Manuel Ruffez - journaliste à France Inter
Coupés des urbains
Alors que le XXe siècle a été l'ère des médias de masse, presse, radio et télévision évoluent avec l'arrivée d'Internet, métamédia qui regroupe tous les médium et plus encore (réseaux sociaux, mails...). Contre-pouvoir des trois premiers (exécutif, légisaltif, judiciaire) historiquement, les médias traditionnels sont confrontés à une crise économique (baisse des recettes publicitaires, des abonnements...). Du coup, certains ne cherchent plus forcément à donner aux citoyens une vision universelle et des clés de compréhension pour leur permettre à chacun d'acquérir une autonomie de jugement sur les faits de société et les décisions politiques. En pleine infobésité, et info-divertissements, comment le monde médiatique traite-t-il encore l'agriculture et la ruralité ? Rencontre avec des journalistes.
Comment faites-vous le lien entre agriculture et environnement dans les sujets sur France Inter ?
Manuel Ruffez : Sur France Inter, nous avons depuis des années une spécialiste des questions environnementales, et l’environnement est au cœur de nos préoccupations, c’est même pourrait-on dire, dans l’ADN de notre radio. Pour ma part, je m’occupe de l’agriculture, mais au sein du service Economie et Social de France Inter. De fait, quand nous traitons un sujet agricole, c’est généralement du point de vue de la production, des résultats, des techniques d’exploitation, des marchés mondiaux ou encore de l’exportation.
Ensuite, ils nous arrivent bien entendu de faire le lien, aussi bien pour souligner le rôle majeur des agriculteurs dans la préservation de notre environnement, mais aussi, parce qu’à France Inter nous n’éludons aucune question qui fâchent, pour le rôle de certains dans les pollutions dites « d’origine agricole ».
Pensez-vous que l’image des agriculteurs s’est ternie depuis quelques années dans l’opinion ?
M.R. : J’en ai malheureusement bien l’impression. L’agriculteur n’est plus, dans l’opinion généralement partagé, le paysan sympathique d’antan. C’est dû au fait que les citadins ne côtoient plus, et se sont même coupés pour beaucoup d’entre eux, du monde rural.
J’essuie moi-même souvent des remarques de quelques auditeurs sur ces « agriculteurs pollueurs », qui ne vivent que grâce aux subventions de l’Europe, et j’en passe. Tout cela n’a pas lieu d’être, et relève d’une triste caricature. Les enjeux et les problématiques sont toujours bien plus complexes que tout cela.
Sur quels sujets les paysans devraient-ils s’exprimer plus largement ?
M.R. : Sur leur cœur de métier, qui est de nous nourrir. Cela me parait essentiel par exemple de faire le lien avec le champ de blé et la baguette dont nous raffolons.
Je pense également que les agriculteurs devraient démontrer, à chacune de leurs interventions, à quel point la nature qui les entoure est importante pour eux, et que sans elle, et sa gestion à long terme, leur métier n’existerait plus.
Quels sont pour vous les symboles du monde agricole ?
M.R. : Nature, alimentation, saisonnalité, travail, passion, transmission.
La France se fait dépasser sur les podiums en matière agricole en Europe et dans le monde, c’est un sujet « transversal » France Inter ou cela reste confié à l’agricole ?
M.R. : Chez nous à France Inter, l’agriculture est un des pans du service Economie et Social. Donc la place de la France en matière de productions agricoles, et matière d’exportations, en matière de balance commerciale restera traitée par « l’agricole », dans la mesure où tout cela relève bel et bien de l’économie.
Manuel Ruffez : Sur France Inter, nous avons depuis des années une spécialiste des questions environnementales, et l’environnement est au cœur de nos préoccupations, c’est même pourrait-on dire, dans l’ADN de notre radio. Pour ma part, je m’occupe de l’agriculture, mais au sein du service Economie et Social de France Inter. De fait, quand nous traitons un sujet agricole, c’est généralement du point de vue de la production, des résultats, des techniques d’exploitation, des marchés mondiaux ou encore de l’exportation.
Ensuite, ils nous arrivent bien entendu de faire le lien, aussi bien pour souligner le rôle majeur des agriculteurs dans la préservation de notre environnement, mais aussi, parce qu’à France Inter nous n’éludons aucune question qui fâchent, pour le rôle de certains dans les pollutions dites « d’origine agricole ».
Pensez-vous que l’image des agriculteurs s’est ternie depuis quelques années dans l’opinion ?
M.R. : J’en ai malheureusement bien l’impression. L’agriculteur n’est plus, dans l’opinion généralement partagé, le paysan sympathique d’antan. C’est dû au fait que les citadins ne côtoient plus, et se sont même coupés pour beaucoup d’entre eux, du monde rural.
J’essuie moi-même souvent des remarques de quelques auditeurs sur ces « agriculteurs pollueurs », qui ne vivent que grâce aux subventions de l’Europe, et j’en passe. Tout cela n’a pas lieu d’être, et relève d’une triste caricature. Les enjeux et les problématiques sont toujours bien plus complexes que tout cela.
Sur quels sujets les paysans devraient-ils s’exprimer plus largement ?
M.R. : Sur leur cœur de métier, qui est de nous nourrir. Cela me parait essentiel par exemple de faire le lien avec le champ de blé et la baguette dont nous raffolons.
Je pense également que les agriculteurs devraient démontrer, à chacune de leurs interventions, à quel point la nature qui les entoure est importante pour eux, et que sans elle, et sa gestion à long terme, leur métier n’existerait plus.
Quels sont pour vous les symboles du monde agricole ?
M.R. : Nature, alimentation, saisonnalité, travail, passion, transmission.
La France se fait dépasser sur les podiums en matière agricole en Europe et dans le monde, c’est un sujet « transversal » France Inter ou cela reste confié à l’agricole ?
M.R. : Chez nous à France Inter, l’agriculture est un des pans du service Economie et Social. Donc la place de la France en matière de productions agricoles, et matière d’exportations, en matière de balance commerciale restera traitée par « l’agricole », dans la mesure où tout cela relève bel et bien de l’économie.