Crus du Beaujolais
De nouvelles ambitions
L’assemblée générale de l’ODG des crus du Beaujolais a réuni près de 200 viticulteurs à La Chapelle de Guinchay. L’occasion pour Audrey Charton de défendre les ambitions de la nouvelle mandature et de prôner l’intérêt collectif.
Drôle d’ambiance à La Chapelle de Guinchay, la commune qui accueillait l’assemblée générale de l’ODG des crus le 12 mai. Le rapport moral d’Audrey Charton, présidente de l’ODG, et la présentation du programme de la prochaine mandature, élaboré par son équipe, ont été les moments forts de ce rendez-vous de transition symbolisé par l’élection d’un nouveau conseil d’administration et prochainement du bureau. Entre sa volonté de tirer les dix crus du Beaujolais vers le haut et celle de prôner l’intérêt collectif, la viticultrice de Fleurie a vivement défendu les ambitions de la nouvelle mandature à l’occasion, peut-être, de sa dernière prise de parole en tant que présidente.
Pour donner plus de crédibilité au programme élaboré par son équipe, elle l’a soumis au vote de l’assemblée (4 absentions, 0 contre), tout en demandant à la salle si un autre groupe de viticulteurs avait travaillé sur un autre projet. En agissant ainsi, elle a subtilement renforcé la position de son équipe.
Dans son rapport moral, elle n’a pas non plus hésité à hausser le ton au moment d’exprimer son agacement envers certains détracteurs. « Je suis attristée, révoltée et écœurée de constater que certains d’entre nous s’acharnent sur des hommes, au lieu de porter et défendre des idées et des projets bénéfiques à nos crus ». Cette remarque sur laquelle elle a souhaité rebondir par la suite est la conséquence de la pression subie par Guillaume de Castelnau, actuellement membre de l’ODG des crus. A quelques heures de l’assemblée générale, le candidat au nouveau conseil d’administration décidait de se retirer de la liste. Audrey Charton s’est dit profondément « scandalisée » par cet épisode. « C’est à croire que les choses vont encore très bien, voire trop bien dans ce vignoble. C’est dans la sérénité et avec des hommes forts que le vignoble pourra se reconstruire », a-t-elle martelé.
Un programme, quatre axes
Quelques minutes après cette prise de position d’Audrey Charton, Guillaume de Castelnau présentait le programme et les ambitions de l’ODG pour cette nouvelle mandature. Ce plan s’inscrit dans la continuité puisque de nombreuses idées présentées à La Chapelle de Guinchay étaient déjà incluses dans la "Stratégie 2015-2018" dévoilée lors de la précédente assemblée générale de l’ODG des crus en juin 2015 à Odenas. Ce programme repose sur quatre axes : l’image, la commercialisation, la modernisation de l’outil de travail et l’émergence d’une vision commune.
A travers le premier axe, la nouvelle mandature vise la montée en gamme des dix appellations. « Comment faire pour que nos vins soient reconnus comme de grand vins ? Une hausse du prix de vente de nos vins doit être préconisée. C’est en donnant du rêve aux consommateurs que nous réussirons. Et ce sont les viticulteurs qui détiennent la clé », expliquait Guillaume de Castelnau. L’ODG compte également sur la valorisation des spécificités de chaque appellation et la mise en avant des « locomotives » du vignoble pour tirer l’image de l’ensemble du Beaujolais vers le haut.
La deuxième axe, la commercialisation, passe par le développement de la vente directe. La formation, l’information et les échanges entre viticulteurs sont autant d’outils que l’ODG veut voir se développer. « La vente doit devenir une obsession, insistait-il. Nous devons être plus percutants dans notre communication. A vouloir trop communiquer dans tous les pays, on perd en efficacité. Au sein de la commission communication à l’interprofession, cinq pays ont été ciblés, ainsi que la Chine. La reconquête de Lyon est importante, tout comme la dimension œnotouristique. Sur ce volet, nous avons besoin du soutien de nos élus locaux ».
L’adaptation aux exigences environnementales, la recherche de gains de productivité et de la qualité sont les principaux fondements du troisième axe du programme basé sur la modernisation de la production. « L’ODG des crus dispose d’une commission technique. Elle est constituée essentiellement de jeunes viticulteurs. Cette commission est indispensable pour travailler sur l’avenir et le développement de notre vignoble. Je pense notamment à la baisse des coûts de production et au dossier des climats », affirmait notamment Audrey Charton dans son rapport moral.
« Je n’ai rien perdu mais j'ai appris »
Enfin, le quatrième axe vise à l’émergence d’une vision commune. Cet enjeu clairement défendu par Audrey Charton et son équipe a donc été le fil conducteur de cette assemblée générale. Outre les relations plus étroites avec les organismes techniques du vignoble (Sicarex, chambre d’agriculture, etc.), un rapport équilibré avec l’ODG beaujolais - beaujolais villages et des moyens de communication interne simples et clairs, Audrey Charton prônait surtout un changement d’état d’esprit. « Des viticulteurs s’étaient mis à l’écart des organisations professionnelles et ont construit leur commercialisation. Aujourd’hui, ils s’investissent à nouveau pour le collectif. Ce n’est pas un hasard. Ils ont compris le bien-fondé de notre action pour le développement de l’ensemble de la commercialisation des crus pour tous les viticulteurs. Les crus montent en puissance. Ils doivent promouvoir leur spécificité et leur propre identité, grandir et s’exprimer dans la solidité. C’est de cette façon que le Beaujolais pourra redevenir une grande région de la Bourgogne. Nous devons continuer à rassembler les énergies, les compétences et les connaissances dans l’ODG des crus », a clamé Audrey Charton, avant de conclure sa prise de parole par un bref bilan de ses deux années passées à la tête de l’ODG. « Je n’ai rien gagné, je n’ai rien perdu, mais j’ai beaucoup appris ».
