De nouvelles clés de recrutement pour les métiers de production du vin
Les équipes d’Elzéar Wine Executive ont mené tout au long de l’année 2018 la première enquête de rémunération de la filière vin auprès de 800 personnes. L’objectif était de décrypter le marché du recrutement de la filière viti-vinicole, le rendre plus lisible et ainsi mieux cerner les profils de candidats et les critères de rémunération.
Après la première partie de l’enquête, parue en juillet 2019, sur quatre métiers de commercialisation, le cabinet vient de livrer la suite de son travail consacrée, cette fois, aux métiers de production du vin. Elzéar Wine Executive a présenté la deuxième partie de son enquête menée auprès de 277 collaborateurs de la filière viti-vinicole, répartis sur trois métiers de production : maître de chai, œnologue et directeur technique. Afin de recueillir des données les plus riches possibles, les équipes d’Elzéar Wine Executive ont ajouté aux aspects quantitatifs habituels (salaire, ancienneté, niveau d’études) des données qualitatives qui permettent d’affiner les profils-types présentés. Trois critères qualitatifs ont été retenus : l’expérience dans un Grand Cru (actuelle ou passée), l’expérience à l’étranger et le diplôme obtenu.
Critères variables d’un métier à l’autre
Pour ce qui est du maître de chai, le niveau d’étude constitue un critère neutre et l’expérience à l’étranger n’est pas directement déterminante pour la rémunération. Par contre, l’expérience Grand Cru constitue le critère le plus discriminant : la prévalence de ce critère dans la rémunération est clairement visible puisqu’elle permet une rémunération supérieure de 32%. Le profil d’ingénieurs agronomes présente lui aussi un saut qualitatif puisque, malgré leur faible ancienneté, ils ont un salaire légèrement supérieur (+10%). Ils se distinguent surtout par les critères qualitatifs, présentant un profil plus riche en termes d’expériences particulières.
Contrairement aux maîtres de chai, le niveau d’étude ne constitue pas un critère neutre pour les œnologues. L’ancienneté joue un rôle plus important dans l’échelle des rémunérations des œnologues que celle des maîtres de chai. L’expérience à l’étranger est très fréquente. Le taux de titulaires de DNO (Diplôme National d’Oenologue) est logiquement très élevé. Les profils les plus jeunes dépassent les 90% et la totalité des œnologues ayant moins de 5 ans d’expérience sont titulaires du DNO. L’expérience Grand Cru est très fréquente car élément fort du métier d’œnologue. Comme pour les maîtres de chai, la prévalence du critère d’expérience Grand Cru dans la rémunération des œnologues est visible puisqu’elle permet une rémunération supérieure de 16%. L’expérience Grand Cru se conjugue avec un fort taux d’expérience à l’étranger mais n’a pas de lien avec le niveau d’études ou l’ancienneté. Le profil d’ingénieur agronome est moins décisif que pour les maîtres de chai en termes de critères qualitatifs.
Pour ce qui est du directeur technique, le niveau d’études est assez homogène et constitue un critère neutre. En revanche, le critère d’ancienneté joue un rôle dans l’échelle des rémunérations. L’expérience à l’étranger est majoritaire. La tendance à suivre une formation d’ingénieur agronome s’affirme davantage depuis environ 15 ans. La prévalence du critère d’expérience Grand Cru dans la rémunération est clairement visible puisqu’elle permet une rémunération supérieure de 27%. L’expérience Grand Cru se conjugue avec un fort taux d’expérience à l’étranger et un niveau d’études sensiblement supérieur. Les ingénieurs agronomes, malgré leur plus faible ancienneté, présentent des critères qualitatifs supérieurs en termes d’expériences particulières.
Le qualitatif impacte la rémunération
En conclusion, le critère qualitatif ayant le plus fort impact sur le niveau de rémunération, pour les trois métiers étudiés, est l’expérience Grand Cru. Les profils bénéficiant d’une expérience Grand Cru présentent, de manière générale, des caractéristiques qualitatives supérieures, notamment un taux plus élevé d’expériences à l’étranger. Ce qui peut également expliquer pourquoi nos confrères de Côte d'Or ou d'AOC Grand Cru ont tendance à débaucher, concentrer et attirer les meilleurs profils, aux dépends des autres régions. Même si rémunération ne rime pas forcément avec qualification ou talent...