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Réductions d’intrants

Démonstrations à Beaune

Les trois chambres d’agriculture de Côte-d’Or, de l’Yonne et de
Saône-et-Loire organisaient - en partenariat avec le Sedarb - une journée
technique viticole le 7 juillet dernier. La réduction d’intrants, en
production raisonnée comme en bio était à l’ordre du jour, avec la
présentation des résultats des programmes de recherche de références et
d’expérimentation menés depuis plusieurs années.
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Ironie du sort, c’est sous des trombes d’eau que s'est déroulé le premier forum technique au lycée viticole de Beaune. Cette journée technique organisée avec le concours du Sedarb était destinée aux responsables de domaines viticoles bourguignons. Et ces derniers avaient répondu présent, puisque 150 personnes ont suivi les exposés de la matinée lesquels présentaient une synthèse des résultats d’essais réalisés entre 2004 et 2010 en Bourgogne et dans le Jura avec les chambres d’agriculture de Côte-d’Or, de Saône-et-Loire, de l’Yonne et la Société de viticulture du Jura.

Moins 50 % d’intrants à 10 ans


« Tous les acteurs et composantes de la viticulture sont désormais sensibilisés aux logiques environnementales ». C’est un fait, il a d'ailleurs été rappelé d’entrée de jeu dès l’introduction de la journée. Il s’agit maintenant de trouver les outils et les solutions qui permettront une réduction sensible des doses appliquées, sans perte de production, sans perte qualitative et donc sans perte économique.
La France reste le premier consommateur de produits phytosanitaires en Europe et le plan Ecophyto 2018 a déterminé un enjeu fort : réduire de 50 % (si possible) la quantité de substances actives d’ici dix ans. L’objectif est fixé et les chambres travaillent de concert pour l’atteindre en s’orientant notamment vers la réduction du nombre d’interventions et la réduction des doses appliquées. Les méthodes de réduction des intrants se concentrent autant sur des notions agronomiques (adaptation des doses au développement de la végétation et à la pression maladie observée), que sur le matériel (la méthode Optipulvé qui optimise la pulvérisation et réduit le gaspillage) avec en plus quelques procédures complémentaires comme le Pod Mildium - le Processus opérationnel de décision mildiou-oïdium - qui permet de déterminer un minimum de traitements obligatoires.
Après six années de phase test, de 2004 à 2010, Optipulvé a prouvé son efficacité sur mildiou et oïdium. Il est ainsi tout à fait possible de passer sur l’ensemble de la campagne à 70 % de la dose homologuée, à deux conditions :
- que la pulvérisation s’effectue face par face ;
- et que le pulvérisateur soit parfaitement réglé.
La méthode d’adaptation de la dose au volume foliaire a été expérimentée dans les vignobles de Côte-d’Or, du Jura et de l’Yonne entre 2007 et 2010. Avec à terme une réduction de dose de 37 % en moyenne et jusqu’à 50 % sur certains sites. Un résultat également obtenu aux mêmes conditions :
- le traitement face par face ;
- et la bonne qualité de la pulvérisation.
Les deux méthodes de réduction des intrants, Optipulvé et Adaptation de dose, ont donc fait la preuve de leur efficacité au cours des essais, elles sont simples à mettre en œuvre et tout à fait à même de répondre à l’objectif d’Ecophyto, elles sont désormais en phase de développement.


Les bio aussi


La viticulture biologique s’intéresse également à la réduction des doses de cuivre. Le Sedarb est intervenu pour présenter les essais menés avec les chambres d’agriculture de Côte-d’Or, de Saône-et-Loire, de l’Yonne, le Sral et le Fredon dans le vignoble de Chablis. En conclusion, il semble que la modalité à 600 gr, soit 4,8 kg reste la plus performante. Certaines décoctions de plantes permettant également une augmentation de l’efficacité sur grappes (+11 %) par rapport au cuivre seul. La modulation de la dose apparaît comme une piste intéressante mais elle doit être strictement adaptée en fonction de la pression maladie.


Les doses de cuivre ont régulièrement baissé depuis les années 2000, le Sedarb estime même qu’en 2011 en bio « on devrait être à moins de 2,5 kg en moyenne sur la Bourgogne ». Là encore tout est affaire de « technicité et de rapidité » avec le même impératif qu’en conventionnel : posséder un matériel performant et bien entretenu.


Autre nécessité, la réduction des doses de soufre, produit très utilisé en viticulture et à des doses qui ont des incidences sur la faune et sur les auxiliaires. Le soufre reste cependant et en l’état des connaissances « un produit incontournable », quelques pistes de travail restent ouvertes qui associent la réduction de dose à de nouvelles propositions des fabricants.


L’après midi était consacré à la visite des essais et à des démonstrations de matériels. Des démonstrations d’autant plus significatives que tous les essais conduits ont démontré l’importance de la qualité du matériel et de son entretien. Malheureusement, la pluie d’orage a quelque peu perturbé les animations prévues.






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