Pour donner plus de crédibilité au programme élaboré par son équipe, elle l’a soumis au vote de l’assemblée (4 absentions, 0 contre), tout en demandant à la salle si un autre groupe de viticulteurs avait travaillé sur un autre projet. En agissant ainsi, elle a subtilement renforcé la position de son équipe.
Dans son rapport moral, elle n’a pas non plus hésité à hausser le ton au moment d’exprimer son agacement envers certains détracteurs. « Je suis attristée, révoltée et écœurée de constater que certains d’entre nous s’acharnent sur des hommes, au lieu de porter et défendre des idées et des projets bénéfiques à nos crus ». Cette remarque sur laquelle elle a souhaité rebondir par la suite est la conséquence de la pression subie par Guillaume de Castelnau, actuellement membre de l’ODG des crus. A quelques heures de l’assemblée générale, le candidat au nouveau conseil d’administration décidait de se retirer de la liste. Audrey Charton s’est dit profondément « scandalisée » par cet épisode. « C’est à croire que les choses vont encore très bien, voire trop bien dans ce vignoble. C’est dans la sérénité et avec des hommes forts que le vignoble pourra se reconstruire », a-t-elle martelé.
Un programme, quatre axes
Quelques minutes après cette prise de position d’Audrey Charton, Guillaume de Castelnau présentait le programme et les ambitions de l’ODG pour cette nouvelle mandature. Ce plan s’inscrit dans la continuité puisque de nombreuses idées présentées à La Chapelle de Guinchay étaient déjà incluses dans la "Stratégie 2015-2018" dévoilée lors de la précédente assemblée générale de l’ODG des crus en juin 2015 à Odenas. Ce programme repose sur quatre axes : l’image, la commercialisation, la modernisation de l’outil de travail et l’émergence d’une vision commune.
A travers le premier axe, la nouvelle mandature vise la montée en gamme des dix appellations. « Comment faire pour que nos vins soient reconnus comme de grand vins ? Une hausse du prix de vente de nos vins doit être préconisée. C’est en donnant du rêve aux consommateurs que nous réussirons. Et ce sont les viticulteurs qui détiennent la clé », expliquait Guillaume de Castelnau. L’ODG compte également sur la valorisation des spécificités de chaque appellation et la mise en avant des « locomotives » du vignoble pour tirer l’image de l’ensemble du Beaujolais vers le haut.
La deuxième axe, la commercialisation, passe par le développement de la vente directe. La formation, l’information et les échanges entre viticulteurs sont autant d’outils que l’ODG veut voir se développer. « La vente doit devenir une obsession, insistait-il. Nous devons être plus percutants dans notre communication. A vouloir trop communiquer dans tous les pays, on perd en efficacité. Au sein de la commission communication à l’interprofession, cinq pays ont été ciblés, ainsi que la Chine. La reconquête de Lyon est importante, tout comme la dimension œnotouristique. Sur ce volet, nous avons besoin du soutien de nos élus locaux ».
L’adaptation aux exigences environnementales, la recherche de gains de productivité et de la qualité sont les principaux fondements du troisième axe du programme basé sur la modernisation de la production. « L’ODG des crus dispose d’une commission technique. Elle est constituée essentiellement de jeunes viticulteurs. Cette commission est indispensable pour travailler sur l’avenir et le développement de notre vignoble. Je pense notamment à la baisse des coûts de production et au dossier des climats », affirmait notamment Audrey Charton dans son rapport moral.
« Je n’ai rien perdu mais j'ai appris »
Enfin, le quatrième axe vise à l’émergence d’une vision commune. Cet enjeu clairement défendu par Audrey Charton et son équipe a donc été le fil conducteur de cette assemblée générale. Outre les relations plus étroites avec les organismes techniques du vignoble (Sicarex, chambre d’agriculture, etc.), un rapport équilibré avec l’ODG beaujolais - beaujolais villages et des moyens de communication interne simples et clairs, Audrey Charton prônait surtout un changement d’état d’esprit. « Des viticulteurs s’étaient mis à l’écart des organisations professionnelles et ont construit leur commercialisation. Aujourd’hui, ils s’investissent à nouveau pour le collectif. Ce n’est pas un hasard. Ils ont compris le bien-fondé de notre action pour le développement de l’ensemble de la commercialisation des crus pour tous les viticulteurs. Les crus montent en puissance. Ils doivent promouvoir leur spécificité et leur propre identité, grandir et s’exprimer dans la solidité. C’est de cette façon que le Beaujolais pourra redevenir une grande région de la Bourgogne. Nous devons continuer à rassembler les énergies, les compétences et les connaissances dans l’ODG des crus », a clamé Audrey Charton, avant de conclure sa prise de parole par un bref bilan de ses deux années passées à la tête de l’ODG. « Je n’ai rien gagné, je n’ai rien perdu, mais j’ai beaucoup appris ».