Face aux difficultés
Cultiver les solutions
L’association AgriSolidarité vient en aide aux agriculteurs et aux
viticulteurs rencontrant des difficultés. Son assemblée générale s’est
tenue le 10 avril dernier, traitant de la question du stress, constats
et solutions.
viticulteurs rencontrant des difficultés. Son assemblée générale s’est
tenue le 10 avril dernier, traitant de la question du stress, constats
et solutions.
Plus de cinquante personnes étaient réunies à Blanzy le 10 avril, sur l'invitation d'Odile Joly, présidente de l'AgriSolidarité, pour entendre le message de François-Régis Lenoir, agriculteur et psychologue dans les Ardennes, spécialisé du stress. Cette action s'inscrit dans le partenariat avec la MSA de Bourgogne, soutenue par le Fonds d'Assurance Maladie des exploitants agricoles. François-Régis Lenoir s’appliqua durant plus d’une heure à décrire les phénomènes du stress et formuler quelques solutions attendues par le public.
L’origine du stress
L'accélération des changements, les modifications des réglementations, l'incertitude par rapport à l'avenir, le développement de l'individualisme, la nécessité d'être de plus en plus compétent, plus performant, plus productif sont autant de contraintes fortes qui pèsent sur l'équilibre des personnes. « Chacun réagit différemment aux mêmes contraintes. Les ressources sont dans notre tête », insiste François-Régis Lenoir. « Quand vous vous sentez pressés, fatigués, quand vous avez des soucis, vous êtes davantage exposés aux risques professionnels. Il est important de savoir reconnaître ces facteurs et de ne pas les minimiser ».
Surinvestissement de la sphère professionnelle = danger !
La gestion du stress passe par la recherche de l'équilibre entre les quatre sphères de l'individu : famille - personnel - social - professionnel.
« Même si à certaines périodes de la vie, certaines sphères dominent plus que d'autres, il est essentiel qu'elles existent à minima. Avoir du temps pour sa famille, préserver son adhésion à un club sportif, avoir des relations amicales, pour ne pas tout investir dans la vie professionnelle », conseille François-Régis Lenoir. « En agriculture, comme dans tous les autres secteurs, on constate que celui qui a tout misé sur l'aspect professionnel se met en danger ».
Le stress chronique est insidieux, il s'installe sur un temps long. Il assombrit le filtre de la réalité et l'avenir est perçu comme une menace. « Plus je suis centré sur moi, moins je suis vigilant à la manière dont fonctionne mon environnement ».
Reconnaître des signaux d'alerte
Le psychologue continue en expliquant comment s'installent les idées suicidaires. Les histoires familiales, des événements de la vie impactent la personne dans le long terme. Au moment d'un accident, d'un décès, la personne est souvent entourée. C'est plus tard, dans l'année qui suit qu'une fragilité peut s'installer… Bref, quand on est isolé sur sa ferme, la qualité des relations avec les voisins est essentielle. C'est l'ambiance du quotidien qui domine.
Rien n'est systématique, mais on peut s'inquiéter d'une personne qui met constamment ses difficultés sur le compte des autres –la MSA, la banque, la coopérative, le syndicat, le voisin, etc.)–, qui change de comportement, se centre excessivement sur elle-même, qui devient agressive, se replie sur elle, ne voit plus d'utilité à ce qu'elle fait.
Comment réagir ?
Des solutions individuelles existent dès lors que la personne est consciente du risque. « Tout d'abord, reprendre le contrôle des éléments sur lesquels nous pouvons agir, ceux qui dépendent de nous : nous ne pouvons pas agir sur la météo, mais nous pouvons agir sur notre organisation par exemple », conseille le psychologue. « Trouver des solutions adaptées problème par problème, pas tout à la fois. Conserver une vie avec plusieurs sphères identitaires. Transformer une menace en un challenge. Apprendre à travailler ensemble ».
À un échelon plus collectif, il est essentiel de développer des partenariats centrés sur l'humain. À l'instar de ce que propose l’association AgriSolidarité, mettre autour de la table tous les acteurs locaux pour accompagner et donner des perspectives d'avenir.
Au cœur de l'humain
Comme l'indique François-Régis Lenoir, l’existence d'une association comme AgriSolidarité dans un département est un atout pour mettre la personne au centre de tout. « Par votre accompagnement, sachez-le, votre association se situe dans la prévention primaire ».
L'accompagnement des situations fragiles apporte du soutien concret, d'abord une écoute de la personne et la mise en place d’une relation de confiance, puis la possibilité d’aborder la technique, l’économique ou le juridique. L'association permet aussi de recenser ces situations et de veiller à ce qu'on ne les oublie pas. Les comités locaux d'AgriSolidarité ont ce rôle de proximité et de culture du lien pour rompre l'isolement.
Des formations sont proposées pour rester dans la course, ne pas décrocher, pour prendre confiance en soi et envisager l'avenir sans le subir : "Avenir en soi" avec la MSA, "Comment se préserver et agir en situation de stress" et "Et si j'imaginais demain..." avec la chambre d'agriculture.
