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CAVB

De défi en défi pour le vignoble de Bourgogne en 2019 !

Vendredi 16 novembre, la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne inaugurait sa 146ème Fête des grands vins de Bourgogne au palais des congrès de Beaune, dans le cadre des festivités autour de la Vente des Hospices. L’occasion pour le président de la CAVB, Thiébault Huber de passer en revue l’actualité passée et à venir.

Par Publié par Cédric Michelin
De défi en défi pour le  vignoble de Bourgogne en 2019 !

« Enfin, la Bourgogne a le sourire », débutait-il pour souligner le retour d’une récolte pleine à 1,8 millions d’hectolitres en 2018, en plus de la belle récolte 2017 « en cave ». Mais rapidement, il abordait les sujets d’inquiétudes à commencer par le changement climatique. Pour essayer d’anticiper et de « nous prémunir », il rappelait le déploiement de 54 générateurs « anti-grêle » et l’étude de dispositifs « anti-gel et grêle » (filets, éoliennes…). Autre « levier assurantiel » contre les aléas, le VCI, volume complémentaire individuel, qui permet « de lisser » ses disponibles sur plusieurs années, « même si cela serait mieux d’embouteiller ces VCI en petits volumes », relançait-il en direction de l’INAO pour faire évoluer la réglementation. Dans ce sens d’ailleurs, la CAVB « sollicite souvent » les parlementaires de Bourgogne sur les questions d’actualités concernant la filière viti-vinicole : loi EGAlim, loi de finances, loi relative à la croissance des entreprises (Pacte)…

Délimitations Bourgogne et VSIG

Il évoquait ensuite deux « dossiers ». Le premier est un véritable serpent de mer puisqu’il s’agit de la délimitation de l’appellation Bourgogne, notamment dans sa partie Beaujolais. « Nous craignons qu’elle n’aille jusqu’aux portes de Lyon ou pire, exclut des vignerons en place ! ». Une réunion était prévue mercredi soir (jour du bouclage, NDLR) à ce sujet avec l’INAO.

Enfin, si le conseil de Bassin avait trouvé un point d’entente entre toutes les parties concernées par la production de VSIG – notamment en plaine de Bresse - avec la mise en place d’une zone « protégée » autour des AOC « sans sanctuariser », le ministère de l’Agriculture vient de rappeler qu’il n’existe pas de règle interdisant de planter des VSIG à côté de zones délimitées en AOC. L’histoire pourrait prendre un tour nouveau donc…

LE défi de l’environnement et…ZNT

Alors que ces deux sujets semblent complexes, il n’en n’est pourtant rien comparativement à la « pression médiatique », notamment sur la question des traitements phyto. Les polémiques pouvant naitre localement sur les réseaux sociaux ou exploser à tout instant sur les médias nationaux. « Nous sommes à un tournant que doit prendre le vignoble. Un virage important » pour s’engager dans la Charte des bonnes pratiques régionales, insistait Thiébault Huber. Si 2017 fut marqué par l’engagement à relever ce défi environnemental, si 2018 fut l’année de la communication autour d’un état des lieux – globalement déjà positif (aires de lavage…) -, 2019 doit amener « 4.500 vignerons et 30.000 ha de vignes de Bourgogne vers de meilleures pratiques environnementales, en améliorant matériels et pratiques ». Il y a urgence car une des mesure de la loi EGAlim risque d’interdire tout traitement à moins de 20 mètres des habitations (ZNTR zone de non traitement riverains). « En Bourgogne, si on doit arracher, cela aura des conséquences terribles. Nous avons interpellé le préfet de Région pour lui faire des propositions et rappeler nos engagements (Charte) au risque sinon d’aller au devant de recours juridiques » nombreux, mettait-il en garde.