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Vente de Charolles

Début de saison très morose

Cette année, la vente de Charolles n’a pas échappé à la morosité ambiante. Avec seulement un tiers de reproducteurs vendus, elle subit de plein fouet une conjoncture très mauvaise dans l’élevage. Les prix du broutard et de la viande n’étant, ni à la hauteur du travail et des charges, ni de l’investissement en matière de génétique.
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La vente aux enchères de reproducteurs charolais organisée par l’Association des éleveurs d’Entre Saône et Loire a eu lieu le mercredi 24 septembre dernier. 77 animaux étaient présentés à la vente : 67 veaux de l’année plus 10 taureaux de 18 mois. Comme de coutume, de nombreux éleveurs étaient là, dès le matin, pour admirer les magnifiques spécimens sélectionnés. De l’avis de beaucoup, le lot présenté était d’une qualité remarquable avec, parmi eux, quelques champions en herbe faisant déjà parler d’eux. Malheureusement, la qualité des animaux et le nombre des admirateurs n’auront pas suffi pour faire de cette vente une réussite. Comme le laissaient présager les autres ventes aux enchères des départements voisins, la prestigieuse vente de Charolles enregistre l’un de ses plus mauvais score cette année. Seuls 27 des 77 animaux proposés ont trouvé preneurs. Une grosse déception, digne de ce qu’on a connu en pleine crise de la FCO et qui n’est que le reflet d’une tendance très lourde dans le commerce des reproducteurs et dans l’élevage allaitant en général. S’ils sont bel et bien venus voir la vente et jauger les animaux, les éleveurs ont renoncé à investir faute de trésorerie. « Il n’y a pas de sous ! Les primes sont déjà mangées d’avance. Certains font du court-terme pour s’en sortir… C’est grave ! », commentait-on dans les allées. Des éleveurs préféraient remettre leurs éventuels achats au printemps prochain.

Prix hétérogènes


Le commerce de reproducteurs n’est pas mieux en ferme. Dans une conjoncture très morose, la saison démarre très mal, avec des clients se détournant littéralement de la génétique. Dès que le broutard ou la viande ne vont plus, les reproducteurs trinquent aussi. Situation d’autant plus démoralisante que les frais sont nombreux dans les élevages sélectionneurs, ne serait-ce qu’en inscription et en contrôle de performances. Des efforts techniques qui nécessitent une valorisation derrière, laquelle ne sera pas au rendez-vous cette année.
Avec seulement un tiers des animaux vendus, difficile de se faire une idée en termes de prix. Plutôt élevée, la moyenne arithmétique s’élève à 5.581 €. Mais elle est largement dopée par un seul et unique prix record (45.000 € pour le 3e prix d’honneur du dernier national), phénomène isolé du contexte général. Sans cette enchère exceptionnelle, le prix moyen serait en réalité d’à peine plus de 4.000 € et le prix le plus élevé atteindrait alors 8.600 €. Huit des 27 veaux vendus égalent ou dépassent 5.000 € alors que huit ont été adjugés à la mise à prix de 2.600 €. De l’aveu des connaisseurs, nombre de bons veaux auraient mérité mieux...

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