Dans un contexte de crise, la FNB s'apprête à tenir son congrès national les 7 et 8 février...
La FNB tiendra son congrès les 7 et 8 février autour d’un thème central : les incohérences politiques, entre accords de libre-échange qui feront entrer sur le territoire européen de la viande produite dans des conditions moins strictes qu’en France, et la volonté affichée, à travers les États généraux de l’alimentation, de préserver un modèle d’élevage français qualitatif et durable…

Avec un revenu 2017 qui reste en berne, autour de 13.000 € par an pour un éleveur, et une baisse des cours inexpliquée en fin d’année, la Fédération nationale bovine (FNB) a perçu positivement la dynamique des Etats généraux de l’alimentation. Mais si la nécessité de prendre en compte les coûts de production a été reconnue, les éleveurs ont toujours de fortes attentes.
En dépit de la charte d’engagement, « les négociations commerciales sont très dures et orientées vers de nouvelles baisses de prix, avec un impact sur le prix payé au producteur », a déploré Bruno Dufayet, président de la FNB, le 23 janvier. Les prix abusivement bas, à savoir des prix en-dessous du coût de production, doivent être sanctionnés par la loi, plaide-t-il, espérant que le texte ira plus loin que la loi Sapin II. Pour la FNB, l’inversion de la construction du prix ne peut passer que par la contractualisation : aujourd’hui, celle-ci ne représente que 1 % des volumes vendus en viande bovine, mais le plan de filière a pour ambition d’atteindre 30 % dans les cinq ans. Autre ambition du plan de filière, atteindre 40 % de viande bovine en Label rouge dans les rayons de la grande distribution. Il s’agit, pour la FNB, de répondre à une demande du consommateur : « la baisse de la consommation aujourd’hui s’explique plus par le mécontentement sur la qualité que par les vidéos de L214 », explique Bruno Dufayet. Une consommation qui n’a d’ailleurs pas autant baissé que ce que l’on dit et qui devrait tourner autour de -1 % en 2017. Et « le Label rouge reste le signe de qualité le plus reconnu du consommateur. L’enjeu est surtout de le rémunérer correctement auprès du producteur, et de faire accepter les coûts supplémentaires liés à la maturation », coûts qui ne s’avèrent cependant pas excessifs, autour de 6 centimes d’€ supplémentaires le kilo pour de la viande label rouge.
Inquiétude sur les accords de libre-échange
La démarche engagée par la filière correspond à la volonté affichée à Rungis par Emmanuel Macron d’une montée en gamme des produits français. Néanmoins, la FNB s’interroge sur la volonté réelle du gouvernement de préserver ce modèle d’élevage français à taille humaine - avec en moyenne 55 vaches par exploitation - gage de qualité, de durabilité et de respect du bien-être animal, quand les accords de libre-échange ouvrent la porte à de la viande importée et produite dans des conditions très différentes. Les exploitations canadiennes ou celles d’Amérique latine « sont à l’opposé du système français », rappelle Bruno Dufayet. « Au Canada, ce sont 26.000 animaux en moyenne », poursuit-il, et dans les pays du Mercosur, plus de 10.000 par exploitation. Or, si la viande importée dans le cadre des accords Ceta (entre l’Union européenne et le Canada) ou celui, en négociation, avec le Mercosur, devra nécessairement être sans hormones, les animaux pourront par contre avoir été nourris avec des farines animales, et des antibiotiques accélérateurs de croissance.
L’accord avec le Mercosur est d’autant plus inquiétant que la première offre d’un contingent de 70.000 tonnes a été refusé par le Mercosur, et que les négociations sont toujours en cours, pour un contingent probablement plus élevé, et sur les morceaux "nobles" (aloyau, rumsteck…), directement en concurrence avec la viande française.
Sans compter que la FNB sent poindre en parallèle un discours nouveau de la part des dirigeants français, incitant les éleveurs à être plus tolérants vis-à-vis de ces contingents qu’ils mettent en regard des ouvertures de marché, comme la Chine (lire l’encadré ci-dessous)…
« Or, on ne sait pas combien peut rapporter ce marché », explique Bruno Dufayet, « tandis qu’avec les accords Ceta et Mercosur, ce sont 20.000 à 30.000 éleveurs qui sont directement menacés ! ». La FNB attend donc un signe fort du président français vis-à-vis des négociations en cours. Tout comme Emmanuel Macron est attendu dans le cadre des négociations pour la Pac 2020… « Nous avons besoin d’un signal fort sur la volonté du gouvernement d’accompagner la transition de l’agriculture française vers la durabilité », insiste le président de la FNB.