Pour Christian Gillot, vice-président du conseil général, « l'association AgriSolidarité est vraiment indispensable pour l'agriculture du département. Le lien social n'a pas de prix. Il faut aller vers les autres ».
Quelques témoignages de personnes accompagnées par AgriSolidarité
Contacts AgriSolidarité : 03.85.39.53.06 (nord du département) ou 03.85.29.55.71 (sud du département).
L’origine du stress
L'accélération des changements, les modifications des réglementations, l'incertitude par rapport à l'avenir, le développement de l'individualisme, la nécessité d'être de plus en plus compétent, plus performant, plus productif sont autant de contraintes fortes qui pèsent sur l'équilibre des personnes. « Chacun réagit différemment aux mêmes contraintes. Les ressources sont dans notre tête », insiste François-Régis Lenoir. « Quand vous vous sentez pressés, fatigués, quand vous avez des soucis, vous êtes davantage exposés aux risques professionnels. Il est important de savoir reconnaître ces facteurs et de ne pas les minimiser ».
Surinvestissement de la sphère professionnelle = danger !
La gestion du stress passe par la recherche de l'équilibre entre les quatre sphères de l'individu : famille - personnel - social - professionnel.
« Même si à certaines périodes de la vie, certaines sphères dominent plus que d'autres, il est essentiel qu'elles existent à minima. Avoir du temps pour sa famille, préserver son adhésion à un club sportif, avoir des relations amicales, pour ne pas tout investir dans la vie professionnelle », conseille François-Régis Lenoir. « En agriculture, comme dans tous les autres secteurs, on constate que celui qui a tout misé sur l'aspect professionnel se met en danger ».
Le stress chronique est insidieux, il s'installe sur un temps long. Il assombrit le filtre de la réalité et l'avenir est perçu comme une menace. « Plus je suis centré sur moi, moins je suis vigilant à la manière dont fonctionne mon environnement ».
Reconnaître des signaux d'alerte
Le psychologue continue en expliquant comment s'installent les idées suicidaires. Les histoires familiales, des événements de la vie impactent la personne dans le long terme. Au moment d'un accident, d'un décès, la personne est souvent entourée. C'est plus tard, dans l'année qui suit qu'une fragilité peut s'installer… Bref, quand on est isolé sur sa ferme, la qualité des relations avec les voisins est essentielle. C'est l'ambiance du quotidien qui domine.
Rien n'est systématique, mais on peut s'inquiéter d'une personne qui met constamment ses difficultés sur le compte des autres –la MSA, la banque, la coopérative, le syndicat, le voisin, etc.)–, qui change de comportement, se centre excessivement sur elle-même, qui devient agressive, se replie sur elle, ne voit plus d'utilité à ce qu'elle fait.
Comment réagir ?
Des solutions individuelles existent dès lors que la personne est consciente du risque. « Tout d'abord, reprendre le contrôle des éléments sur lesquels nous pouvons agir, ceux qui dépendent de nous : nous ne pouvons pas agir sur la météo, mais nous pouvons agir sur notre organisation par exemple », conseille le psychologue. « Trouver des solutions adaptées problème par problème, pas tout à la fois. Conserver une vie avec plusieurs sphères identitaires. Transformer une menace en un challenge. Apprendre à travailler ensemble ».
À un échelon plus collectif, il est essentiel de développer des partenariats centrés sur l'humain. À l'instar de ce que propose l’association AgriSolidarité, mettre autour de la table tous les acteurs locaux pour accompagner et donner des perspectives d'avenir.
Au cœur de l'humain
Comme l'indique François-Régis Lenoir, l’existence d'une association comme AgriSolidarité dans un département est un atout pour mettre la personne au centre de tout. « Par votre accompagnement, sachez-le, votre association se situe dans la prévention primaire ».
L'accompagnement des situations fragiles apporte du soutien concret, d'abord une écoute de la personne et la mise en place d’une relation de confiance, puis la possibilité d’aborder la technique, l’économique ou le juridique. L'association permet aussi de recenser ces situations et de veiller à ce qu'on ne les oublie pas. Les comités locaux d'AgriSolidarité ont ce rôle de proximité et de culture du lien pour rompre l'isolement.
Des formations sont proposées pour rester dans la course, ne pas décrocher, pour prendre confiance en soi et envisager l'avenir sans le subir : "Avenir en soi" avec la MSA, "Comment se préserver et agir en situation de stress" et "Et si j'imaginais demain..." avec la chambre d'agriculture.
Pour Christian Gillot, vice-président du conseil général, « l'association AgriSolidarité est vraiment indispensable pour l'agriculture du département. Le lien social n'a pas de prix. Il faut aller vers les autres ».
Quelques témoignages de personnes accompagnées par AgriSolidarité
« C'est un grand soutien de se savoir accompagné quand on est malade et que l'on a des difficultés financières ».
« Une confiance se met en place, car vous avez su rentrer en contact, par votre connaissance du terrain et du monde agricole ».
« On ne voyait pas d'issue. On a été écoutés par quelqu'un qui comprend de quoi on parle, qui montre des voies à éclaircir ».
Contacts AgriSolidarité : 03.85.39.53.06 (nord du département) ou 03.85.29.55.71 (sud du département).