Coup de projecteur sur l'installation
régionales, la Safer Bourgogne Franche-Comté a dressé un bilan
satisfaisant de son action. Les fondamentaux du marché foncier agricole,
sylvicole et viticole restent bien présents avec la volonté de
favoriser au maximum les installations rentables et vivables.
Différents modèles d'installation
Acteur majeur du développement territorial, la Safer a saisi l'occasion de son assemblée générale, le 5 juin à Dôle dans le Jura, pour réaffirmer son rôle, ses missions et les principales orientations de son action. La valorisation des projets agricoles sur tout le territoire, pour toutes les filières, amène à placer la transmission d'exploitation et l'installation au centre des préoccupations. Mais il ne s'agit pas d'installer pour installer, la Safer BFC veille à la rentabilité économique des projets et « à leur vivabilité ».
« Il faut anticiper et accompagner les transmissions dans toutes les filières en réfléchissant à différents modèles d'installation ».
Ensemble, c'est mieux
Une table ronde réunissant de jeunes installés, des responsables professionnels, une élue territoriale et un représentant du ministère de l'Agriculture, a montré combien la diversité des projets et des contextes devait conduire à trouver des solutions pérennes en adaptant les montages et les solutions au cas par cas.
La Bourgogne fait partie des régions les plus dynamiques en terme d'installation. Au centre de cette dynamique, l'installation de hors cadre familiaux représente un enjeu essentiel pour la pérennité et la diversité des productions sur les territoires ruraux. Pour qu'un dossier aboutisse favorablement, il faut souvent innover et trouver le meilleur montage financier par rapport à une situation donnée. Mais ces installations peuvent être plus fragiles que d'autres, il faut donc aussi mettre l'accent sur l'accompagnement humain. Sur tous ces plans, la réflexion de la profession s'organise de façon transversale, les OPA ayant fait leur depuis longtemps la devise : "Ensemble, c'est mieux".
Economiser le foncier
L'activité forestière reste forte sur un territoire où la forêt occupe 43 % de l'espace. L'aménagement du parcellaire forestier et la transmission de massifs forestiers font donc partie des grandes orientations de l'action de la Safer, de même que le développement économique local. La Safer BFC travaille ainsi en partenariat avec les collectivités locales pour installer des porteurs de projets en milieu rural, mais en ayant toujours « le souci d'économiser le foncier ».
La nécessaire protection de l'environnement a aussi des implications sur le foncier, ce qui amène la Safer à accompagner des projets fonciers sur des zones de captage par exemple.
La connaissance approfondie du territoire et l'expertise foncière sont des atouts indéniables et recherchés par les partenaires et les investisseurs. Mais au plus près du terrain, la Safer est consciente de subir un déficit d'image. Entre rumeurs et manque d'information, « les jugements sont souvent hâtifs », les procès d'intention toujours à charge. Un exemple : l'un des principaux reproches porte sur le délicat exercice du droit de préemption. On en parle beaucoup, mais la Safer BFC l'exerce rarement. Ainsi, alors que, chaque année, elle produit 15.000 notifications, les préemptions ne dépassent pas la quarantaine de dossiers portant sur près de 100 hectares... En 2013 et 2014, la communication devrait donc prendre une nouvelle dimension, histoire de remettre un peu de bon sens dans tous les bruits qui courent.
Marchés fonciers
Le prix des terres en Bourgogne
A l'exception de la Côte-d'Or où le prix est resté stable, les départements bourguignons enregistraient en 2012 une légère progression du prix des terres libres. La hausse la plus marquée intervient en Saône-et-Loire (+6 %) sous l'influence du renchérissement des terres en Bresse chalonnaise, en Macônnais, en Chalonnais, en Clunysois et en Côte chalonnaise. Le prix moyen du département reste cependant le plus bas de la région à 2.410 €/ha.
Sur le marché des terres louées, la hausse des prix ne dépasse pas +2 %. Les moyennes départementales sont très proches de celles des terres libres. En bas de l'échelle, un hectare de terres louées en Saône-et-Loire se négocie à 2.090 €, mais il ne dépasse pas 3.000 € dans l'Yonne, le département le plus cher de la région.
Les prix à l'hectare des biens libres, comme des biens loués, sont nettement en dessous des moyennes nationales.
Le marché des vignes représente seulement 2 % des superficies (513 ha), mais 30 % des valeurs ; ces dernières étant très dépendantes des appellations concernées. Les prix en Saône-et-Loire sont restés globalement stables, contrairement à la Côte-d'Or où même les appellations régionales connaissaient une hausse. La pression reste très importante sur les appellations communales, les premiers et les grands crus.