Dans un contexte de crise, la FNB s'apprête à tenir son congrès national les 7 et 8 février...

Avec un revenu 2017 qui reste en berne, autour de 13.000 € par an pour un éleveur, et une baisse des cours inexpliquée en fin d’année, la Fédération nationale bovine (FNB) a perçu positivement la dynamique des Etats généraux de l’alimentation. Mais si la nécessité de prendre en compte les coûts de production a été reconnue, les éleveurs ont toujours de fortes attentes.
En dépit de la charte d’engagement, « les négociations commerciales sont très dures et orientées vers de nouvelles baisses de prix, avec un impact sur le prix payé au producteur », a déploré Bruno Dufayet, président de la FNB, le 23 janvier. Les prix abusivement bas, à savoir des prix en-dessous du coût de production, doivent être sanctionnés par la loi, plaide-t-il, espérant que le texte ira plus loin que la loi Sapin II. Pour la FNB, l’inversion de la construction du prix ne peut passer que par la contractualisation : aujourd’hui, celle-ci ne représente que 1 % des volumes vendus en viande bovine, mais le plan de filière a pour ambition d’atteindre 30 % dans les cinq ans. Autre ambition du plan de filière, atteindre 40 % de viande bovine en Label rouge dans les rayons de la grande distribution. Il s’agit, pour la FNB, de répondre à une demande du consommateur : « la baisse de la consommation aujourd’hui s’explique plus par le mécontentement sur la qualité que par les vidéos de L214 », explique Bruno Dufayet. Une consommation qui n’a d’ailleurs pas autant baissé que ce que l’on dit et qui devrait tourner autour de -1 % en 2017. Et « le Label rouge reste le signe de qualité le plus reconnu du consommateur. L’enjeu est surtout de le rémunérer correctement auprès du producteur, et de faire accepter les coûts supplémentaires liés à la maturation », coûts qui ne s’avèrent cependant pas excessifs, autour de 6 centimes d’€ supplémentaires le kilo pour de la viande label rouge.
Inquiétude sur les accords de libre-échange
La démarche engagée par la filière correspond à la volonté affichée à Rungis par Emmanuel Macron d’une montée en gamme des produits français. Néanmoins, la FNB s’interroge sur la volonté réelle du gouvernement de préserver ce modèle d’élevage français à taille humaine - avec en moyenne 55 vaches par exploitation - gage de qualité, de durabilité et de respect du bien-être animal, quand les accords de libre-échange ouvrent la porte à de la viande importée et produite dans des conditions très différentes. Les exploitations canadiennes ou celles d’Amérique latine « sont à l’opposé du système français », rappelle Bruno Dufayet. « Au Canada, ce sont 26.000 animaux en moyenne », poursuit-il, et dans les pays du Mercosur, plus de 10.000 par exploitation. Or, si la viande importée dans le cadre des accords Ceta (entre l’Union européenne et le Canada) ou celui, en négociation, avec le Mercosur, devra nécessairement être sans hormones, les animaux pourront par contre avoir été nourris avec des farines animales, et des antibiotiques accélérateurs de croissance.
L’accord avec le Mercosur est d’autant plus inquiétant que la première offre d’un contingent de 70.000 tonnes a été refusé par le Mercosur, et que les négociations sont toujours en cours, pour un contingent probablement plus élevé, et sur les morceaux "nobles" (aloyau, rumsteck…), directement en concurrence avec la viande française.
Sans compter que la FNB sent poindre en parallèle un discours nouveau de la part des dirigeants français, incitant les éleveurs à être plus tolérants vis-à-vis de ces contingents qu’ils mettent en regard des ouvertures de marché, comme la Chine (lire l’encadré ci-dessous)…
« Or, on ne sait pas combien peut rapporter ce marché », explique Bruno Dufayet, « tandis qu’avec les accords Ceta et Mercosur, ce sont 20.000 à 30.000 éleveurs qui sont directement menacés ! ». La FNB attend donc un signe fort du président français vis-à-vis des négociations en cours. Tout comme Emmanuel Macron est attendu dans le cadre des négociations pour la Pac 2020… « Nous avons besoin d’un signal fort sur la volonté du gouvernement d’accompagner la transition de l’agriculture française vers la durabilité », insiste le président de la FNB.
