Guy Martin
Coop’Evolia et Génésia vont fusionner
Il y a quelques mois, un projet de fusion entre Coop’Evolia et deux autres coopératives d’insémination voisines était sur le point d’aboutir. Au dernier moment, la coopérative de la Loire a choisi d’abandonner l’aventure laissant Coop’Evolia et son homologue auvergnate Génésia fusionner à deux. Entretien avec Guy Martin, président de la nouvelle structure, laquelle tiendra son assemblée générale constituante le 21 décembre prochain à Paray-le-Monial.
Un rapprochement était à l’étude entre Coop’Evolia et d’autres coopératives d’insémination. Quel était ce projet ?
Guy Martin : historiquement, nous avions l’habitude de travailler avec Coopel, la coopérative d’insémination de la Loire. Nous avions déjà eu des projets de rapprochement et cela avait abouti, il y a 4 ou 5 ans, à la formation d’une union (GRC Bourgogne Rhône-Alpes) au sein de laquelle nous étions associés avec Coopel.
Dans le même temps, en 2010-2011, nous nous sommes aussi rapprochés de Génésia, la coopérative d’insémination du nord Auvergne. C’était au moment où nous souhaitions nous lancer dans la commercialisation de repro-fournitures (petits matériel, minéraux…). Génésia avait déjà développé une filiale dédiée à cette activité et nous avons décidé de prendre part à cette filiale.
En 2011, le départ de notre directeur, Guy Pégoud, a été le déclencheur d’une nouvelle réflexion. Comme nos relations se passaient très bien avec Coopel d’un côté et Génésia de l’autre, nous avons eu l’idée d’aller plus loin avec nos deux voisins. Nous nous sommes mis à travailler ensemble à un projet de fusion des trois coopératives. Le projet a mûri pendant environ un an et demi jusqu’à ce que les trois conseils d’administration adoptent ce projet de fusion.
Mais l’une des trois coopératives signataires a finalement abandonné le projet. Pourquoi ?
G. M. : c’est arrivé assez subitement dans le dernier mois. Coopel, la coopérative de la Loire, n’a plus souhaité prendre part à cette fusion. Alors qu’aucune voix ne s’était élevée dans la Loire durant les ans et demi de préparation et de présentation du projet, une contestation est soudainement apparue dans les dernières assemblées de section. Le contexte local des élections à la chambre d’agriculture n’y est sans doute pas étranger. L’hostilité est montée très vite argumentant que le département était assez gros pour rester tout seul et surfant sur une opposition entre laitiers et allaitants.
Finalement, la fusion s’est quand même faite, mais à deux ?
G. M. : nous avions prévu que même à deux, le projet pouvait vivre. Le 6 décembre dernier, les deux coopératives ont tenu leurs assemblées générales respectives. A Génésia comme à Coop’évolia, la décision d’aller vers la fusion a été votée à l’unanimité. La fusion proprement dite aura lieu le 21 décembre prochain à Paray-le-Monial. La nouvelle structure existe déjà. Juridiquement, il ne lui reste plus qu’à accueillir Génésia et Coop’Evolia en son sein. Le siège social est à Fontaines où est basé son directeur administratif. Le directeur général est quant à lui à Marmillat (63).
Quelle zone couvrira la nouvelle coopérative dont vous êtes devenu le président ?
G. M. : cela va de la Creuse à la Haute-Marne avec notamment les départements 23, 63, 03, 58, 71, 21 et 52. C’est l’équivalent d’un million trois cents mille vaches dont plus d’un millions de vaches allaitantes.
Quelles sont les motivations d’une telle fusion ?
G. M. : ce sont bien sûr les économies d’échelle. Coop’Evolia et Génésia sont deux coopératives qui se ressemblent en termes de volumes et de territoires. Nous sommes dans des régions où la densité d’inséminations est finalement relativement faible. C’est ce qui oblige à se restructurer. C’est aussi un moyen de se consolider pour l’avenir. En race charolaise, nous allons représenter désormais pratiquement la moitié de la zone nationale. Cela équivaut à un potentiel considérable ! Le seul bémol, c’est que nous devrons composer sur cette zone avec deux unités de sélection charolaises différentes (Créavia et Gènes diffusion). Notre défi sera de faire en sorte que ces deux entreprises puissent travailler en commun. Une entente indispensable pour pouvoir investir mutuellement dans la génomique.
