Accès au contenu
Portes ouvertes Farminove SENOZAN
Jean-Michel Aubinel

« Dégager des marges de manœuvres »

Co-rapporteur du Plan Bourgognes Amplitude 2015, Jean-Michel Aubinel
témoignait dans le cadre de VinoMarket de la volonté du BIVB de mieux valoriser les appellations de
Bourgogne et notamment les régionales. Un axe qui lui tient
particulièrement à cœur puisqu’il est également président de l’Union des
producteurs de vins Mâcon (UPVM).
Par Publié par Cédric Michelin
121272--Maconnais_automne_004.jpg
Ce dernier présentait son exploitation à Prissé, le Domaine de la Pierre des Dames, où il exploite 22 hectares de vignes, en appellations régionales et villages. La moitié des volumes est commercialisée à la cave coopérative des Vignerons des terres secrètes. En complément du négoce, l’autre moitié des volumes est commercialisée en cave particulière - 45.000 bouteilles par an -, répartis entre cavistes (12.000 cols/an), exportations « proches » en Allemagne et Belgique (10.000 cols/an), en grande distribution (15.000 cols/an) et en direct à une clientèle de particuliers (salons, chais…).
« L’objectif est de diminuer la part Négoce. Ce ne sont pas des opérateurs inintéressants, loin de là, mais ces ventes sont sujettes à des fluctuations de cours, notamment sur certaines appellations à faible marge. Cela handicape la capacité de développement de nos entreprises. L’ensemble des appellations doit être valorisé et le négoce doit le comprendre », insistait-il.
Il se montrait résolument « confiant dans l’avenir » de la Bourgogne, refusant toutefois d'occulter de nombreux « handicaps » que le Plan Bourgognes Amplitude 2015 va s’attacher à combattre. Pour lui, le premier problème est la rentabilité et la compétitivité des exploitations. Et d'en pointer la cause : la structuration ancienne de notre vignoble entraînant des coûts de mécanisation trop important. De plus, « on a désormais des concurrents avec des coûts de production moindres ». Cette concurrence « empêche toute évolution sur nos prix de vente » des bouteilles car « il faut s’aligner souvent pour passer » auprès des acheteurs.
Jean-Michel Aubinel milite donc pour que les exploitations viticoles puissent retrouver des « capacités d’investir régulièrement » pour évoluer en matière de qualité des vins et pour se tourner vers l’environnement. Pour être "La référence mondiale des Grands vins issus de la viticulture durable", l’environnement reste un « investissement non productif », nécessitant ces « marges de manœuvre » pour récolter demain les forts bénéfices économiques et sociales, qui y sont liés.
« Il nous reste beaucoup de travail individuel et collectif maintenant. La Bourgogne est plurielle. Cette Bourgogne doit pouvoir accompagner l’ensemble de ses appellations pour qu’elles puissent se positionner en terme économique. C’est le challenge de ce Plan en espérant qu’en 2015, nous mesurerons une évolution positive », concluait-il.