Dépérissement du vignoble : BASF développe une solution chimique... en attendant
Face au dépérissement du vignoble, ensemble de maladies du bois de la vigne dues notamment à des champignons, l’industriel allemand BASF développe une solution chimique, en attendant la diffusion des nombreuses méthodes alternatives de lutte.
C’est ce qu’a indiqué courant janvier le groupe, lors d’un point presse, en préparation de sa première campagne de vente du Tessior, un pansement protecteur à appliquer sur les plaies de taille de la vigne. Après des mois d’examen, le produit a été homologué fin novembre. Ce pansement est un polymère présent dans une solution aqueuse, qui une fois pulvérisé forme un film protecteur solide à la surface de la plaie générée par la taille. La protection chimique est due à la présence de deux substances fongicides, la pyraclostrobine et le boscalid, « qui ont un spectre large et combattent efficacement les quatre pathogènes majeurs à l’origine des maladies du bois », a indiqué Pierre-Antoine Lardier, responsable du pôle « cultures spéciales » chez BASF.
De nombreuses méthodes de lutte, alternatives à la chimie, sont en développement, à travers un important programme de formation des viticulteurs et des techniciens de chambres d’agriculture : le curetage (on fend en deux le cep, et ainsi le champignon rongeur de bois meurt au contact de l’air), le recépage (on laisse les rejets du cep dépérissant, qui prennent le relais du cep malade), le regreffage (on prélève une tige de vigne, puis on l’insère dans une fente pratiquée dans le tronc du cep malade). « Ce sont des solutions qui prendront du temps. La nôtre est une bonne solution d’attente », a commenté Pierre-Antoine Lardier. Pour l’Institut française de la vigne et du vin, « c’est une voie intéressante », « il faut l’évaluer, nous la testerons à grande échelle ».