La finalité d’une telle fusion est de devenir plus fort pour pouvoir conserver la propriété génétique de nos animaux. Nos outils coopératifs nous ont jusque-là permis à nous, éleveurs, de rester propriétaires de notre génétique bovine. Mais pour le rester, cela demande d’investir dans des technologies coûteuses. C’est pour cela que nous avons choisi de fusionner.
Guy Martin : historiquement, nous avions l’habitude de travailler avec Coopel, la coopérative d’insémination de la Loire. Nous avions déjà eu des projets de rapprochement et cela avait abouti, il y a 4 ou 5 ans, à la formation d’une union (GRC Bourgogne Rhône-Alpes) au sein de laquelle nous étions associés avec Coopel.
Dans le même temps, en 2010-2011, nous nous sommes aussi rapprochés de Génésia, la coopérative d’insémination du nord Auvergne. C’était au moment où nous souhaitions nous lancer dans la commercialisation de repro-fournitures (petits matériel, minéraux…). Génésia avait déjà développé une filiale dédiée à cette activité et nous avons décidé de prendre part à cette filiale.
En 2011, le départ de notre directeur, Guy Pégoud, a été le déclencheur d’une nouvelle réflexion. Comme nos relations se passaient très bien avec Coopel d’un côté et Génésia de l’autre, nous avons eu l’idée d’aller plus loin avec nos deux voisins. Nous nous sommes mis à travailler ensemble à un projet de fusion des trois coopératives. Le projet a mûri pendant environ un an et demi jusqu’à ce que les trois conseils d’administration adoptent ce projet de fusion.
Mais l’une des trois coopératives signataires a finalement abandonné le projet. Pourquoi ?
G. M. : c’est arrivé assez subitement dans le dernier mois. Coopel, la coopérative de la Loire, n’a plus souhaité prendre part à cette fusion. Alors qu’aucune voix ne s’était élevée dans la Loire durant les ans et demi de préparation et de présentation du projet, une contestation est soudainement apparue dans les dernières assemblées de section. Le contexte local des élections à la chambre d’agriculture n’y est sans doute pas étranger. L’hostilité est montée très vite argumentant que le département était assez gros pour rester tout seul et surfant sur une opposition entre laitiers et allaitants.
Finalement, la fusion s’est quand même faite, mais à deux ?
G. M. : nous avions prévu que même à deux, le projet pouvait vivre. Le 6 décembre dernier, les deux coopératives ont tenu leurs assemblées générales respectives. A Génésia comme à Coop’évolia, la décision d’aller vers la fusion a été votée à l’unanimité. La fusion proprement dite aura lieu le 21 décembre prochain à Paray-le-Monial. La nouvelle structure existe déjà. Juridiquement, il ne lui reste plus qu’à accueillir Génésia et Coop’Evolia en son sein. Le siège social est à Fontaines où est basé son directeur administratif. Le directeur général est quant à lui à Marmillat (63).
Quelle zone couvrira la nouvelle coopérative dont vous êtes devenu le président ?
G. M. : cela va de la Creuse à la Haute-Marne avec notamment les départements 23, 63, 03, 58, 71, 21 et 52. C’est l’équivalent d’un million trois cents mille vaches dont plus d’un millions de vaches allaitantes.
Quelles sont les motivations d’une telle fusion ?
G. M. : ce sont bien sûr les économies d’échelle. Coop’Evolia et Génésia sont deux coopératives qui se ressemblent en termes de volumes et de territoires. Nous sommes dans des régions où la densité d’inséminations est finalement relativement faible. C’est ce qui oblige à se restructurer. C’est aussi un moyen de se consolider pour l’avenir. En race charolaise, nous allons représenter désormais pratiquement la moitié de la zone nationale. Cela équivaut à un potentiel considérable ! Le seul bémol, c’est que nous devrons composer sur cette zone avec deux unités de sélection charolaises différentes (Créavia et Gènes diffusion). Notre défi sera de faire en sorte que ces deux entreprises puissent travailler en commun. Une entente indispensable pour pouvoir investir mutuellement dans la génomique.
La finalité d’une telle fusion est de devenir plus fort pour pouvoir conserver la propriété génétique de nos animaux. Nos outils coopératifs nous ont jusque-là permis à nous, éleveurs, de rester propriétaires de notre génétique bovine. Mais pour le rester, cela demande d’investir dans des technologies coûteuses. C’est pour cela que nous avons choisi de fusionner.