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Filières agroalimentaires

Décomposition de l'euro... alimentaire

La décomposition de l'euro est nécessaire. Non, il ne s'agit pas là d'eurosceptiscisme, ni de la monnaie unique européenne. Il s'agit en fait d'une étude liée à l'observatoire des prix et des marges qui permet de comprendre en partie de la répartition de la valeur ajoutée, tout au long de la chaîne agro-alimentaire. Instructif...
Par Publié par Cédric Michelin
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L'observatoire des prix et des marges de FranceAgriMer vient de publier un document sur la décomposition de l'euro alimentaire en revenus des différents facteurs de production en France pour l'année 2005.

[WEB]Ces travaux s'inspirent d'une méthode de calcul de décomposition du dollar alimentaire développée par le Service de recherche économique du Département de l'agriculture américain (USDA/ERS), à partir des tableaux entrée-sortie de la comptabilité nationale. [/WEB]
Les premiers résultats montrent qu'en 2005, 65 % de chaque euro dépensé en alimentation dans les lieux de vente de détail (ne comprenant donc pas la restauration hors domicile) contribuaient à créer de la valeur au sein des filières agro-alimentaires françaises. Le reste de la dépense alimentaire de détail rémunérait les importations de produits agricoles bruts et de produits intermédiaires ou était constitué de taxes sur les produits.

Cette méthode permet également de répartir la valeur ajoutée créée par chaque maillon de la filière agro-alimentaire française et de calculer le nombre d'emplois induits dans les IAA par nos dépenses alimentaires. Ces calculs sont destinés à être actualisés pour couvrir des années plus récentes.

En 2005, 100 € de dépenses alimentaires effectuées dans les commerces de détail (hors
RHD) généraient 65 € de valeur ajoutée répartie comme suit dans les différentes branches de l'économie française :
- 8,30 € en agriculture ;
- 11,30 € dans les IAA ;
- 4 € dans les autres industries ;
- 20,40 € dans les commerces de gros et de détail ;
- 18,5 € dans les services ;
- 2,40 € dans les transports ;
Le reste des 100 € rémunérait les importations de produits alimentaires (13 €) et de produits intermédiaires (12 €) et était constitué de taxes sur les produits (9,8 €).
Les 65 € de valeurs ajoutées induites dans les branches par la dépense alimentaire se
répartissaient entre salaires pour 35 € et excédent brut d’exploitation pour 30 euros.
Environ 1,9 million d’emplois étaient induits par la dépense alimentaire.
La valeur ajoutée produite dans l’agriculture la même année provenait pour 39% de la
consommation finale alimentaire (hors RHD), pour 26% des subventions, le reste (12%) de la valeur ajoutée de l’agriculture étant issu de la demande des autres branches.
Ces résultats qui chiffrent le partage de la valeur ajoutée dans la filière alimentaire sont
obtenus en retraitant les tableaux entrées-sorties (TES) de la comptabilité nationale, ils
seront calculables sur d’autres années.

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