous aurons cette capacité à intégrer rapidement les attentes sociétales », estime Michel Prugue. Il faut notamment travailler sur l’équilibre économique.

Coop de France va par ailleurs lancer un grand débat sur ces sujets au premier semestre, en région et en département, via les plateformes numériques. L’organisation attend également de voir si les annonces du 21 décembre, en conclusion des Etats généraux, prendront bien en compte les spécificités de la coopération. Le texte de loi devrait intégrer les particularités des coopératives dans le cadre de la contractualisation. Deux ordonnances sont également prévues : l’une sur la transparence au sein des coopératives, l’autre sur la rénovation du Haut Conseil de la Coopération agricole. Coop de France salue enfin le travail engagé sur les plans de filières, travail qui permet de prendre en compte l’ensemble des marchés et non uniquement la GMS, notamment la restauration hors foyer et l’international, qui constituent des débouchés importants pour les coopératives.