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La FDSEA au DDT 71

« De la souplesse et du discernement ! »

En accueillant Christian Dussarrat, le nouveau DDT de Saône-et-Loire, le conseil d’administration de la FDSEA a passé en revue l'actualité. Surtout, il lui a adressé un message fort : la profession attend de vraies réponses aux multiples questions posées.
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Le 14 mai dernier, à l’issue de son conseil d’administration, la FDSEA accueillait le nouveau Directeur départemental des Territoires de Saône-et-Loire, Christian Dussarrat (lire encadré ci-dessous). L’occasion pour les uns comme pour les autres de faire plus ample connaissance avec celui qui succède à Monique Novat et qui vient tout juste de prendre ses fonctions le 2 mai dernier.

De vraies questions


S’en suivait un large tour de table au cours duquel les administrateurs de la FDSEA ont passé en revue nombre de dossiers d’actualité, mais aussi de fond. Yves Bonnot, président, ouvrait la voie, insistant sur l’attente du monde agricole « de messages forts et clairs sur les orientations » à prendre, alors que « notre agriculture est manifestement à un virage » et que « voilà une décennie au cours de laquelle notre profession a souffert d’un manque de reconnaissance du travail accompli ». Pour lui, « il faut que nous parvenions à reprendre un travail de concertation plus fort, entre la profession et l’administration, pour conduire ensemble des projets créateurs d’économie, d’emplois, de dynamisme dans nos campagnes… »
« La Saône-et-Loire fait partie des départements qui possèdent le plus grand nombre d’AOC », rappelait Bernard Lacour, secrétaire général. Et ce dernier d’interroger : « comment, dans un département aussi riche, développer une économie profitable à nos territoires ? ». Sa question introduisait la réflexion sur le Projet agricole départemental au travers de la démarche "L’avenir en confiance" : « nous devons avoir une approche offensive de la mise en avant de nos atouts, dans un contexte d’une population mondiale sans cesse croissante. De vraies questions se posent : l’avenir du hors-sol, celui de la production laitière dans nos régions intermédiaires ».

Les dossiers qui agacent…


Au sujet des relations entre profession et administration, « il faut ramener du bon sens pour accompagner les hommes et les femmes confrontés à des réalités qu’il nous faut bien résoudre, et cela que les textes les aient ou non prévues ». Ce qui impose « de vrais échanges constructifs entre votre administration et nous. Et puisque vous êtes là pour nous accompagner, nous sommes en attente de ce vrai travail entre profession et administration ».
Indéniablement, le ton était donné. Vice-président pour l’arrondissement d’Autun, Luc Jeannin dénonçait « l’erreur, la petite erreur, qui tue ! Une croix oubliée dans un dossier et, à la clé, une perte de plus de 35.000 € et l’avenir incertain d’une exploitation ». Et de poser une question : « que faut-il faire lorsque l’agriculteur n’a plus que sa bonne foi à plaider ? ».
Robert Martin embrayait le pas, citant « la pénalité Pac chez un viticulteur qui avait déclaré en 2010 en prairie permanente le terrain qui était destiné à une future plantation… ».
Chacun en appelait à une application des textes « avec souplesse et discernement », distinguant la faute à laquelle chacun peut être exposé de la fraude.

Malaise sous-jacent


« Nous avons ici les exploitations, les outils d’abattage et de transformation et les consommateurs à proximité », faisait état Louis Accary, président de la section avicole. « Alors qu’attendons-nous pour développer nos filières ? Il faut rappeler à chacun que si nous respectons les règles, il faut cesser d’entraver les projets de développement et qu’on nous laisse travailler ! » Ce sujet, on le sait, agace. On pense aux porcheries, aux poulaillers ou aux canardières, ici ou là, ou plutôt partout, qui voient des associations sans cesse remettre en cause leur existence. Sans parler de tous les projets morts dans l’œuf, par renoncement ou par crainte de susciter un même rejet de la part de voisins…
Pourtant, ici, comme le rappelait Yves Bonnot, « nous savons marier agriculture et environnement : la Saône-et-Loire l’a fait naturellement, sans détruire ni ses paysages, ni son environnement ». Encore faudrait-il enfin le reconnaître !





