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Moissons

Un bon départ… mais la prudence reste de mise

Dans l’Ain, le Rhône et en Saône-et-Loire, les moissons sont lancées ! La récolte a débuté par les orges d’hiver et les rendements sont là. Tous sont contents du début de récolte mais restent prudents pour la suite, marqués par les aléas climatiques des dernières années, avec une inquiétude pour les blés qui sèchent un peu trop rapidement ces derniers jours à cause des fortes chaleurs.

Par C. L. et R. M.
Moissons
EA 71
Les moissons sont lancées en Saône-et-Loire, dans l'Ain et dans le Rhône.

En Saône-et-Loire, la récolte des orges d’hiver est déjà faite pour Stéphane Convert, agriculteur sur la commune de La Charmée. Et sans surprise, elle est bien meilleure que celle de l’année passée. « Je suis à 85 q/ha de moyenne avec une bonne qualité. Les grains sont jolis, le PS est là, à 68-69, le calibrage aussi », se réjouit l’agriculteur. « Ce que l’on voit, quel que soit le niveau de rendement, c’est que c’est plus joli que l’an dernier, dans tous les secteurs. L’an dernier, on était déçu, les épis étaient courts. Cette année, ils sont assez longs ce qui fait que les rendements sont bons. Très honnêtement, on pouvait même s’attendre encore à plus, mais on ne va pas se plaindre ».
Car effectivement, avec 15 q/ha de plus que l’année dernière, la récolte est d’une autre nature pour Stéphane Convert. D’autant plus qu’elle se fait dans de très bonnes conditions, « contrairement à 2024 où les sols étaient humides à cause de la pluie et où on s’enfonçait avec la moissonneuse-batteuse ».
L’agriculteur va poursuivre les moissons avec la récolte de colza. « Visuellement, le colza est beau, mais il faut être prudent. Ce ne sera que lorsqu’il sera pesé qu’on aura une vraie idée du résultat de la récolte. Ensuite, on s’attaquera au blé, qui sèche un peu trop vite en ce moment avec les chaleurs », dit-il avec un peu d’inquiétude.
Dans l’Ain, Frédéric Viollet, agriculteur à Chazey-sur-Ain, l’assure aussi de son côté : « ça s’est très bien passé pour les orges, ça fait longtemps qu’on n’en a pas fait des comme cela. On est à 72 q/ha en moyenne, avec un PS de 68-69. C’est une jolie année, pour l’instant », insiste-t-il.
Car une récolte peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. Ainsi, la prudence reste de mise. « Je vais enchaîner avec les blés qui ne sont pas vilains pour l’instant. Mais on constate qu’ils sèchent quand même vite avec les températures actuelles ».
Le constat est donc le même entre les deux départements.

Premiers échos rassurants dans le Rhône

Dans le Rhône, « les moissons ont commencé tout doucement la semaine dernière, majoritairement avec l’orge d’hiver destinée à l’alimentation animale », indique Stéphane Peillet, céréalier à Saint-Priest et élu à la chambre d’agriculture du Rhône. Quelques parcelles ont été récoltées, dont un champ de colza bio, mais ce dernier reste marginal à ce stade. Les chantiers d’orge devraient se conclure rapidement, avec des rendements qualifiés de « corrects » par les premiers retours du terrain.
Dans le département, la moyenne est estimée à 60 q/ha, en hausse notable de 17,6 % par rapport à 2024 selon l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture. « On est autour de 7 à 7,5 tonnes à l’hectare, ce qui est plutôt satisfaisant », commente le céréalier, tout en rappelant que ces données restent très préliminaires. Les taux spécifiques, indicateurs clés de la qualité du grain, semblent, eux aussi, dans la norme. À l’échelle nationale, Agreste prévoit une récolte de 7,8 millions de tonnes d’orge d’hiver, en nette progression par rapport à l’an passé, mais encore en retrait par rapport à la moyenne quinquennale.
Les regards se tournent désormais vers les colzas et surtout les blés, dont l’état sanitaire est, une nouvelle fois, préoccupant. « Les blés étaient plutôt beaux jusqu’à maintenant, tout comme les autres cultures, mais ils ont beaucoup souffert des fortes chaleurs couplées aux vents du sud la semaine dernière. Ils annoncent encore du chaud dans les jours à venir, donc on reste très vigilants », alerte Stéphane Peillet. Le risque : un grain qui « cuit » trop vite, sans passer par une maturité normale, avec des pertes potentielles sur le rendement et la qualité. En parallèle, les irrigations battent leur plein, notamment sur les maïs qui entrent en phase de forte demande hydrique. Un début de moisson sans incident notable donc, mais qui se joue au jour le jour.