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Industriels de la fertilisation

Défendre la compétitivité

Les 49 producteurs d'engrais et d'amendements minéraux basiques, adhérents à
l'Union des industries de la fertilisation (Unifa), ont réalisé un
chiffre d'affaires de 2,8 milliards d'euros et employé 3.850 personnes en
2011. Lors de leur point annuel avec la presse, ils ont demandé un
soutien politique fort pour défendre la compétitivité de leurs
entreprises. Derrière se cache également la compétitivité des cultures françaises dans le monde...
Par Publié par Cédric Michelin
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Selon Gilles Poidevin, délégué général de l'Unifa, « lors de la campagne 2011-12, les livraisons d'engrais ont porté sur 8.4 millions de tonnes en retrait de 3% par rapport à la moyenne des trois dernières années tandis que les livraisons d'amendements minéraux basiques augmentaient de 8.4% à 2.1 millions de tonnes ». Ces chiffres confirment une tendance lourde: les livraisons d'engrais minéraux sont en baisse continue depuis plus de 20 ans tandis que les amendements basiques augmentent. Au sein des engrais minéraux, les quantités d'azote sont en baisse de 7 % sur les trois dernières campagnes mais les consommations de phosphore et de potassium se stabilisent voire reprennent légèrement. Depuis 1990, date de mise en œuvre de la fertilisation raisonnée, la production des grandes cultures françaises a augmenté de 30% alors que les livraisons d'azote minéral diminuaient de 20%. Mission accomplie donc vis à vis du Grenelle de l'environnement pour les industriels de la fertilisation qui se demandent jusqu'à quand on pourra prolonger les courbes.

Continuer à produire localement


Dans un marché tendu, la proximité des usines et des utilisateurs sécurise les approvisionnements et réduit la variabilité des prix. Pour Thierry Genter de GPN « Les Européens doivent maintenir une production locale s'ils veulent se tenir à l'abri des fortes fluctuations du marché du gaz naturel engendrées par la demande en Chine, en Inde ou dans les pays du Maghreb. » Alors que le gaz naturel représente 80% du prix des engrais azotés, l'Unifa craint aussi que le gaz non conventionnel ( gaz de schiste ) ne bouleverse le marché mondial des engrais en accroissant la compétitivité des industriels nord-américains. Aujourd'hui, les adhérents de l'Unifa et leurs unités d'Europe de l'Ouest donnent à l'agriculture française une autosuffisance de 80% en azote, 79% en potassium, 100% en correcteurs d'acidité pour les sols, alors que le phosphore provient essentiellement d'Afrique du Nord.

Poursuivre la réduction des GES


Consciente de ses responsabilités vis-à-vis du changement climatique, l'industrie de la fertilisation a investi, depuis 2005, 50 millions d'euros pour une économie de 5 millions de teqCo2 annuels et une baisse de 65% de ses émissions de GES depuis 1990. « Cela ne doit pas conduire à la baisse de la production en Europe et à la hausse d'importations de produits qui ne respectent pas ces contraintes », souligne Joël Morlet président de l'Unifa. Pour permettre de réaliser un bilan carbone du secteur et déboucher sur un véritable plan d'action, l'Unifa en collaboration avec l'Ademe a publié récemment un guide méthodologique du calcul du bilan des GES dans les industries de la fertilisation. L'objectif est que 80% du secteur ait réalisé son bilan en 2013. Déplorant que le transport des engrais sur route ait beaucoup progressé au détriment du ferroviaire, les industriels de la fertilisation viennent de signer un accord cadre avec FranceAgrimer et Voies navigables de France pour doubler le transport fluvial d'ici 8 ans (aujourd'hui il contribue pour 8% aux transports des engrais).

Contribuer à la sécurité alimentaire


Pour continuer à soutenir le dynamisme du secteur agricole et agroalimentaire français et contribuer à la sécurité alimentaire européenne, l'industrie des engrais demande aujourd'hui un gel de la fiscalité et la simplification de la réglementation, une taxe Carbone aux frontières de l'Europe( un importateur devrait acheter 4 tonnes de CO2 pour une tonne d'ammonitrate importée) et une homologation des produits nouveaux en conformité avec le droit européen et les pratiques des autres pays de l'Union européenne.