De l’Équipement aux territoires


Le nouveau DDT arrive du territoire de Belfort, où il avait travaillé, avant l’heure, dès 2006 au rapprochement de la DDAF et de la DDE de ce département, dont la fusion était intervenue au 1er janvier 2007 au sein d’une DDEA, direction département de l’Équipement et de l’Agriculture, soit deux ans avant ce que nous avons connu en Saône-et-Loire. Chez nous, la fusion des deux directions a donné naissance, le 1er janvier 2009, à la Direction départementale des Territoire, la DDT de Saône-et-Loire. L’origine professionnelle du nouveau directeur place ce dernier dans les anciens de l’Équipement, puisqu’il travaillait, avant la fusion, à la DDE du Territoire de Belfort, et avait effectué sa carrière au sein de ce corps de métier dans plusieurs départements, notamment le Gard, le Var ou encore la Seine-et-Marne.
« J’ai soif d’apprendre, d’entendre vos préoccupations, de connaître vos projets pour vous accompagner, dans le souci de maintenir et de développer l’Agriculture de votre département », soulignait Christian Dussarrat, avant de rappeler que, depuis six ans maintenant, il travaillait les questions agricoles « avec beaucoup de plaisir », ce qui l’a tout naturellement conduit à poursuivre sa carrière sur ce poste de DDT de Saône-et-Loire, où les questions agricoles occupent une place toute particulière. Et d’emblée de parler de « développement de l’Agriculture, d’aménagement du territoire », mais aussi « des questions environnementales, de protection de la ressource en eau… ». « Tous ces dossiers, j’entends y faire face avec vous. Je suis un fonctionnaire d’État, loyal, chargé de mettre en œuvre les textes votés par le Parlement avec mon patron, le préfet, et ainsi appliquer les orientations nationales avec le terrain ». Et plus tard, après l’exposé de plusieurs cas tendancieux, « ne me demandez pas de ne pas appliquer la loi : je suis ici pour la faire appliquer, certes intelligemment. Je me battrai avec vous pour la faire évoluer dans ces cas injustes que vous me présentez ».





Et aussi…


Président de la section bovine, Christian Bajard abordait la question de la contractualisation, laquelle doit se baser « sur des contrats qui intègrent les coûts de production ». S’il se félicitait des nouveaux marchés qui s’ouvrent, en particulier de la réouverture du marché turc, il regrettait la fermeture pendant des ponts comme celui de l’Ascension de la DDPP, ce qui entrave la sortie des animaux.
Président des Services de remplacement, Jean-Charles Blanchard interpellait le DDT sur la nécessité pour les agriculteurs de connaître avec précision le volume d’aides qui leur a été accordé dans le cadre de minimis, « pour y voir clair ».
Marie-Odile Morin présentait le travail conduit en lien avec les sous-préfectures et Pôle Emploi qui a permis à une quinzaine de conjointes de trouver un emploi, en période de crise de l’élevage notamment.
Quant à Colette Perrot, elle abordait la campagne en cours, lancée par la commission des agricultrices en lien avec la MSA, visant à sensibiliser les conjointes d’exploitants sans statut social. Elles seraient un tiers dans ce cas, sans couverture sociale, ni retraite à venir…
Paul Billonnet pour les anciens posait la question des retraites agricoles et de l’insuffisance de leur montant, ainsi que de l’abandon de la prise en charge de la dépendance.
Robert Martin attirait l’attention de Christian Dussarrat sur les conséquences du gel de février, certes sur les cultures, mais aussi sur les vignes dans le nord du Beaujolais. « De nombreuses parcelles, en particulier en vieilles vignes, présentent des problèmes de débourrement, leur aspect est mort ». Une mission d’enquête Calamités est prévue, pour étudier la perte de fond. De même pour nombre de pépiniéristes…