Dans un contexte de crise, la FNB s'apprête à tenir son congrès national les 7 et 8 février...

Avec un revenu 2017 qui reste en berne, autour de 13.000 € par an pour un éleveur, et une baisse des cours inexpliquée en fin d’année, la Fédération nationale bovine (FNB) a perçu positivement la dynamique des Etats généraux de l’alimentation. Mais si la nécessité de prendre en compte les coûts de production a été reconnue, les éleveurs ont toujours de fortes attentes.
En dépit de la charte d’engagement, « les négociations commerciales sont très dures et orientées vers de nouvelles baisses de prix, avec un impact sur le prix payé au producteur », a déploré Bruno Dufayet, président de la FNB, le 23 janvier. Les prix abusivement bas, à savoir des prix en-dessous du coût de production, doivent être sanctionnés par la loi, plaide-t-il, espérant que le texte ira plus loin que la loi Sapin II. Pour la FNB, l’inversion de la construction du prix ne peut passer que par la contractualisation : aujourd’hui, celle-ci ne représente que 1 % des volumes vendus en viande bovine, mais le plan de filière a pour ambition d’atteindre 30 % dans les cinq ans. Autre ambition du plan de filière, atteindre 40 % de viande bovine en Label rouge dans les rayons de la grande distribution. Il s’agit, pour la FNB, de répondre à une demande du consommateur : « la baisse de la consommation aujourd’hui s’explique plus par le mécontentement sur la qualité que par les vidéos de L214 », explique Bruno Dufayet. Une consommation qui n’a d’ailleurs pas autant baissé que ce que l’on dit et qui devrait tourner autour de -1 % en 2017. Et « le Label rouge reste le signe de qualité le plus reconnu du consommateur. L’enjeu est surtout de le rémunérer correctement auprès du producteur, et de faire accepter les coûts supplémentaires liés à la maturation », coûts qui ne s’avèrent cependant pas excessifs, autour de 6 centimes d’€ supplémentaires le kilo pour de la viande label rouge.
Inquiétude sur les accords de libre-échange
La démarche engagée par la filière correspond à la volonté affichée à Rungis par Emmanuel Macron d’une montée en gamme des produits français. Néanmoins, la FNB s’interroge sur la volonté réelle du gouvernement de préserver ce modèle d’élevage français à taille humaine - avec en moyenne 55 vaches par exploitation - gage de qualité, de durabilité et de respect du bien-être animal, quand les accords de libre-échange ouvrent la porte à de la viande importée et produite dans des conditions très différentes. Les exploitations canadiennes ou celles d’Amérique latine « sont à l’opposé du système français », rappelle Bruno Dufayet. « Au Canada, ce sont 26.000 animaux en moyenne », poursuit-il, et dans les pays du Mercosur, plus de 10.000 par exploitation. Or, si la viande importée dans le cadre des accords Ceta (entre l’Union européenne et le Canada) ou celui, en négociation, avec le Mercosur, devra nécessairement être sans hormones, les animaux pourront par contre avoir été nourris avec des farines animales, et des antibiotiques accélérateurs de croissance.
L’accord avec le Mercosur est d’autant plus inquiétant que la première offre d’un contingent de 70.000 tonnes a été refusé par le Mercosur, et que les négociations sont toujours en cours, pour un contingent probablement plus élevé, et sur les morceaux "nobles" (aloyau, rumsteck…), directement en concurrence avec la viande française.
Sans compter que la FNB sent poindre en parallèle un discours nouveau de la part des dirigeants français, incitant les éleveurs à être plus tolérants vis-à-vis de ces contingents qu’ils mettent en regard des ouvertures de marché, comme la Chine (lire l’encadré ci-dessous)…
« Or, on ne sait pas combien peut rapporter ce marché », explique Bruno Dufayet, « tandis qu’avec les accords Ceta et Mercosur, ce sont 20.000 à 30.000 éleveurs qui sont directement menacés ! ». La FNB attend donc un signe fort du président français vis-à-vis des négociations en cours. Tout comme Emmanuel Macron est attendu dans le cadre des négociations pour la Pac 2020… « Nous avons besoin d’un signal fort sur la volonté du gouvernement d’accompagner la transition de l’agriculture française vers la durabilité », insiste le président de la FNB.